Résumé
Lancé par la firme Google en août 2005, le logiciel Google Earth permet de naviguer sur un globe terrestre reconstitué à partir d’images satellites et de se rapprocher de façon relativement détaillée d’une zone géographique de son choix.
S’il ne doit pas être comparé à un SIG, puisque ce n’est pas son orientation initiale et qu’il vise surtout le grand public, il peut néanmoins constituer un outil de réflexion pour le médiéviste qui a la possibilité d’élaborer rapidement et facilement des cartes afin de repérer ou non sur les images actuelles la persistance des phénomènes historiques dans l’espace. Il doit en réalité être utilisé dans une optique comparatiste, en confrontant les images qu’il offre aux cartes anciennes, comme celles de Cassini, ou à celles que les historiens ont restituées à partir des données tirées des sources. Il est toujours possible de déceler sur une image satellite actuelle des traces de défrichements ou la pérennité des anciens réseaux routiers.
Abstract
Launched by the Google firm in August 2005, the Google Earth software allows to move around a map of the Earth built with satellite shots and focus quite closely on a chosen geographic region.
Although it must not be compared to a GIS — its initial orientation is different and it aims a large public —, it can nevertheless be used as a tool of reflection by the medievalist, who has the opportunity to constitute easily and quickly some maps enabling to point up or not on current shots the persistence of historical phenomena in the space. It actually must be used in a comparative point of view, comparing its shots with elder maps as Cassini’s, or with those restored by historians with data picked from the sources. It is always possible to underline on a current satellite shot some marks of a ground clearing or the permanence of the old road network.
Sommaire
- Introduction
- Présentation du logiciel
- Quelques exemples d’utilisation
- Intérêt du logiciel
- Pour en savoir plus
- Figures
Introduction
La cartographie semble continuer à susciter l’intérêt des historiens médiévistes. Dans la continuité de William Mendel Newman, qui, le premier, a tenté de représenter le domaine royal non selon des hypothétiques frontières de comtés, châtellenies, prévôtés ou terroirs, mais selon les droits du roi, fonciers ou sacrés, les nombreuses monographies régionales du xxe siècle ont tenté à leur tour de traduire graphiquement le complexe jeu des pouvoirs dans l’espace au Moyen Âge. Une toute récente synthèse, faite par Olivier Guyotjeannin1 en collaboration avec le cartographe Guillaume Balavoine, vient reprendre cet héritage, en améliorant des cartes déjà connues : des couleurs et une présentation plus agréable pour les unes (comme les défrichements en Charente par André Debord qu’on prendra ici en exemple), ou encore, très intéressante, une refonte complète pour les autres, comme celle de Carlrichard Brühl représentant les séjours de Louis IX2.
Dans cette perspective, l’on a cru bon d’évoquer l’utilisation potentielle que peut faire le médiéviste d’un nouvel outil logiciel, dont paradoxalement la vocation cartographique n’est pas évidente à l’origine : Google Earth, dont une version gratuite a été lancée par la firme Google en août 20053. Il s’agit ni plus ni moins de naviguer sur le globe terrestre recomposé à partir d’images satellites fixes, soit à l’aide des commandes de déplacement et de rotation, de zoom et d’angle d’observation, soit en cliquant directement sur l’image en maintenant le bouton de la souris appuyé (navigation similaire à celle d’un document pdf). Google a racheté en octobre 2004 la petite société californienne Keyhole, qui avait proposé en 2001 à un public professionnel un outil similaire de mappage du globe en trois dimensions avec des images satellites. Le procédé est repris et amélioré, Google ayant rajouté sa propre base de données à celle de Keyhole. Un instrument il y a encore peu destiné aux spécialistes est ainsi mis à la disposition du particulier qui a donc la possibilité de se rapprocher progressivement de la contrée de son choix, en vue de l’observer et de l’étudier. La résolution s’affine peu à peu, et dans les régions les mieux couvertes, légèrement grisées (c’est-à-dire surtout les grandes agglomérations), on peut distinguer clairement les véhicules dans les rues.
