Le Médiéviste et l’ordinateur
Le Médiéviste et l’ordinateurHistoire médiévale, informatique et nouvelles technologies
n° 42 (Printemps 2003) : La diplomatique

AMÉRIQUE, INFORMATIQUE, ET DIPLOMATIQUE : UN TRIO BANCAL

Brigitte Miriam Bedos-Rezak
bbr2@nyu.edu
Department of History New York University (NYU)

1. La place des sources diplomatiques dans la médiévistique américaine : Aperçu historique et historiographique

Les statuts de la Medieval Academy of America, rédigés en 1925 lors de sa création, précisent bien que cette association se propose de faciliter enseignement, étude et publication dans tous les domaines de la civilisation médiévale, et ne manquent pas d’inclure les textes diplomatiques parmi les produits de la culture médiévale [1]. Désireuse de tirer profit de l’outil informatique pour assurer au mieux sa mission scientifique, la Medieval Academy a récemment mis sur pied un comité spécialement chargé de la conseiller en matière de ressources électroniques [2].

Comme toutes les colonies fondées par les Européens au Nouveau Monde à partir de 1492, l’Amérique du Nord se targue d’un passé médiéval occidental, ce qui revient à dire qu’elle n’a pas de passé propre puisque le Moyen Âge qu’elle revendique pour sien s’est en fait déroulé de l’autre côté de l’Atlantique. Certes, les immigrants en provenance de la vieille Europe apportaient une culture et une mentalité qui faisaient d’eux et de leurs familles les descendants d’Européens, mais les vestiges de la civilisation médiévale occidentale eux, continuaient et continuent de résider en Europe.

Dès la période de l’indépendance américaine, le Moyen Âge joue un rôle important dans l’imaginaire de ses partisans. Thomas Jefferson (1743-1826) et ses compatriotes, tous adeptes du monde conceptuel des lumières, puisaient pourtant dans l’Historia ecclesiastica gentis Anglorum (vers 731-732) de Bède le Vénérable les modèles d’un comportement démocratique tel que devait le suivre la jeune république américaine. Jefferson était si convaincu de l’origine germanique, particulièrement anglo-saxonne, pré-chrétienne et pré-féodale, des institutions démocratiques de son pays qu’il proposa de faire graver le sceau des États-Unis aux effigies des deux héros anglo-saxons (Hengist et Horsa) décrits par Bède comme protecteurs du monde anglo-saxon et de ses libertés [3].

Le mythe de cette généalogie politique et institutionnelle imposa son tempo à l’histoire du Moyen Âge telle qu’elle se pratiqua initialement en Amérique du Nord. Lorsqu’en 1923 Charles Homer Haskins, véritable fondateur des études médiévales américaines, présente son agenda théorique et historiographique, il ne manque pas de souligner combien le lien vital qui lie Europe et Amérique fusionne leur histoire en une chronique unie et continue. Mais surtout, il reprend la formule de Jefferson lorsqu’il déclare que le passé britannique et son histoire sont aussi ceux de l’Amérique [4]. Il ne s’agissait pas seulement d’enraciner les États-Unis dans la tradition occidentale, mais aussi de faire du Moyen Âge le berceau du monde moderne et par-là même d’affirmer la pertinence des études médiévales trop souvent laissées aux mains et à la curiosité des collectionneurs et amateurs d’antiquités. Paradoxalement, c’est grâce aux goûts et à la passion de ces derniers que musées et bibliothèques américaines s’enrichirent de fonds médiévaux. La perspective de l’esthète toutefois privilégia l’objet d’art ou le manuscrit enluminé, et beaucoup plus rarement le cartulaire, la charte scellée ou le document notarial.

Au cours du xxe siècle, la recherche médiévale américaine se déploya, grosso modo, dans trois directions : prouver la genèse médiévale de l’état moderne, repousser les confins de la Renaissance en démontrant l’existence d’une culture humaniste au xiie siècle, et appliquer les outils analytiques du postmodernisme pour faire ressortir les principes médiévaux d’altérité et leurs enjeux socio-culturels. Ce triple agenda ne privilégie guère les sources diplomatiques mais bien les traités juridiques, sommes théologiques, corpus littéraires, bestiaires, images, annales et histoires, hagiographie et sermons, exposés scientifiques et médicaux, autant de textes relativement faciles à consulter ou à reproduire du fait de leur présence au sein d’une entité cataloguée à l’exemplaire. Le cartulaire et les registres notariaux mis à part, on ne peut en dire autant des sources diplomatiques. Il est remarquable que les médiévistes américains, en proie actuellement à une crise d’identité qui les font se pencher anxieusement sur l’histoire des études médiévales aux États-Unis [5], ne conçoivent le parcours de cette historiographie qu’en termes idéologiques sans jamais vraiment se poser la question de savoir dans quelle mesure les modalités d’accès aux sources ont pu contribuer à former leurs champs de recherche. Les grands thèmes de la recherche médiévale américaine, nous venons de le voir, sont en fait traitables à partir de sources aisément identifiables et aisément consultables. Il est relativement facile d’acquérir (du moins il l’était pour les magnats américains du début du xxe siècle), de microfilmer, et maintenant de numériser un manuscrit particulier, et il est relativement commode de travailler sur quelques manuscrits bien repérables lors d’un séjour inévitablement limité à l’étranger. Mais il s’avère bien plus difficile de faire la même chose pour un fonds d’archives. Le nombre de pièces, leur fragilité dans certains cas, en rend la reproduction hasardeuse, et la consultation apparemment interminable. Le travail laborieux qui consiste à dépouiller cartons et registres systématiquement au gré de l’ordre médiéval de classification ne tente guère le chercheur américain soucieux de rentabiliser au maximum le temps dont il dispose pour ses travaux à l’étranger. Il existe bien sûr des médiévistes utilisateurs de chartes, mais ils s’en tiennent d’abord et surtout aux cartulaires, tant manuscrits qu’édités. Le dépouillement systématique d’un fonds d’archives, pièce par pièce, demeure une activité rare.

C’est donc vers l’herméneutique que se tournent les médiévistes du Nouveau Monde, et l’évaluation et l’application de ses cadres théoriques (féminisme, « New Historicism », « Linguistic Turn », « Post-colonialism », « Subaltern Theory », « Queer Theory ») dominent la recherche depuis un quart de siècle, avec toutefois des conséquences inattendues pour l’heuristique. Depuis le tournant linguistique, médiévistes et autres historiens ne parlent plus de sources mais de textes dont ils exploitent les stratégies discursives plutôt que le contenu factuel. Toutefois, seules les sources narratives sont reconnues capables de cette métamorphose textuelle car elles seules auraient pour sujet réel leur processus de signification qu’elles offrent ainsi à la contemplation des chercheurs. Quant aux sources diplomatiques, déclarées ne contenir qu’une information documentaire dénuée de toute modalité signifiante et représentationnelle [6], elles sont du coup jugées inutiles à la connaissance du passé maintenant que l’histoire du Moyen Âge s’est faite science du discours et non de l’événement, art de l’encodage des faits et non des faits eux-mêmes [7].

2. La place de l’informatique dans la médiévistique américaine

2.1. Aperçu général

Les projets de diplomatique informatisée sont rares en Amérique du Nord. Une telle rareté n’étonnera guère dans le contexte qui vient d’être sommairement esquissé des tendances de la médiévistique américaine [8]. C’est autant l’absence de fonds d’archives médiévales qui explique cet état de choses que l’orientation même des études médiévales lesquelles, par une conjugaison optimalisante de raisons idéologiques et pratiques, tendent à se fonder sur des bases narratives et iconographiques consultables à l’exemplaire. Et pour ces textes et images, les États-Unis embrassent avec vigueur les possibilités offertes par l’informatique.

