Sommaire :
Introduction
Alors que les physiciens et les sciences dures lisent leurs revues et publient leurs pre-prints sur le web depuis plus de dix ans, les SHS restaient encore attachées à leurs revues papier, très savantes, prestigieuses mais sans guère de relations avec l’ordinateur. Et voici qu’en 2003-2004, le mouvement de mise sur le web des revues de SHS connaît un mouvement d’accélération inouï. C’est bien évidemment le lieu ici de faire le point sur cet événement.
Lors de la Semaine du numérique à La Rochelle1 les 21 au 21 juin 2004, à l’occasion des trois journées consacrées à Numérisation et patrimoine, le sujet des revues numériques a été abordé à plusieurs reprises.
Le projet PERSEE
Le projet de numérisation de « Périodiques Scientifiques en Édition Électronique »2 de la sous-direction des bibliothèques et de la documentation du Ministère de l’Enseignement supérieur est déjà un projet bien avancé. Il a été présenté à La Rochelle de même que lors de la journée des Pôles associés de la BnF dont le titre général portait sur les « sites Web des bibliothèques et la numérisation partagée des collections »3.
Le projet veut donner aux revues françaises la place qui leur revient dans le paysage des sciences humaines et sociales et utilise l’électronique à cette fin. Alors que la France possède environ 200 revues de niveau international en SHS, leur présence sur Internet est à ce jour quasi nulle. Les Presses universitaires ont sur ce point une politique au point mort et l’édition privée ne consacre encore qu’un investissement minime. Cette constatation a motivé la mise en place rapide de ce projet.
Sept revues seront mises en ligne en 2004. Les sept titres sont : La Revue de l’Art, la Bibliothèque de l’École des chartes, les Annales, La Revue française de Sciences politiques, la Revue économique, L’Homme, les Matériaux pour l’histoire de notre temps.
Le consortium qui a été retenu lors de l’appel à projet est constitué de l’université Lyon II, de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée et de l’unité de Sophia-Antipolis. La Maison de l’Orient est chargée de définir la chaîne technologique, Sophia de fournir les modèles de portails de diffusion. Le CINES sera chargé de la diffusion.
Le projet PERSEE compte 400 000 pages. La numérisation est faite en mode image. C’est un outil conçu pour les chercheurs par des chercheurs.
La DTD choisie est celle du portail canadien www.erudit.org qui diffuse 40 titres en ligne. Les documents seront structurés en XML. Les documents sont numérisés en mode image et accessibles en mode texte après soumission à l’OCR non corrigée.
La diffusion prévue gardera la présentation de la mise en page de la revue papier, en mode image mais il sera possible d’effectuer des recherches avec tous les outils utiles du mode texte.
Les Cahiers d’Iroise, Hermine et Britalis
La Bretagne est à la pointe pour la numérisation et la conservation partagée de ses revues. Ainsi, sur le portail Britalis4, le catalogue de 446 revues conservées dans 39 établissements de Bretagne est consultable. Sous Hermine (http://www.hermine.org/), fondé sur le réseau des professionnels de la documentation et des bibliothèques de Bretagne, les principales revues bretonnes sont consultables en ligne. Cet ensemble impressionnant a été mis en place à l’initiative de la COBB (Agence de Coopération des Bibliothèques et Centres de Documentation en Bretagne).
Les questions posées par la numérisation des « Cahiers de l’Iroise » ont été détaillées lors de la Semaine du Numérique de La Rochelle.5.
La COBB s’est associée à la BnF qui est très avancée dans la numérisation des revues savantes : ici le Bulletin de la Société académique de Brest et la Revue Historique de l’Ouest.
La Lettre des SHS de juin 2004
Le département SHS du CNRS a produit en juin 2004 un numéro spécial de la Lettre des SHS consacré entièrement aux revues en SHS : http://www.cnrs.fr/SHS/actions/lettre.php
Nul besoin ici de reprendre tous les arguments de ce numéro.
Notons la pluralité des partenaires impliqués à un titre ou à un autre dans la numérisation des revues SHS : l’INIST6 (qui propos un portail i-revues ou biblioSHS), le CCSD7 (Centre de communication scientifique directe), Revues.org8, pour ne citer que les institutions les plus importantes.
En septembre 2004, Jean-Marie Hombert, directeur scientifique du département des SHS au CNRS annonce la création du portail « BiblioSHS » associé au CENS, Centre d’édition numérique scientifique, outil gratuit mis à la disposition des revues.
Bref, comme chacun cherche son chat, chacun numérise sa revue.