Présentation du logiciel
Le repérage au sein d’une région du globe est facilité par des signets mis à la disposition de l’utilisateur dans la colonne de gauche, sous le label « Layers » (fig. 1) : leur sélection va permettre l’affichage d’indicateurs et de signes sur l’image. Libre à l’utilisateur de faire apparaître, parmi les éléments les plus utiles, les frontières politiques, les noms des villes importantes (populated places), les cours d’eau principaux, les noms d’éléments physiques du paysage (étendues d’eau et cols de montagnes : geographic features), les chemins de fer (railroads) et les voies de communication, des autoroutes jusqu’aux rues des villes et des principales bourgades (roads)…
Le principal défaut du logiciel à ses débuts fut l’insuffisance de l’information pour les continents autres que l’Amérique du Nord. Logique… L’indigence des données conduisait l’utilisateur européen à chercher à tâtons les sites et lieux qu’il voulait observer, en se fiant à sa connaissance de la région, ou mieux, aux données de latitude et de longitude. Pour retrouver par la suite la localité qu’on avait cherchée, il fallait insérer un « placemark », c’est-à-dire un signet que l’on décidait de créer pour son propre usage. Celui-ci était alors enregistré dans la colonne « Places », située au-dessus des Layers, qui affiche l’arborescence du dossier personnel de l’utilisateur, contenant tous ses signets favoris.
Mais cette lacune d’informations se comble progressivement, et même rapidement, grâce à une création mise en service conjointement à Google Earth : la Google Earth Community, qui, en simplifiant quelque peu, est comme un immense forum où peuvent s’inscrire les possesseurs du logiciel4. Ces derniers y déposent des « posts », à savoir qu’ils mettent à la disposition des internautes consultant ce forum les signets qu’ils ont eux-mêmes créés. Pour afficher ces posts sur la carte, il faut cocher dans les Layers la catégorie : « Google Earth Community ». Par exemple, celui qui a identifié Notre-Dame de Paris a créé son propre signet et l’a édité avec le logiciel, en choisissant une taille de police et une petite icône pour mettre en évidence le monument. Au besoin, il a rajouté une description qui s’affichera dans une bulle lorsque l’on cliquera sur l’icône. Ce signet est en réalité un fichier « .kml », dont le format compressé est dit « .kmz », conçu pour s’ouvrir avec le navigateur de Google Earth. Le signet est téléchargeable depuis le forum, mais il est plus rapide de faire un clic avec le bouton droit sur l’icône : le menu contextuel propose de l’enregistrer directement dans « My Places », parmi les signets personnels de l’utilisateur. On peut donc alors faire sien ce signet, et le redéfinir par la suite : nouvelle icône, autre taille de texte, éventuellement autre commentaire… Le principe n’est pas sans rappeler celui d’initiatives comme « Wikipédia », où c’est la communauté internaute qui élabore l’information et la soumet à tout le monde. Si cela a permis une amélioration de la quantité de données disponibles sur Google Earth, il faut bien garder à l’esprit que les posts présentés doivent être soumis à un œil critique avant d’être retenus. Ce ne sont pas forcément des experts en histoire et en géographie qui déposent leurs signets, mais aussi des entreprises, dans un but commercial, ou de simples touristes, parfois à mille lieues des préoccupations des historiens…
On trouvera donc maintenant, contrairement aux débuts du logiciel, le château de Fontainebleau ou celui de Saint-Germain-en-Laye, l’abbaye de Maubuisson ou la Sainte-Chapelle de Paris, grâce aux posts de touristes anglo-saxons comblés ou de Français soucieux de faire connaître leur site favori. Plus intéressant pour nous est le fichier kmz réalisé par un Français, généalogiste, du pseudonyme de Fred_Mi, qui a eu l’excellente et courageuse idée de créer un fichier faisant apparaître les 36 000 communes de France, à partir des données de l’IGN. Ce fichier, du nom de « Villes de France », est constamment amélioré par son auteur5 : à l’heure actuelle (version 2, datant de la fin 2005), les 36 000 signets sont répartis entre les départements, eux-mêmes distribués selon les régions, le tout se présentant dans la colonne « Places » selon un système de menus et sous-menus imbriqués (présentation similaire à l’arborescence des fichiers et dossiers dans l’explorateur Windows). Il est également possible de mettre en surbrillance les limites départementales. On peut donc partir de plusieurs niveaux : afficher les communes de la région, du département, ou choisir directement celles que l’on veut retenir. Bref un choix « à la carte », qui permet de s’affranchir de l’apparition automatique des principales villes, généralement insuffisante.
L’utilisateur a ensuite la possibilité de faire une copie de sa carte sous forme de fichier jpeg6, ou alors de l’imprimer directement, une fois qu’il y a fait figurer tout ce qu’il souhaitait.