En l’an 2000, l’Amérique du Nord comptait 5 bibliothèques et instituts de recherches spécialisés sur le Moyen Âge, et quelques 77 centres et programmes d’études médiévales universitaires [9]. La plupart de ces centres et programmes gèrent, par l’intermédiaire de leurs bibliothèques universitaires, d’importantes collections de documents électroniques.

Développant leurs propres projets de numérisation et poursuivant l’acquisition de collections numérisées ailleurs, accumulant textes off line (CD-Rom) et liens d’accès aux sources on line, nombreux sont les établissements universitaires qui se constituent de véritables bibliothèques et archives virtuelles dont ils organisent l’accès à l’aide de sites souvent fort bien faits [10]. Le but de cette accumulation, laquelle privilégie fortement sources littéraires, hagiographiques, et théologico-philosophiques, semble surtout être, si l’on en croit les descriptions de sites, d’ordre pédagogique. Il s’agit d’enseigner la paléographie ou de promouvoir un enseignement fondé sur des textes originaux ou encore d’encourager les étudiants à se servir de sources originales. Le concept ‘d’original’ est à prendre avec précaution puisque dans bien des cas, et notamment celui des sources diplomatiques, les textes sont non seulement édités mais traduits en anglais. Seuls les sites à vocation paléographique donnent le document original (en général des pages de manuscrits et plus rarement des chartes) mais ces sites ne sont pas américains [11].

2.2. Sites médiévistes de recherche et sources diplomatiques, ou l’aiguille dans la botte de foin

Même si elle est un peu floue, une distinction existe entre les sites de recherche proprement dits, qui proposent un répertoire des ressources disponibles en ligne pour le Moyen Âge et une série de liens d’accès vers ces ressources, et les sites de collectes qui ont parmi leurs objectifs la numérisation et la constitution d’une base virtuelle de documents diplomatiques, tous formats confondus (originaux, éditions d’originaux, traductions). Ces sites de collecte sont présentés dans la troisième partie de cet article, tandis qu’il est ici question des sites de recherche.

L’Amérique du Nord dispose d’excellents sites médiévistes de recherche et d’accès aux ressources sur Internet que le réseau français Ménestrel répertorie en en donnant une bonne évaluation critique : [12] ARGOS (Limited Area search of the Ancient and Medieval Internet, http://argos.evansville.edu, université d’Evansville, Illinois) ; LABYRINTH : Resources for Medieval Studies (, université de Georgetown, Washington, DC) ; NETSERF (http://www.neterf.org ; The Catholic University of America, Washington, DC) ; ORB (Online Reference Book for Medieval Studies, http://orb.rhodes.edu) ; WESS (Western European Studies Section, http://www.lib.virginia.edu/wess, Association of College and Research Libraries, American Library Association) ; What Every Medievalist Should Know (WEMSK, sous-ensemble de ORB, http://www.artsci.wustl.edu/~smcarey/WEMSK.html) ; la World WideWeb Virtual Library-Deutschland Geschichte (sous ensemble de la WWW-VL History, http://history.cc.ukans.edu/history/VL, université du Kansas).

Les gisements électroniques de textes diplomatiques, quelle que soit l’origine de leur réalisation (domestique, étranger, universités, bibliothèques, centres et instituts d’études médiévales, ou initiatives particulières) sont en général difficiles à repérer par les moteurs de recherche américains, et ce pour plusieurs raisons. L’expression « diplomatic documents » prête à confusion en anglo-américain car elle désigne en priorité les papiers relatifs aux Affaires étrangères. Le terme « diplomatics » reste d’un emploi très spécialisé et ne fait pas vraiment partie du vocabulaire référentiel des sites spécialisés en recherche médiévale. Ceux-ci ont d’ailleurs chacun leurs propres règles d’indexation mais ils partagent tous une tendance à l’organiser par thèmes (droit, hagiographie, littérature, géographie etc.) sous lesquels sont rangées pêle-mêle sources et bibliographies. La liste des thèmes est en général bien fournie mais, au contraire de ce qui se trouve sur les moteurs de recherche européens, ne comporte que fort rarement une section consacrée aux sciences auxiliaires [13].

Pas de page « diplomatique » sur le site WEMSK ni sur le site WESS. WESS, qui se donne pour mission l’acquisition, l’organisation et l’utilisation de matériel documentaire relatif à l’Europe occidentale ou provenant de cette partie du monde, fait toutefois le lien avec EURODOCS (infra, 2.3). Le site ARGOS donne 2 réponses pour le terme « diplomatics », 39 pour « medieval charters », 283 pour « medieval documents », et renvoie plus souvent à l’emploi de ces vocables dans les sources bibliographiques (monographies, éditions, thèses etc.) qu’il ne localise les collections de chartes et cartulaires numérisés. Dans LABYRINTH, la conceptualisation thématique (par langues, sujets, ressources pédagogique) n’offre aucune subdivision intitulée « diplomatique » et il faut interroger plusieurs catégories, « Latin », « National Cultures », « Manuscripts (Paleography, codicology) » pour glaner ici et là les quelques liens menant à un gisement de sources diplomatiques. La même situation se retrouve avec NETSERF dont le classement thématique ne reconnaît qu’une catégorie documentaire, celle des « legal documents » composés essentiellement des traductions anglaises fournies par le projet Avalon (infra, 3.3). Dans ORB, deux sections semblent prometteuses, « E-Texts » et « The ORB Reference Shelf ». La première offre la transcription et/ou traduction de textes restés jusque là inédits tant sous forme imprimée qu’électronique. Les textes en question sont tous de nature littéraire (mystères, récits de tournoi) ou théologique. De même pour la seconde section ; malgré son sous-titre « A Guide to Online Textual Resources », elle ne produit que des liens vers des sources littéraires, patristiques, hagiographiques ou philosophiques. Une incursion dans l’« ORB Encyclopedia », sous la rubrique « High Medieval Normandy » (Normandie du Haut Moyen Âge), révèle une catégorie « Primary sources » mais là encore le matériel historiographique (la Gesta Normannorum de Dudon de St. Quentin, le Planctus pour Guillaume Longue Épée) règne en maître.

Le repérage des sources diplomatiques numérisées reste donc une entreprise longue et hasardeuse lorsque menée à partir des sites de recherche américains à une exception près, laquelle tranche nettement en matière de référence diplomatique. Il s’agit de la World Wide Web-Virtual Library de l’Université du Kansas, dont la section histoire (http://history.cc.ukans.edu/history/VL) comporte, à l’article « Histoire Allemande » (German History ou Geschichte, suivant que l’on relève la page en allemand ou en américain, http://www.phil.uni-erlangen.de/~plges/vl-dtld.html), une rubrique « Sciences auxiliaires » laquelle comprend à son tour un chapitre fort riche consacré à la diplomatique (http://www.vl-ghw.uni-muenchen.de/diplomatik.html). Il faut bien le noter, ce site, s’il appartient au réseau de la Virtual Library, est néanmoins élaboré par une équipe de chercheurs allemands. Loin de se limiter à la diplomatique allemande, embrassant projets et collections tant européennes qu’américaines, c’est à ce jour le site le plus complet pour accéder aux textes diplomatiques numérisés, et pour se faire une idée des projets américains en la matière [14].

2.3. Sites documentaires et sources diplomatiques du Moyen Âge

Les sites documentaires dont il est ici question sont aussi des sites de liaison et des guides de recherche, mais leur aéronaute cherche à ne cibler que les sources. Là encore, le matériel diplomatique n’est guère différencié des textes littéraires et autres.

