Le Médiéviste et l’ordinateur
Le Médiéviste et l’ordinateurHistoire médiévale, informatique et nouvelles technologies
n° 39 (Hiver 2000) : La musicologie médiévale et l’ordinateur

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Theory of the Middle Ages (THEMA)

(http://www.uga.edu/~thema)

Christian MEYER

 

Theory of the Middle Ages (THEMA)

 

Le site THEMÀ - acronyme de (Music) THEory of the Middle Ages - a été créé en 1990-91 par Sandra Pinegar avec le soutien d'un Withing Fellowship. Cette base, hébergée sur le site de l'université de Géorgie à Athens (usa), présente des transcriptions hypertexte de quatorze traités de musique transmis par dix-huit témoins manuscrits. Ce corpus représente ainsi un bon nombre de traités de musique mesurée rédigés au xiiie siècle et dont tous, ont déjà fait, par ailleurs, l'objet d'une édition critique.

Discantus positio vulgaris (Paris, BNF, lat. 1663, 64v-66v)
Tractatus de organo (Bruges Stadsbibliotheek, 528)
De musica libellus (Paris, BNF, lat. 6286, 13-14v)
Iohannes de Garlandia, De mensurabili musica (Bruges, Stadsbibliotheek, 528, 54v-59v ; Rome, Vat. lat. 5325 ;
Paris, BNF, lat. 16663, 66-76v)
Amerus, Practica artis musicae (Bamberg, Staatliche Bibliothek, 115, 65-80)
Dietricus, Regulae super discantum (Karlsruhe, Badische Landesbibliothek, Perg. 29a, 7v-8v)
Lambertus, Ars musicae (Siena, Biblioteca Comunale degli Intronati, L.V.30, 14-32)
Traité dit de St-Emmeram (München, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 14523, 134-159v)
Francon de Cologne, Ars cantus mensurabilis (Paris, BNF, lat. 11267, 1-7v et lat. 16663, 76v-83 ; Oxford, Bodleian Library 842, 49-52v ; Saint-Dié, BM, 42, 43v-53v)
Anonyme IV de Coussemaker (London, British Library, Royal 12.C.VI, f. 59-80v)
Petrus Picardus, Ars motettorum (Paris, BNF, lat. 16663, 83rb-84vb)
Johannes Balox : Gaudent brevitate moderni (Rome, Bibliothèque Vaticane, lat. 5320, f. 80-83v)
Johannes de Grocheio : Ars musicae (London, British Library, Harley 281, 39-52)

 

Les principes de transcriptions

L'ensemble des textes reproduits par Sandra Pinegar présente le caractère d'une transcription diplomatique de sources isolées - et non d'un établissement de texte. Le texte est donc reproduit avec une extrême fidélité à l'original (notamment orthographique, par ex. c/t, i/j, u/v, etc.). Les textes corrigés par le copiste (exponctuations, ratures, etc.) sont reproduits entre accolades { }. Les restitutions de l'éditeur sont placées entre crochets pointus < > et les leçons conjecturales sont suivies du signe %. S'agissant de transcriptions diplomatiques, les leçons aberrantes sont reproduites tel quel, mais suivies d'un astérisque * qui prend ainsi la signification d'un « sic ». L'auteur a non seulement conservé la ponctuation du manuscrit, mais également transcrit certains repères visuels, comme l'initiale rubriquée (précédée du point d'exclamation - ! -), l'initiale surdimensionnée (précédée du signe - !! -), enfin la marque de paragraphe (signalée par ¾).

Les textes interlinéaires sont transcrits entre crochets droits [] et les inscriptions marginales entre doubles crochets droits [[ ]] - qu'il s'agisse de gloses, de commentaires ou de simples corrections. Les rubriques sont encadrées par les signes ^ et ^. En dépit de la rigueur avec laquelle toutes les informations du manuscrit ont été réunies, on observera toutefois un certain nivellement de l'information. Celui-ci est particulièrement regrettable lorsque les interventions d'un correcteur, ou d'un lecteur ultérieur sont reproduites au même titre que les textes copiés par le copiste principal du manuscrit. C'est le cas notamment de toutes les transcriptions des traités de polyphonie du ms. Paris, BNF, lat. 16663 (réunis dans le Tractatus de musica de Hieronymus de Moravia).