Quelques exemples d’utilisation
On pourra objecter d’emblée que la vocation de ce logiciel semble parfois loin des préoccupations historiques, et qu’à la rigueur son utilisation serait bien plus pertinente pour l’historien et le géographe du contemporain, a fortiori encore davantage pour les sciences « dures ». Sans nul doute. Ainsi sur le site de la revue Nature7, des scientifiques américains démontrent l’utilité de Google Earth pour la météorologie ou l’étude du déplacement des oiseaux migrateurs, arguant également que ce logiciel constitue une excellente initiation aux SIG (Systèmes d’Information Géographique), sans pour autant prétendre les remplacer. Pour revenir aux sciences humaines, il est évident que la structure de l’agglomération parisienne et de sa conurbation concerne davantage les contemporanéistes que le chercheur du Moyen Âge… Cependant il semblerait dommage de bannir complètement cet outil, sans même tenter d’en explorer les possibilités. Ce qu’il convient au médiéviste de faire, avant tout, c’est de prendre de la hauteur, dans les deux sens du terme… En particulier par rapport aux zones d’agglomérations, très détaillées. Pour le reste du territoire, la résolution est moindre et la question ne se pose plus. Pris un certain recul, une certaine altitude donc, les rues et les maisons s’effacent pour laisser deviner davantage les particularités physiques et les cours d’eau, ce qui est susceptible d’intéresser au premier chef l’historien médiéviste.
On peut ainsi prendre pour premier exemple la question des résidences royales et l’éventuelle cartographie de l’itinéraire, dont il s’agit de comprendre la forme dans l’espace. On souhaite par exemple illustrer l’itinéraire de saint Louis en Normandie (fig. 2 et fig. 3) : on peut tour à tour établir deux cartes, la première à partir du relevé des séjours dans les comptes royaux, comme l’a fait Jean Richard pour l’année 12398, entre autres, la seconde d’après les données tirées de la date des actes en 1269. Pour 1239, on remarque que c’est un trajet habituel, construit en majeure partie autour du cours de la Seine — et, à ce titre, il serait intéressant de faire une même carte pour Philippe III ou Philippe IV, et de comparer l’évolution des déplacements royaux. En 1269, on devine très bien les régions visitées par le roi, et celles laissées de côté, ici le cœur de l’actuelle Basse-Normandie. En signalant les églises ou les localités d’origine de ceux qui ont bénéficié de donations ou de privilèges lors de son passage, on verra jusqu’où pouvait porter l’influence royale, quelle part de chemin le requérant était prêt à faire pour aller voir le roi, et au besoin le suivre pour obtenir son acte. On peut estimer le temps que prend ce dernier pour être délivré en indiquant le lieu où la requête a pu être formulée et celui contenu dans la formule de date. L’évêque de Lisieux a obtenu sa charte lorsque le roi était au Bec-Hellouin ; la Maison-Dieu de Caen une fois qu’il était à Pont-Audemer.
Ce schéma serait bien sûr tout à fait réalisable sur une carte ordinaire. Mais il y a là deux avantages. D’une part la réalisation se fait très vite : l’interactivité du logiciel permet de changer facilement d’échelle, afin de choisir la meilleure ; d’autre part, Google Earth valorise les particularités physiques. Il est intéressant de deviner si pour aller d’une localité à l’autre le roi a emprunté ou non le réseau fluvial, fort utilisé au xiiie siècle.
Toujours dans une optique comparatiste, ne devient-il pas aisé de faire rapidement une carte des demeures de Louis IX et une autre représentant celles de Philippe le Bel ? Ou bien de faire apparaître celles qui sont nées entre la mort du grand-père et celle du petit-fils, en les dotant d’une autre couleur ou d’une autre icône, et en les enregistrant dans un fichier kml à part ? Les possibilités sont multiples.