L’INTERNET MEDIEVAL SOURCEBOOK (IMS, Université de Fordham, New York) est un site d’une grande richesse, offrant toutes sortes de ressources, tant textuelles (en traduction) que médiatiques et sonores. Les sources textuelles sont réparties en trois catégories : Selected Sources, Full Text Sources, Saints’ Lives. Les « Selected Sources » sont constituées d’extraits tirés et traduits de textes de tout genre dont des chartes et diplômes ; l’ordre est chronologique (Antiquité tardive, Renaissance du xiie siècle etc.) et thématique (monachisme, les Carolingiens, les villes etc.). Les « Full Texts Sources » offrent le menu suivant : patristique ; historiographie ; sources littéraires (avec sous-menu par langues) ; histoire des idées ; écrits spirituels ; documents légaux, administratifs, et gouvernementaux. C’est en cette dernière catégorie que réside l’espoir du diplomatiste qui ne fera toutefois qu’une moisson modeste : anthologie de l’anglais de chancellerie, transcription du procès de Jeanne d’Arc, papiers et lettres de la Famille Paston [15].

EURODOCS (Primary Historical Documents from Western Europe, Université de Brigham Young, Utah) propose une multitude de liens vers une large sélection de sources disponibles électroniquement. Ces textes sont de tout genre et pour la plupart édités ou traduits. Un petit nombre de documents originaux sont accessibles en fac-similés. Un index « Medieval and Renaissance Europe » permet l’affichage chronologique des documents pertinents que l’internaute rassemble du monde entier [16].

3. Diplomatique et informatique : La contribution américaine

Même si les sources diplomatiques restent difficiles à repérer, même si les fonds d’archives médiévales ne font pas partie du patrimoine national, même si les médiévistes du Nouveau Monde semblent plus à l’aise avec manuscrits et sources narratives, la numérisation de documents diplomatiques a néanmoins donné lieu à un certain nombre de projets proprement américains, lesquels se répartissent en plusieurs catégories suivant la nature des fonds mis à contribution.

3.1. Documents originaux

3.1.a. Documents originaux conservés aux États-Unis

Le Schoenberg Center for Electronic Text and Image (SCETI) fut établi en 1996 par le département des « Special Collections » de la bibliothèque de l’Université de Pennsylvanie (Philadelphie, Pennsylvanie) pour permettre l’accès électronique, par le biais de fac-similés virtuels, aux textes et documents originaux conservés dans ces collections [17]. Des 26 articles numérisés datés de la période médiévale (ixe-xve siècles), 24 sont des manuscrits à teneur philosophique, patristique, scientifique, ou grammaticale, et deux relèvent de la diplomatique : le diplôme d’Otton III (10 juillet 1000, pl. No 1) et le formulaire notarial de maître Conticini (xiiie siècle). Une fois affichée, l’image du texte est manipulable (zoom, agrandissements, détails etc.) et le menu permet de coupler l’image avec une notice descriptive disponible en format abrégé ou intégral. Pour consulter le texte complet de la notice relative au diplôme d’Otton se référer aux sites suivants : (Franklin Library et Dewey Library) .

Après bien des pérégrinations, les ARCHIVES DE LA FAMILLE SALA furent données en 1957 à l’université de Georgetown (Washington, DC) [18]. Dans le cadre de sa thèse de linguistique, Joseph J. Gwara, Jr., étudiant à Georgetown, établit un corpus chronologique de tous les documents ayant appartenu au fonds des archives Sala, y compris ceux, relativement rares, qui atterrirent dans d’autres institutions [19]. Le corpus se compose de 289 chartes catalanes (1261-1690, mais la plupart appartiennent aux xive et xve siècles), pratiquement toutes rédigées en latin et portant en particulier sur l’administration de la châtellenie de Montorroel (diocèse de Vic), tenue en fief des seigneurs de Lluça. En 1371, la châtellenie passa aux mains de la famille drapière des Sala dont l’active politique d’expansion territoriale s’accompagna d’une production documentaire renforcée, laquelle porte principalement sur les diocèses de Vic, Barcelone, Urgell, et Gerone. La description que Gwara donne, pour chaque charte, comprend : cotes, taille et support (papier ou parchemin), analyse diplomatique, transcription de l’incipit, nom des notaires et des scribes. C’est à Jessica-Julia Vitz qu’il revint de transformer cette thèse en édition hypermedia, utilisant le mode image pour le texte des notices assorti, dans le cas des 21 chartes illustrées, d’une icone qui permet d’afficher le document original sur l’écran (pl. 2 :
http://www.georgetown.edu/labyrinth/professional/pubs/sala/handlist.html, notice 13).
+ http://www.georgetown.edu/labyrinth/professional/pubs/sala/l1320.gif

Les CHARTES CATALANES sont encore à l’honneur dans ce projet émané de l’Université de Californie, Berkeley, où la bibliothèque Bancroft conserve les dites chartes, réparties en deux collections. La première (Ms UCB 120) contient 47 documents (1031-1499) acquis en 1974 [20]. La seconde (Ms UCB 125) comprend 59 chartes (1140-1555). L’index du site de la Digital Library de Berkeley (http://sunsite.berkeley.edu) range ces collections sous la rubrique « Catalonian Manuscripts » (http://sunsite.berkeley.edu/ catalan), laquelle embrasse aussi bien des œuvres biblique et philosophique (La consolation de Boethius) que les deux collections de chartes. Chaque collection a sa propre page [21] laquelle ordonne les chartes chronologiquement et donne pour chacune un numéro d’ordre et sa date (par exemple No. 1. 1031, 30 December). Cette ligne de données est interactive et, une fois cliquée, mène à l’image même du document qui peut être manipulée de façon à être vue de face ou de dos, agrandie partiellement ou globalement, et provisoirement indexée pour permettre le feuilletage des pages ainsi sélectionnées
(pl. 3 : http://sunsite.berkeley.edu/cgi-bin/ebind2html/catalan/coll1?seq=5[22].
La numérisation des chartes originales s’est faite dans le cadre du projet EBIND lequel, malgré les capacités de son logiciel [23] ne permet que l’affichage des images. Pour obtenir une description plus étoffée du document, il faut aller dans la base de données du DIGITAL SCRIPTORIUM (DS), ce qui oblige à revenir sur la page des « Catalonian Manuscripts » (http://sunsite.berkeley.edu/catalan) où se trouve le lien vers DS. Les notices descriptives de DS, dont il est plus amplement question ci-dessous, donnent (parfois) une très brève analyse de l’acte, fournissent des renseignements sur le nombre de scribes, le type d’écriture, le matériau du support, et la langue, et affichent une image manipulable du document (pl. 4). Il est donc plus rapide de passer directement par DS.

Le projet DIGITAL SCRIPTORIUM est une base de données-images des manuscrits du Moyen Âge et de la Renaissance conservés dans les bibliothèques américaines qui acceptèrent de participer à l’entreprise [24]. Ce projet s’est maintenant donné pour but d’élaborer un UNION MANUSCRIPT COMPUTER CATALOGUE (UMCC), c’est à dire le catalogue visuel et collectif, fondé sur la norme SGML, des manuscrits datés et datables du Moyen Âge et de la Renaissance conservés dans les bibliothèques d’Amérique du Nord. En collaboration avec le projet EAMMS (Electronic Access to Mediaeval Manuscripts) développé conjointement par la Hill Monastic manuscript Library de l’Université de Saint John (Collegeville, Minnesota) et la Vatican Film Library de l’Université de St Louis (Missouri), UMCC travaille au développement d’une norme standardisée (fondée sur SMGL) pour le catalogage électronique des manuscrits, et cherche en particulier à établir un jeu d’instructions concernant les champs nécessaires à l’élaboration d’un tel catalogue.