Les exemples musicaux sont encodés selon des principes assez simples (et relativement efficaces) mais dont le décryptage demeure toutefois fastidieux : L (pour la longue), B (pour la brève), H (pour la semibrève), etc. Le codage des ligatures adopte - avec quelques simplifications - le protocole mis au point autrefois par le musicologue allemand Friedrich Ludwig dans son Repertorium organorum recentioris et motetorum vetustissimi stili (Halle 1910). Les hauteurs des notes sont identifiées à l'aide des lettres de la notation anglo-saxonne (a = la, b = si bémol, c = ut, etc.).

 

Intertextualité et apparat des sources

Chaque traité est précédé d'une liste - invariable - de termes techniques et de noms propres : conductus, copula, discantus, equipollentia, falsa/ficta, figura, fractio, hocket, leoninus, modus, motet, organum, pausa, perotinus, pes, plica, rondellus, semibrevis, tempus, transmutatio. Les mots qui apparaissent dans le traité sont accom-pagnés d'un lien hypertexte qui conduit le lecteur aux différentes occurrences. Cet aménagement du texte réalisé au cours des années 1990 est devenu désormais inutile, puisque les explorateurs de documents possèdent des fonctions de recherche spécifique (à condition, bien entendu de procéder à une recherche à partir du radical). Les citations ou les emprunts sont mis en relief dans la transcription par des italiques. Les passages ainsi démarqués sont précédés du signe @ qui renvoie l'utilisateur à un fichier donnant la source du texte cité et les occurrences de cette citation ou de cet emprunt dans les autres traités édités sur le site THEMA.

Les exemples musicaux des traités du xiiie siècle sont souvent empruntés à des compositions de l'époque. Ainsi les exemples musicaux bien identifiés sont reliés à une page indiquant les concordances avec les sources musicales (les manuscrits, mais non les éditions modernes), et donnant une liste de l'ensemble des traités dans lesquels la pièce en question est citée. Le cas échéant, une indication précise le contexte liturgique du ténor. La liste des manuscrits de musique polyphonique (près de 90 items) est répertoriée sur la page http://www.uga.edu/~thema/mss.html du site. Les descrip-tions sommaires de ces manuscrits suivent en général les informations éditées dans le Répertoire International des Sources Musicales B IV/1 (G. Reaney, Manuscripts of polyphonic music : 11th-Early 14th Century [1966]).

 

Un aperçu

Le texte suivant est emprunté à la transcription de la version de l'Ars cantus mensurabilis transmise par le Tractatus de musica de Jérôme de Moravie (Paris, BNF, Lat. 16663, f. 76vb-83rb). Quelques observations donneront la mesure du protocole d'édition adopté par le transcripteur, mais aussi de certaines ambiguïtés.

Notes

l. 3 : {hon} ho. Ces deux lettres exponctuées se trouvent en bout de ligne et répondent sans doute à un souci de mise en page (justification droite de la colonne)

l. 6 : {anmisse}. Seule la lettre n est exponctuée et le mot n'est pas écrit deux fois, comme le suggère la présente transcription (contrairement à « duo », ligne 7 où le mot est écrit deux fois, la première occurrence étant exponctuée)

l. 6 : [[nota]] est de la main d'un correcteur.

l. 9-10 : [[et-simpliciter]] est de la main d'un correcteur.

l. 10 : {partem} parte] m. a été exponctué par un correcteur, mais n'est pas écrit deux fois.

l. 11 : {uel quia} exponctué par un relecteur (peut-être Pierre de Limoges, premier possesseur identifié du manuscrit)

l. 12-13 sci < 77rb > endum

 

Le futur

Selon les indications du concepteur, ce site est appelé à évoluer. La page d'accueil annonce en effet (1996 ?) la création de liens vers des traductions (« aural translations ») de certains passages, l'insertion de graphiques - ce qui serait bien venu - et d'illustrations sonores (pour les exemples cités par les auteurs des traités). La documentation relative au traité serait complétée par des références à des travaux musicologiques (articles, livres) et aux éditions critiques.

 

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