Bien sûr les paysages physiques ont pu considérablement évoluer avec les défrichements successifs, ou avec les guerres comme c’est le cas en Picardie ou en Champagne… Mais là aussi réside justement un intérêt : que sont devenues aujourd’hui les anciennes grandes forêts royales comme celle de Lyons en Normandie ? Lorsque, dans une charte de donation à une abbaye, on évoque un village situé sur une route traversant un bois, qu’est devenu ce dernier aujourd’hui ? Et cette voie existe-t-elle toujours ? L’affichage du réseau routier actuel permet de mesurer la persistance de celui du Moyen Âge. On pourrait multiplier les exemples et les sujets de comparaison entre les images satellites et les cartes faites par les historiens d’après ce que leur laissent entrevoir les sources : c’est ce que nous nous proposons de faire avec les défrichements en Charente en reprenant la carte d’André Debord (fig. 4). De façon encore plus éclatante, les contours de l’ancienne forêt de Boixe se dessinent très finement sur l’image satellite, et correspondent aux estimations d’André Debord. Quant aux routes, qui n’ont pas été colorées sur l’illustration dans un souci de lisibilité, leur affichage a donné l’occasion de voir que certains tronçons de l’ancienne voie romaine sont toujours utilisés actuellement et sont devenus une route départementale. D’autres segments ont au contraire été ramenés au rang de simple chemin vicinal.
Lorsque l’on cherche à faire de la micro-histoire, comme par exemple étudier les donations de terres dont bénéficie un établissement ecclésiastique de la part d’un chevalier, et que le territoire concédé n’est défini que par les villages qui le délimitent, si ces derniers sont devenus aujourd’hui des communes, il est aisé de les faire apparaître, afin de montrer la taille du terrain et surtout sa situation par rapport à l’abbaye ou prieuré, aux routes, etc. On pourra de même faire figurer la localité dont le donateur se dit seigneur. Cette recherche implique toutefois obligatoirement que les lieux rencontrés soient aujourd’hui devenus commune, et que l’on puisse retrouver leur toponyme moderne, avec les outils d’identification classiques ou informatiques (comme les sites Internet de l’IGN ou de Via Michelin9). Plus hasardeux, on peut rechercher dans la liste alphabétique des communes du département à partir du fichier kmz « Villes de France ».
Intérêt du logiciel
Le logiciel n’est pas sans présenter quelques défauts, parfois irritants. Ainsi, les bords de l’image, d’un côté comme de l’autre sont plus flous que le centre, et cela serait gênant si l’on ne pouvait limiter ce défaut en réglant l’option « Detail area »10. Plus ennuyeux peut-être, il n’y a pas d’échelle graduée traditionnelle, comme on en trouve habituellement sur les cartes imprimées : il faut se contenter de l’estimation de l’altitude, en kilomètres/mètres, une fois que l’on a choisi cette unité de mesure dans les options. La mise en forme des noms sur la carte reste très limitée : il n’y a qu’une seule police de caractère, pas de gras ou d’italique, et l’on ne peut guère jouer que sur les couleurs et la taille. De même pour les icônes et les sigles : le panel devient vite restreint. Ce défaut est cependant relatif car l’utilisateur peut choisir de mettre ses propres icônes. Mais si l’on veut un résultat plus élaboré avec une légende et des schémas dynamiques (flèches, tracés de contours divers…), le recours à des logiciels comme Photoshop ou Gimp reste incontournable. Mieux vaut sauver l’image obtenue sur Google Earth et la retravailler ensuite, quitte à améliorer la luminosité et les contrastes de l’ensemble.
Du point de vue scientifique, il ne révolutionne pas non plus la cartographie, sans doute parce que ce n’est pas son orientation première. Google Earth ne doit évidemment pas dispenser d’une consultation de la renommée carte de Cassini. Bien au contraire, les deux se complètent utilement, et le fait de les croiser est un moyen supplémentaire de réfléchir sur l’évolution de l’espace.
Ainsi se pose la question de savoir si les cartes obtenues sur Google Earth sont véritablement exploitables et publiables dans un ouvrage scientifique. Ce logiciel est peut-être davantage à considérer comme un instrument de réflexion, c’est-à-dire essentiellement de compréhension de phénomènes historiques à l’aide des données spatiales, qui par ailleurs ont beaucoup varié par rapport au Moyen Âge. L’exercice est à la fois périlleux et stimulant ; il y a des risques d’anachronismes certains, mais l’historien doit justement compter avec cela : le comparatisme avec la situation topographique et géophysique actuelle est en fait l’intérêt majeur d’une utilisation scientifique du logiciel, outre les facilités déjà citées. Ce risque d’anachronisme offre d’un autre côté l’occasion de réfléchir à l’évolution des structures, de se représenter le temps que mettaient les hommes pour aller d’une localité à l’autre.
La lisibilité est aussi une condition à prendre en compte. La présence de toutes les particularités physiques, si elle est utile à la réflexion, risque au final de charger inutilement le fond de carte et de masquer ce que l’on souhaite montrer. C’est pour cela que Google Earth serait davantage à envisager comme un outil de réflexion.