Les bases de données du DIGITAL SCRIPTORIUM contiennent à ce jour plus de 8500 images en couleur prises sur plus de 2 400 articles provenant des bibliothèques fondatrices et de ses premiers partenaires [25]. Au nombre de ces 2 400 articles figurent un millier d’actes [26]. Les responsables du projet affirment l’importance de cette collection, qu’ils appellent « archival materials », pour l’enseignement de la diplomatique et pour l’étude des liens entre écriture livresque et documentaire. De ce fait, et malgré leur état provisoire, les index permettent de concentrer la recherche sur le matériel diplomatique à l’exclusion des manuscrits qui fournissent la grande majorité des images et textes saisis dans la base de données [27]. Dans l’excellent dictionnaire des données que rédigea Consuelo Dutschke, conservateur au Cabinet des livres rares et manuscrits de l’université de Columbia, il est bien clair que de multiples points d’accès ont été prévus pour le repérage des documents diplomatiques mais la plupart sont d’un remplissage facultatif et restent vides, ce qui limite sévèrement la recherche [28].

Dans l’état idéal du thesaurus de recherche, le repérage du matériel diplomatique dans DIGITAL SCRIPTORIUM devrait être excellent. Dans l’état actuel du thesaurus, ce repérage est plus aléatoire. De fait, cet excellent projet informatique d’indexation et de description standardisée concerne plutôt les manuscrits littéraires si bien que les structures des notices et les bibliothèques de balisage, par ailleurs sensibles aux aspects paléographiques, ne sont que gauchement adaptables au traitement des actes. Et nous retrouvons ici les problèmes déjà évoqués de l’indexation en usage dans les sites médiévistes américains (supra, 2.2), à savoir que les projets informatiques s’organisent autour des « codices » et donc surtout à partir de considérations codicologiques et littéraires [29]. Il faut néanmoins se réjouir de la prise de conscience diplomatique que révèle le projet DIGITAL SCRIPTORIUM, et encourager un dialogue poussé entre conservateurs d’archives médiévales et bibliothécaires américains chargés de collections médiévales [30].

3.1.b. Documents originaux conservés à l’étranger

Il est question dans cette livraison même du Médiéviste et l’ordinateur du projet DEEDS (Documents of Essex England Data Set), mené à l’Université de Toronto (Canada) depuis 1975 sous la direction du professeur Michael Gervers. DEEDS a pour but de fournir un accès informatisé au contenu des chartes (xiie-xive siècles) concernant le comté d’Essex en Angleterre. La base de données a été constituée à partir de sources manuscrites et imprimées : 1200 chartes proviennent du grand cartulaire, rédigé en 1442, de l’Ordre de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem en Angleterre [31] ; 2 800 documents du fonds connu sous le nom de « Feet of Fines » pour Essex [32], et 300 notices concernant l’Essex tirées des « Royal Inquisitions Post Mortem » [33]. Le logiciel choisi pour organiser l’information recueillie et en faciliter l’analyse, le RDBMS ORACLE 5.1B [34], permet aussi le repérage de groupes de mots qui, comparés entre eux, servent d’indices pour la datation des chartes non datées.

Le « MEDICI ARCHIVE PROJECT » ne touche le Moyen Âge que du bout des doigts, mais mérite une courte présentation du fait de son exemplarité [35]. Ce projet, fondé en 1995, se propose de rendre accessibles à la recherche les archives ducales des Médicis (1537-1743) lesquelles, conservées pratiquement intactes aux Archives de l’État à Florence, sont dénuées de tout instrument de recherche. Le projet est en cours mais offre déjà un échantillonnage (http://www.medici.org/hum/reports/) de la base de données finale, laquelle offrira quatre points d’accès aux documents : index toponymique, index anthroponymique, index thématique, portraits. Dès à présent, le résultat d’une recherche donne, pour chaque document pertinent, la date, le nom des correspondants s’il s’agit d’une lettre, l’analyse du document, le passage du document relatif au sujet recherché, les mots clefs utilisés pour ce document dans chaque index, la cote du document incluant la foliotation s’il s’agit de la page d’un registre, et le numéro de la notice. Dans son état actuel, le projet ne propose pas l’affichage de documents originaux.

3.2. Microfilms et moulages

Parmi les nombreux établissements américains détenteurs de reproductions d’actes originaux, deux ont décidé d’appliquer un traitement électronique à leurs collections, les bibliothèques universitaires de Yale (Connecticut) et de Notre Dame (Indiana).

A Yale, The Ilardi Microfilm Collection of Renaissance Diplomatic Documents reproduit 2 millions de documents de la seconde moitié du xve siècle conservés en Europe. Par « diplomatic documents » il faut bien entendre ici papiers touchant à l’activité des services d’affaires étrangères et des corps diplomatiques. Tous les documents ne sont pas numérisés, tant s’en faut, mais une édition électronique de l‘inventaire des 1850 microfilms permet aux chercheurs de se familiariser avec leur contenu avant d’en requérir la communication, laquelle peut se faire sans avoir à se déplacer grâce au service de prêt inter-bibliothèques [36].

À l’université de Notre Dame, la bibliothèque du Medieval Institute s’est chargée de cataloguer électroniquement les 200 moulages de sceaux (français pour la plupart) conservés parmi ses collections. Le site, MEDIEVAL SEALS, A COLLECTION OF FACSIMILES AT THE MEDIEVAL INSTITUTE [37], permet l’affichage des sceaux sous trois rubriques : titulaire du sceau, provenance géographique, et motif iconographique (hagiographique, portrait, équestre, topographique, bestiaire, naval, végétal, héraldique). Pour chaque moulage est donnée la cote, les nom et titres du titulaire, le lieu, la date, et l’image. Seule l’image est interactive et manipulable (elle peut être agrandie) ; une fois cliquée, elle mène à une page qui donne, en plus de l’information figurée au catalogue, la taille du sceau, une description du champ, et la légende.

3.3. Éditions

3.3.a. Éditions électroniques de documents originaux

Parmi les projets du site SCRINEUM (Université de Pavie), celui consacré aux « Saggi e materiali online di scienze del documento e del libro medievali » comporte l’édition critique, et la traduction, de manuscrits traitant de l’ars dictandi et du discours diplomatique. Ce travail, intitulé « Medieval Diplomatic and the « ars dictandi », est l’œuvre de Steven M. Wight, domicilié en Californie [38]. Le site, absolument remarquable, impressionne par son érudition tout en étant facile d’usage. Il comporte, pour les traités de Boncompagni, deux index chacun pourvu d’un menu alphabétique qui permet de choisir la lettre par laquelle commence le vocable à rechercher. L’index rhetoricus contient les termes de rhétorique (par exemple, bulla, carta, clausula, distinctio, salutatio, signum, etc.) ; il renvoie aux synonymes, au(x) traité(s) qui contiennent le terme recherché, et aux pages pertinentes. En cliquant sur la page, le passage approprié s’affiche, mais il reste possible de lire tout le texte si on le désire. Même chose pour l’index des noms de lieux et de personnes.

3.3.b. Numérisation d’éditions

Le projet MATRIX a pour but de documenter, toutes sources confondues, le rôle des femmes dans la société chrétienne du Moyen Âge [39]. Plus récemment, MATRIX a créé une section, dénommée CARTULARIUM, particulièrement réservée à la collecte de textes médiévaux, chartes, cartulaires, testaments, bulles pontificales mais aussi textes hagiographiques, lettres, chroniques etc. [40]. Dans l’état actuel de cette section, laquelle est en cours de développement, le matériel diplomatique n’a pas encore fait son apparition et les textes (narratifs) en cours de numérisation sont tous tirés d’éditions. Mais il est prévu de numériser des originaux.

À l’université d’Emory (Atlanta, Georgia), la bibliothèque Chaucer héberge le Lewis H. Beck Center for Electronic Collections and Services, lequel comporte, parmi ses collections, une version numérisée de l’édition par A. Picard en 1903 (et en deux tomes) du Cartulaire de Saint-Aubin d’Angers (769-1175) [41] Les deux tomes ont pour interfaces de consultation un moteur de recherche en texte intégral qui permet l’affichage des chartes requises, mais pour le moment seul le tome 1 permet le feuilletage dans l’ordre des pages de l’édition.

The Franciscan Archives est un site web créé et géré par le franciscain Alexis Bugnolo, diplômé de l’Université de Floride (Gainesville) et du séminaire Our Lady of Grace (Boston, Mass.). Le site est exhaustivement consacré aux études franciscaines [42]. Il accueille articles, éditions ou traductions de documents, tout en maintenant une liste des URLs (Franciscana on the Web) qui d’une façon ou d’une autre traite de saint François d’Assise et du mode de vie qu’il inspira à travers les âges : ordres religieux, saints, spiritualité, histoire, art, architecture, théologie [43]. La section intitulée « Franciscan Historical Documents » contient en grande majorité les bulles pontificales relatives aux affaires de l’ordre. Le texte, saisi en mode image, est donné en latin, anglais, espagnol et provient surtout de grandes éditions déjà numérisées (la Biblioteca de los Escritos Y Biografias Francescanas en Uruguay, ou la Bibliotheca Augustana de Augsbourg). Il ne semble pas qu’il y ait pour le moment d’éditions ou de numérisation d’actes originaux en cours même si le projet en prévoit l’exécution.

Un particulier s’est chargé de numériser les fac-similés de 26 chartes anglaises (1147-1642) sélectionnées pour leurs qualités graphiques et iconographiques. Il est en train d’ajouter à son site les images des quatre documents originaux britanniques (1612-1745) qu’il vient d’acquérir [44].

3.4. Traductions

The American Academy of Research Historians of Medieval Spain (AARHMS), s’est lancée dans l’élaboration d’une base de données électronique en ligne [45]. Sous la rubrique « Library of Iberian Resources Online » (LIBRO), se trouvent le meilleur des ouvrages d’érudition tant récents qu’épuisés relatifs à la péninsule ibérique ainsi que les traductions d’un certain nombre de sources narratives de base (ve-xviie siècles). La rubrique « Archives », elle, comprend des traductions de documents catalans (xiie-xiiie siècles), des analyses de documents aragonais (vie-xiie  siècles), et quelques chartes castillanes originales (xive-xve siècles) numérisées en mode image [46]. Sous la rubrique « Reference », une division consacrée à « Paléographie et Diplomatique » active le lien avec l’Université Saint-Jacques de Compostelle où la page « Galician Paleography » permet l’affichage de documents originaux accompagnés d’un commentaire paléographique et d’une analyse diplomatique.

À l’université de Yale, la faculté de Droit a mis sur pied le Projet Avalon dans le but de rendre disponibles sur le Web les sources touchant aux domaines suivants : droit, histoire, économie, politique, diplomatie, et gouvernement. Les documents sont saisis de façon à pouvoir être reliés, le cas échéant, aux textes qu’ils citent directement à l’appui de leur contenu [47]. Le projet comporte une section « Antiquité-Moyen Âge-Renaissance », laquelle contient les traductions de diverses chartes et diplômes qui, d’une façon ou d’une autre, affectèrent les directions politiques de l’Europe. Il est aussi possible d’afficher ces documents par ordre chronologique en passant par « Major Collections » et « European History : A Chronology, 802-1991 ». Lorsque la numérisation est faite à partir d’un ouvrage imprimé, les commentaires du traducteur sont inclus.

4. Conclusion

Étant donnée la vitesse à laquelle naissent et évoluent les projets informatiques, sans parler du rythme impitoyable de la croissance technologique en matière électronique, le bilan qui vient d’être dressé ne peut qu’être provisoire. Il révèle néanmoins des tendances qui en disent long sur le statut des sources diplomatiques médiévales en Amérique du Nord et sur la nature des objectifs informatiques que ce type de sources inspire.

Chartes et documents forment, aux États-Unis, des collections et non des fonds.

D’un point de vue matériel, ces collections sont conservées dans les bibliothèques par des bibliothécaires spécialistes de fonds anciens. De ce fait, les documents sont avant tout perçus comme un sous-ensemble d’une collection de manuscrits, et leur traitement électronique s’effectue par conséquent dans le cadre de considérations codicologiques et littéraires qui les soustraient aux normes générales et internationales de description archivistique (ISAD-G). De plus les sources diplomatiques tendent à se faire reléguer dans les oubliettes tant elles se démarquent des manuscrits par leur aspect physique (souvent rébarbatif) et leur contenu (affaires courantes d’ordre économique et juridique) [48]. L’absence d’inventaires rend leur indexation incomplète et donc leur identification par les moteurs de recherche aléatoire.

Perçu comme esthétiquement et littérairement déficient, détaché de son fonds d’origine (ce qui donne à sa consultation un caractère anecdotique) l’original du coup n’est guère valorisé et reste relativement rarement numérisé [49]. Il semble en effet préférable de numériser les éditions de sources diplomatiques. Là au moins, les documents suivent un ordre d’une portée historique signifiante. Une façon complémentaire d’atteindre à la cohérence est mise en œuvre par les projets visant à créer des centres virtuels de documentation où s’accumulent bases de données diplomatiques consacrées à un ou plusieurs thèmes précis. Les documents sont alors souvent traduits, le besoin pédagogique dictant un accès immédiat aux textes.

En plus de ses propres initiatives en matière de diplomatique informatisée, l’Amérique se fait fort de fournir un large réseau de liens actifs en direction des projets européens. Il y a lieu d’espérer qu’une numérisation intensive de documents originaux attirera l’attention du médiéviste américain sur la richesse des formes et du discours diplomatique. Il est capital que les archivistes européens évitent de numériser les documents selon une logique classificatrice qui détruit l’organisation médiévale. Il serait dommage que l’ordinateur noie le principe du fonds d’archives sous un flot de collections d’images.




[1]. Extrait du Contrat d’Association, 23 décembre 1925 : The purpose for which the Academy is formed are : « to conduct, encourage, promote and support research, publication and instruction in mediaeval records, literature, languages, arts, archaeology, history, philosophy, science, life and all other aspects of mediaeval civilization, by publications, by research, and by such other means as may be desirable, and to hold property for such purpose ».

[2]. Medieval Academy, Committee on Electronic Resources (CER), « Purpose : to advise the Medieval Academy on the uses of electronic technology in research, pedagogy, and the functions of the Academy ». Je remercie Patricia Ann Kosco, bibliothécaire à l’université de Maryland, College Park, doctorante en histoire médiévale, et présidente du CER, de m’avoir mise au courant de l’existence et des activités de ce comité et d’avoir guidé ma recherche sur le web en vue d’identifier les sites susceptibles de traiter de diplomatique.