Il reste cependant, selon nous, un outil efficace pour confectionner rapidement une carte, d’autant plus qu’on peut améliorer ensuite celle-ci beaucoup plus facilement que sur le support papier. Il est bien moins précis et fonctionnel qu’un logiciel comme GRASS11, mais a pour lui les qualités de simplicité et de rapidité. Il est à signaler que son apparition a suscité un débat, qui vise principalement à déterminer sa place par rapport aux SIG traditionnels, certains avançant qu’il cherche à démocratiser ces derniers, d’autres qu’il reste un outil pour amateurs… De toute manière, il est significatif que l’IGN entende contrer Google Earth en mettant sur pied un logiciel similaire, du nom de « Géoportail », à base de clichés satellites ayant au maximum cinq ans, limité à la France, mais avec une résolution allant jusqu’à 50 cm.12
Nous-mêmes sommes loin d’avoir exploré toutes les possibilités de cette version d’évaluation. Google propose également une version payante à 20 $, offrant paraît-il une meilleure résolution et davantage d’options, comme la détermination et le calcul d’itinéraires avec un outil GPS, ou des outils graphiques supplémentaires, ce qui donnerait peut-être l’occasion d’une exploitation cartographique plus poussée.
Toujours est-il que la simple version gratuite offre déjà bon nombre d’outils pour établir des cartes rapidement et à moindre frais, et les imperfections de cette version devraient être amenées à s’estomper progressivement par le travail de la communauté.
Pour en savoir plus
Outre les liens déjà cités,
- Pour une présentation plus technique :
http://mappemonde.mgm.fr/num7/internet/int05301.html - Blog américain consacré à l’évolution et aux fonctionnalités de Google Earth :
http://www.gearthblog.com
Figures
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La Seine a été mise en surbrillance pour montrer combien l’itinéraire était en rapport avec ce cours d’eau. Le reste du trajet, de Rouen jusqu’à Mantes en passant par Gisors le 13 juillet, s’est fait par voie terrestre. Le roi a fait halte à Lyons, où se trouvait une forêt très prisée des Capétiens, et dont on distingue encore les contours : on peut s’imaginer la grande taille de cette forêt au Moyen Âge.
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Le centre de la Normandie n’a semble-t-il pas intéressé le roi, qui s’est contenté de traverser les principaux évêchés. On a ici représenté les lieux où il a délivré des actes. Les noms orangés sont les localités d’origine des bénéficiaires : le clerc Nicolas de Verneuil qui se voit attribuer par le roi de passage à Essay une rente à prendre sur la prévôté de Verneuil, les Prémontrés de Saint-Martin à Juaye-Mondaye, la Maison-Dieu de Caen, l’évêque de Lisieux…
Bien que nous n’ayons (pas encore…) trouvé d’actes attestant la présence du roi à Caen et Lisieux, il semble raisonnable de supposer qu’il y soit passé. C’est à ce moment-là que des requêtes lui ont été formulées… Mais les actes correspondant à ces demandes ne sont délivrés pour les Prémontrés de Juaye-Mondaye et la Maison-Dieu de Caen qu’à Pont-Audemer, et pour l’évêque de Lisieux, seulement au Bec-Hellouin. L’itinéraire illustre ici la genèse des actes et le temps que met le roi à délivrer ses chartes, depuis son accord jusqu’à la rédaction finale de l’acte… Le roi est ensuite rentré à Paris en passant par Mantes (il y est le 5 août) en naviguant sur la Seine, itinéraire classique.
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On a ici tenté de reproduire, en simplifiant quelque peu, la carte d’André Debord. La tâche s’est révélée plus difficile car nombre de lieux qui apparaissent ne sont pas des communes. Il a donc fallu les créer avec des placemarks. De même le tracé de l’ancienne forêt a été fait avec Photoshop.
Il est intéressant de voir que le paysage actuel garde la trace des anciens défrichements comme le révèle le fin liseré partant de la limite de la forêt en 1154, passant par le défrichement de 1248, rejoignant Cellettes et continuant en filigrane jusqu’au Maine-de-Boixe.
Quant à la route reliant Montignac-sur-Charente à Mansle, en passant par Saint-Amant-de-Boixe et le cœur de l’ensemble forestier, c’est une ancienne voie gallo-romaine.
La comparaison avec la carte de Cassini montre que l’essentiel du paysage forestier semble fixé au xiiie siècle.