Liste des membres du CER pour l’année universitaire 2001-2002, avec entre parenthèses la date de leur sortie de fonction : Patricia Ann Custard (2003), présidente, McKeldin Library, University of Maryland, cc319@umail.umd.edu ; Consuelo W. Dutschke (2002), Conservateur, Rare Book and Manuscript Library, Columbia University, cwd3@columbia.edu ; Jesse D. Hurlbut (2004), French and Italian Department, Brigham Young University, Jesse_Hurlbut@byu.edu ; Kevin P. Roddy (2004), Medieval Studies Program, University of California, Davis, kproddy@ucdavis.edu ; Joseph S. Witting (2002), Department of English, University of North Carolina, Chapel Hill, jwittig@unc.edu

Le CER entre dans une nouvelle phase de ses activités, et se propose maintenant d’agir dans une triple perspective : initier un certain nombre de projets électroniques auxquels il donnera soutien et appui ; établir les normes selon lesquelles la Medieval Academy sélectionnera les projets auxquels elle apportera sa participation scientifique et financière (les candidats pour le moment sont les projets MATRIX et SEENET), et explorer la possibilité d’étendre ces normes à l’évaluation générale des projets électroniques en sciences humaines ; donner sur le site internet de la Medieval Academy (www.medievalacademy.org) un compte rendu critique des sites médiévistes les plus performants ; ces recensions sont disponibles à partir de l’automne 2002.

[3]. Allen J. Frantzen, Desire for Origins : New Language, Old English and Teaching the Tradition, New Brunswick, 1990 ; Jay Fliegelman, Declaring Independence : Jefferson, Natural Language and the Culture of Performance, Stanford, 1993. Comme le font remarquer Paul Freedman et Gabrielle M. Spiegel, « Medievalisms Old and New : The Rediscovery of Alterity in North American Medieval Studies », American Historical Review, 103/3, 1998, p. 677-704, à la p. 680, Bède n’a guère de sympathie pour les soit-disant héros que leur ambition poussa à conquérir les Anglo-saxons. Une fois au pouvoir, l’un d’eux fonda une dynastie royale.

[4]. Charles Homer Haskins, « European History and American Scholarship », American Historical Review 28, 1923, p. 215-218.

[5]. Voir dernièrement Freedman-Spiegel, « Medievalisms Old and New… » ; les auteurs font état des nombreux ouvrages récemment consacrés au passé et au futur des études médiévales en Amérique du Nord avant d’avancer leurs propres idées sur la question.

[6]. Cette distinction entre textes et documents est proposée par Hayden White, « The Context in the Text : Method and Ideology in Intellectual History », The Content of the Form : Narrative Discourse and Historical Representation, Baltimore, 1987, p. 187, 210-211. Je me suis faite l’avocate du discours diplomatique dans Brigitte Bedos-Rezak, « Diplomatic Sources and Medieval Documentary Practices : An Essay in Interpretive Methodology », The Past and Future of Medieval Studies, ed. John Van Engen, Notre Dame, 1994, p. 313-343.

[7].  Pour reprendre l’expression d’Eugene Vance, « Semiotics and Power : Relics, Icons and the Voyage de Charlemagne à Jerusalem et à Constantinople », in The New Medievalism, Marina S. Brownlee, Kevin Brownless, and Stephen G. Nichols, eds., Baltimore, 1991, p, 227, cité par P. Freedman and G. Spiegel, « Medievalisms Old and New… », p. 697.

[8].  Il faut toutefois souligner que cette carence n’est pas propre à l’Amérique. Dans son article « Actes et sceaux », Le médiéviste et l’ordinateur, 40, 2002, p. 47-57 à la p. 47, Florence Clavaud remarque combien sont rares en général les réalisations en-ligne de projets visant à la numérisation des actes eux-mêmes et explique cette situation par le fait que les établissements européens détenteurs de documents originaux se sont jusqu’à présent plutôt tournés vers le CD-Rom pour la publication de tels projets.

[9]Directory 2000, Medieval Academy of America, Cambridge, 2000, p. 133-143.

[10]. Voir par exemple le site du programme en Medieval Studies de l’université d’Emory (Atlanta, Georgia) (http://chaucer.library.emory.edu/med/links.html), lequel renvoie clairement aux collections principales de documents médiévaux sur Internet. Mais le maintien de tels sites peut se révéler trop lourd. Ainsi, le site HORUS du département d’histoire de l’université de Californie à Riverside, lequel comportait une section consacrée au Moyen Âge (http://horus.ucr.edu/hist-periods/medie.html), vient de fermer ses portes débordé par l’ampleur des travaux de mise à jour que nécessitent les fréquents changements d’adresse sur Internet.

[11]. Marc Smith, « Numérisation et paléographie », Le médiéviste et l’ordinateur, 40, 2001, p. 9-16, à la p. 12. En ligne à l'adresse : http://www.irht.cnrs.fr/meto/mo40-03.htm

[12]http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/menestrel/medsitus.htm ; page web réalisée par Christine Ducourtieux. Aux sites décrits dans cette excellente page, j’ajoute ici ARGOS, What Every Medievalist Should Know (WEMSK), WESS, et la World Wide Web Virtual Library (WWW-VL), et donne un échantillonnage des sites de moindre échelle tenus par certaines universités dans le cadre de leur programme médiéviste ou département d’études médiévales.

[13]. Voir par exemple la section « Sciences auxiliaires (Diplomatique, Héraldique, Latin médiéval, Paléographie) » maintenue par le site français Ménestrel :
(http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/mediev.htm).

[14]. Le site français Ménestrel fait, sous les rubriques Paléographie :
(http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/menestrel/paleo/paleo-02catal.htm)
et Diplomatique (http://www.ccr.jussieu.fr/urfist/menestrel/meddiplo.htm), d’utiles renvois aux projets américains les plus importants.
Les sites gérés localement par les universités américaines pour leurs départements d’études médiévales (supra, note 10), sont en général plus à même de signaler l’existence de collections diplomatiques numérisées et ont l’avantage d’être relativement plus faciles à naviguer que les sites de métadonnées où il arrive de se noyer dans la vaste mer des références rassemblées. Signalons, par exemple, le site maintenu à l’Université de Columbia, New York, intitulé “Papal Documents, A Finding Aid (http://www.columbia.edu/cu/lweb/indiv/manc/papaldoc.html), lequel donne une excellente bibliographie des sources pontificales imprimées et fait l’état du projet Pius-Stiftung für Papsturkunden mais s’abstient de renvoyer aux formats électroniques de ces sources qui, elles, sont accessibles par la Virtual Library Geschichte (http://www.vl-ghw.uni-muenchen.de/diplomatik.html).

[15]. www.fordham.edu/halsall/sbook.html ; édité par Paul Halsall et géré à partir du Center for Medieval Studies de l’Université de Fordham (New York), ce site constitue maintenant un sous-ensemble de ORB (supra, 2.2). La section des « Documents » comporte, outre les lois et codes des peuples germaniques et bon nombre de traités législatifs, le Dialogue de l’Échiquier de Jean FitzNigel et les Livres de Tournoi de René d’Anjou.

[16]. http://library.byu.edu/~rdh/eurodocs

[17]. http://dewey.library.upenn.edu/sceti/flash.cfm?CFID=73203&CFTOKEN=74545356.

[18]. Joseph J. Gwara donne un excellent historique et une description détaillée de la collection,
http://www.georgetown.edu/labyrinth/professional/pubs/sala/intro.html
.

[19]. http://www.georgetown.edu/labyrinth/professional/pubs/sala.

[20]. Thomas N. Bisson donne une description détaillée de cette collection, http://sunsite.berkeley.edu/cgi-bin/ebind2html/catalan/coll1

[21]. (http://sunsite.berkeley.edu/cgi-bin/ebind2html/catalan/coll1
et http://sunsite.berkeley.edu/cgi-bin/ebind2html/catalan/coll2

[22]. La qualité et la flexibilité de l’image sont remarquables, mais le système de numérotation prête à confusion. Prenons l’exemple donné en planche 3 : la cote du document est UCB 120:03, c’est à dire qu’il s’agit de la charte no 3 de la première collection. Mais du fait que plusieurs photos sont prises d’un même document, lorsque l’image de UCB 120:03 s’affiche, elle porte le no 5, et signale la cote de la collection (UCB 120) mais pas celle de la pièce. Le chercheur peut donc s’imaginer consulter UCB 120:05, et utiliser cette cote pour faire sa recherche dans DS où il se fera communiquer une notice descriptive qui ne correspondra pas au document recherché. La confusion est d’autant plus gênante que DS n’affiche pas l’image du document lorsque la recherche a été effectuée à partir de l’index « cotes » (shelfmark). Il faut descendre au troisième niveau de la notice (text information) pour être mis en présence de l’image et pouvoir profiter du contrôle vérificateur qu’elle offre.

[23]. Electronic Binding DTD ou EBIND est une méthode mise au point à Berkeley en 1996 par Alvin Pollock et Daniel Pitti, laquelle consiste à relier les documents numérisés au moyen d’une DTD (Document Type Definition) écrite pour SGML (Standard Generalized Mark Up Language). Le dossier EBIND SGML enregistre pour chaque document : information bibliographique, structure interne (chapitre et autres divisions), pagination, transcription, termes servant de points d’accès, et résumés à tous les niveaux y compris celui de la simple page. Ce dossier SGML est standardisé aux normes internationales (ISO 8879) et maîtrise les multiples images qui composent un livre ou un document numérisé. Un tel système permet facilement l’affichage d’images provenant de toutes plate-formes capables d’utiliser SGML, et son interface Internet en permet l’utilisation par quiconque muni d’un navigateur Web, tel Netscape ou Internet Explorer.

[24]. Le projet, lancé en 1996 par la bibliothèque Bancroft de l’université de Californie, Berkeley, et par le Cabinet des livres rares et manuscrits de l’université de Columbia, a dans un premier temps eu pour partenaires les autres bibliothèques universitaires de Berkeley et de Columbia, la collection De Bellis (San Francisco State University) et la Burke Library du Jewish Theological Seminary (NY), et a maintenant pour affiliés le Club Grolier (NY), la bibliothèque Huntington (San Marino, California), la bibliothèque Eisenhower de l’université de Johns Hopkins (Baltimore, Maryland), la NY Public Library (New York), le Ramson Center de l’université de Texas (Austin, Texas), le Union Theological Seminary (NY), l’université de Californie (Davis), et l’université de Missouri (Columbia).

[25]. Voir note 24.

[26]. 600 actes, pour la plupart d’origine française, proviennent de la Collection David Eugène Smith conservée au Cabinet des manuscrits et livres rares de l’Université de Columbia; le seul inventaire jusque là disponible pour cette collection était un fichier consultable à Columbia. 200 documents, d’origine catalane, proviennent de la bibliothèque Bancroft à Berkeley (supra, notes 20-22). Le reste est éparpillé entre les autres institutions affiliées au projet DIGITAL SCRIPTORIUM.

[27]. Pour obtenir l’affichage de tous les documents diplomatiques contenus dans la base de données, choisir l’index « Part Search Terms », et cocher « yes » à la rubrique document. Le but de cette rubrique, tel que l’énonce Dr. Dutschke dans son Data Dictionary (http://sunsite.berkeley.edu/Scriptorium/datadic5.html), est d’identifier tous les textes ayant un contenu juridique et donc, de couvrir le matériel traditionnellement appelé documents, lesquels se présentent habituellement à la pièce même s’il arrive qu’ils soient parfois contenus dans des livres : cartulaires, registres, documents réutilisés comme page de garde dans les manuscrits. Voir infra, note 29, les raisons qui présidèrent au placement de la rubrique « document » dans l’index détaillant les parties d’un manuscrit.

[28]. http://sunsite.berkeley.edu/Scriptorium/datadic5.html
Voir l’appendix 5 du Data Dictionary pour une liste des notices qui doivent accompagner l’indexation d’un acte. Est donné ici-même un aperçu du contenu de ces notices et des possibilités de recherche et d’affichage qu’elles offrent.

Pour effectuer une recherche ponctuelle, il faut se servir de chacun des trois index disponibles, « Manuscript Search Terms », « Part Search Terms », et « Text Search Terms ». Ces index sont pour le moment indépendants l’un de l’autre et doivent être consultés séparément. Il est prévu d’en unifier prochainement la consultation.

L’index « Manuscript Search Term » comporte une rubrique intitulée « Physical issue(s) », laquelle doit recevoir toute information concernant, entre autres, la présence de sceaux. Non seulement il n’est pas obligatoire de remplir ce niveau d’entrée, mais le niveau lui-même n’est pas disponible pour le simple chercheur qui, lorsqu’il interroge l’index « Manuscript Search Term », ne se voit offrir que les catégories suivantes : cote, lieu de conservation, composition, nombre de folios, et provenance. Il n’est donc pas possible d’interroger cet index sous le terme « seal » (sceau).

La recherche peut aussi s’effectuer à partir de l’index « Text Search Terms », et il faut alors remplir les cases langage (par exemple, latin), date, pays d’origine, support, écriture (notariale, de chancellerie etc.), et surtout se servir de la rubrique no 5 « Supplied Title ». Cette rubrique est particulièrement importante pour les diplomatistes car elle se doit de préciser le type de document indexé : Vidimus ; Cartulary ; Letter ; Deed ; Diploma ; Grant ; Fouage ; Indenture ; Feet of Fines ; Lease ; Marriage contract ; Receipt ; Bill of sale ; Payment order ; Instructions to the Ambassador to the Court of Spain ; Report on the Conclave electing Alexander VII etc. Malheureusement le remplissage de cette rubrique n’est pas obligatoire (« not required », dit le Data Dictionary) et s’avère dans son état actuel assez vide pour freiner la recherche du diplomatiste. Le problème, souligné par Consuelo Dutschke, tient au fait que dans bien des cas il n’existe aucun inventaire des documents dont la description, souvent difficile pour le non-spécialiste, est à faire en même temps que la numérisation.

Toujours dans l’index « Text Search Terms », la rubrique no 7 « Docket » (Analyse) fournit aussi un point d’accès aux documents dont elle est censée contenir l’analyse diplomatique. Voici l’exemple d’une analyse : « Papal bull of Innocent III addressed to the abbot of Saint‑Remi of Rheims concerning a quarrel about some marshes between the abbey of Saint‑Bertin and the burghers of Saint‑Omer, excommunicating the latter, dated 5 February 1202 ». Consuelo Dutschke précise bien, dans le Data Dictionary, que cette notice est cruciale pour les documents contenus dans le Digital Scriptorium : « Bear in mind that this very broadly defined field with miscellaneous content carries almost all the informational weight for the medieval archival documents in DIGITAL SCRIPTORIUM ; users will only be able to apply free‑word searches to this category... » Autant d’excellentes consignes qui restent souvent lettre-morte car le remplissage de la notice « Docket » n’est pas obligatoire.

Finalement, encore dans l’index « Text Search Terms », la notice « Caption » (légende de l’image) permet cette fois une interrogation sous le terme « seal ». Je dois cette information à l’aimable communication de Consuelo Dutschke qui m’a aussi donné les résultats d’une telle recherche : 412 mentions, presque toujours pour signaler que le sceau est manquant (seal missing).

I l n’y a pas de doute que le DS cherche à mettre en évidence la richesse diplomatique de ses données comme le prouvent les instructions récapitulatives de C. Dutschke qui souligne l’importance de faire correspondre à chaque niveau de l’index les données concernant les documents :

1. to phrase the « Folios » field for this kind of material as « one item » or « [x] membranes »
2. to refer to the two sides of a document, when necessary, as « face » and « dorse »
3. to note the presence, material, color and method of attachment of seals in the « Physical Issues » field
4. to leave the « Binding » field blank (assuming, of course that the item is not bound)
5. to check the « Document » box as « yes »
6. to enter the name of a notary in the « Other Associated Names » field (since notaries are closer in function to lawyers than to scribes)
7. to offer an indication of the type of document in the « Supplied Title » field
8. to use « Docket » for virtually all the content information
9. to make comments about endorsements, presence of notarial marks and so on in the ‘Notes’ field of the Text Level.

[29]. Les index de DIGITAL SCRIPTORIUM sont automatiquement programmés pour effectuer une recherche de manuscrits. Comme il a déjà été dit (supra, note 27), il faut cocher la case « document » pour trouver un acte. Cette case « document » se trouve dans l’index consacré aux différentes parties d’un manuscrit (“Part Search Term”) parce que, explique le Data Dictionary, il arrive souvent qu’un document ait survécu comme page de garde d’un manuscrit dont il est, de ce fait, devenu partie intégrante (« the reason for the placement of the “Document” field in the Part level is that documents may often survive as endleaves in a codex, and will thus constitute a separate Part of a given codex »). Conceptuellement, un acte est donc considéré par le DIGITAL SCRIPTORIUM comme faisant partie d’un manuscrit. Consultée à ce sujet, Consuelo Dutschke m’a fait part du fait que, dans son expérience, le cas était fréquent. Je doute que les diplomatistes et les archivistes partagent cette expérience.

[30]. Je tiens ici à exprimer ma vive reconnaissance envers Consuelo Dutschke qui m’a généreusement fait part de ses connaissances concernant le DIGITAL SCRIPTORIUM, connaissances particulièrement riches étant donné le rôle capital joué par Dr. Dutschke dans la conceptualisation et dans l’élaboration du projet. Plus que jamais active au sein de ce projet, elle m’a chargée d’encourager les utilisateurs du SCRIPTORIUM à lui faire part de leurs commentaires et suggestions : cwd3@columbia.edu.

[31]. Le cartulaire de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem en Angleterre, conservé à la British Library (Cotton ms Nero E Vl) est en cours de publication : Michael Gervers, ed., The Cartulary of the Knights of St. John of Jerusalem in England, Secunda Camera, Essex, British Academy, Records of Social and Economic History, n.s., vol. 6, 1982 ; M. Gervers, A Microfiche Concordance of the Cartulary of the Order of St. John of Jerusalem, secunda camera, (British Library Cotton ms Nero E Vl, fols. 289‑467), 1983, Toronto (50 fiches en quatre parties contenant quelques 12 000 frames, compilées avec l’assistance technique de L. C. Kordecki). En préparation : M. Gervers, and E. D. English, eds., The Cartulary of the Knights of St. John of Jerusalem in England, Prim Camera, Essex.

[32]. R. E. C. Kirk, ed., Feet of Fines for Essex, 3 vols., Colchester : Essex Archaeological Society, 1899‑1949. Les « fines » ou « final concords » (accord final) était un procédé de juridiction gracieuse par lequel s’opérait un transfert de propriété et sa mise par écrit. À cette fin, le texte de la transaction était rédigé sous forme d’un triple chirographe dont les contractants recevaient chacun une version tandis que la troisième, située en pied (foot) du parchemin, était conservée dans les archives de la cour juridictionnelle.

[33]. Calendar of inquisitions post mortem and other analogous documents preserved in the Public Record Office, vols. 1‑4 (Henry III‑Edward 1), Londres : Public Record Office, 1904‑1913. Aussi connues sous le nom d’escheats, les « inquisitions post mortem » sont les documents résultant des enquêtes menées, afin de désigner son successeur et d’établir la liste des fiefs qu’il tenait du souverain, à la suite du décès d’un vassal direct de la couronne anglaise.

[34]. Les principes qui présidèrent à la traduction du contenu textuel des chartes en format électronique sont présentés dans l’article de Michael Gervers, Gillian Long, et Michael McCulloch, “The DEEDS Database of Mediaeval Charters : Design and Coding for the RDMS Oracle 5,” History and Computing 2/1 (1990), pp. 1-14, disponible sur Internet : wysiwyg://content.64/ http://www.utoronto.ca/deeds/research/fpublications.html

[35]. The Medici Granducal Archive : Documentary Sources for the Arts and Humanities (1537-1743) http://www.medici.org. En plus de la constitution de cette bande de données, le projet s’est donné pour programme de documenter l’histoire juive et l’histoire du costume et du textile à partir du fonds Médicis, d’initier les chercheurs aux méthodes et aux richesses de la recherche archivistique, et de lancer des solutions pionnières en matière de gestion archivistique et dans le domaine de la recherche en sciences humaines.

[36]. Dans son article « Actes et sceaux », Florence Clavaud mentionne l’informatisation de la collection Illardi (p. 47) mais, curieusement, place l’université de Yale en Californie. Yale, située à New Haven dans le Connecticut, est un fleuron universitaire de la cote est.

[37]. http://www.nd.edu/~medvllib/seals.

[38]http://lettere.unipv.it/scrineum/wight/wight.htm. Toutes les œuvres de Boncompagni de Signa (vers 1170-1240), maître en rhétorique à l’université de Bologne, sont éditées, traduites, et accompagnées d’un tableau de la tradition. À quelques exceptions près, S. Wight est responsable des travaux d’édition et de traduction qu’il a étendu aux traités (1075-1194) précédant ceux de Boncompagni (Alberici Cassinensis Corpus 2.2-3, le De Doctrina privilegiorum, Aurea Gemma, Halberstadt Ars dictandi, et ‘Evanescunt simul’), aux sources dont se servit Boncompagni (par exemple le Formulaire de Marculf) et aux textes influencés par Boncompagni (Livre d’Enanchet, Thomasin von Zerclaere, Der Welsche Gast).

[39]. http://matrix.bc.edu.

[40]. http://matrix.bc.edu/cartularium.

[41]. http://chaucer.library.emory.edu/htdocs/charters.html.

[42]. http://www.franciscan-archive.org.

[43]. http://www.franciscan-archive.org/links.html.

[44]. http://www.gryph.com/documents/images.htm.

[45]. http://www.uca.edu/aarhms, site maintenu par les universités de Kansas et de Central Kansas.

[46]. http://kuhttp.cc.ukans.edu/kansas/aarhms/archive.html.

[47]. The Avalon Project at Yale Law School,
http://www.yale.edu/lawweb/avalon/purpose.htm.

[48]. Il n’est pas rare de voir les sources diplomatiques recevoir l’appellation « archival material » tandis que la périphrase « textual material » s’entend des sources narratives généralement contenues dans les manuscrits. Cette terminologie technique est parallèle à certaines tendances actuelles de la médiévistique américaine qui dénient aux sources diplomatiques la qualité de texte, supra notes 6 et 7.

[49]. Il faut toutefois se réjouir du projet DIGITAL SCRIPTORIUM qui est en pleine expansion et accorde, comme il a été souligné, une attention particulière aux sources diplomatiques.

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