Le Médiéviste et l’ordinateur
Le Médiéviste et l’ordinateurHistoire médiévale, informatique et nouvelles technologies
n° 39 (Hiver 2000) : La musicologie médiévale et l’ordinateur

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Bibliografia elettronica dei Trovatori (BedT)

Stefano Asperti
Fabio Zinelli, zinelli@irht.cnrs.fr

Bibliografia elettronica dei Trovatori (BedT)

 

La BedT est une base de données Access structurée à partir d'une refonte de la Biblio-graphie der Troubadours (BdT) de Pillet-Carstens (1932) et du Répertoire de Frank (1955). Autour de ce noyau une équipe de chercheurs dirigée par S. Asperti de l'univer-sité de Rome est en train de mettre au point des index pour tous les chansonniers conte-nant des pièces des troubadours (et, des tables anciennes quand elles existent). Une ver-sion mise à jour de la BEdT est consultable à l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes à Paris, partenaire de l'entreprise. L'état des travaux laisse prévoir que la saisie des données sera terminée pour la fin de l'an 2000 et qu'une version défi-nitive pourra être diffusée au printemps 2001 (BEdT vers. 1.0). Cette version sera accompagnée par une copie exécutable (runtime) d'Access, qui rendra accessible la consul-tation de la base pour qui ne possède pas le logiciel dans son ordinateur. Aucune sécurisation de la base ne sera mise en place. Elle sera donc modifiable à tout instant par les usagers. Seule la copie exécutable ne sera pas susceptible d'accueillir des modifications.

 

1. Buts de la BdT et nature des données

Les données aujourd'hui disponibles sur les troubadours provençaux se trouvent dans une série de répertoires, dont les informations n'ont jamais été coordonnées. Il s'agit principalement de A. Pillet-H. Carstens, Bibliographie der troubadours, Halle a. S. 1930 (qui contient un recensement complet des auteurs et des poèmes) ; I. Frank, Répertoire métrique de la poésie des troubadours, Paris 1952-56 (inventaire des formes métriques) ; F. Chambers, Proper Names in the Lyrics of Troubadours, Chapel Hill 1978. Un tel manque de coordination est responsable de la dispersion des informations et de la fragmentation des données relatives aux textes et aux auteurs, et entraîne un frein dans des recherches plus détaillées. Il paraît par exemple évident qu'un modèle de fiche de base tel que celui - certes moins parfait - employé à partir d'un texte singu-lier dans le vieux répertoire de la lyrique romane de Spanke (H. Spanke, G. Raynauds Bibliographie des Altfranzösichen Liedes neu bearbeitet und ergänzt, Leiden 1955), qui renferme aussi des informations concernant la métrique, la musique, les affinités formelles jusqu'au cas limite du contrafactum, est davantage en mesure de satisfaire les enjeux actuels de la recherche en matière de poésie médiévale en langue romane (1).

La base BEdT entend donner une réponse à ces questions tout en assurant :

La BEdT contiendra des données de niveaux assez différents. Certaines informations dérivent directement des sources primaires (les manuscrits), et peuvent être considérées comme définitives : c'est le cas pour les index des chansonniers et le noyau de la fiche de la BdT. Les données concernant la métrique sont d'un niveau différent, compte tenu du fait qu'au niveau descriptif se mêle l'interprétation. Il en va de même pour l'en-semble des données déjà connues mais qui n'ont jamais été intégrées aux réper-toires, comme par exemple les fiches assez sommaires préparées par A. Jeanroy, La poésie lyrique des troubadours, Paris 1930, ou bien les sections bio-bibliographiques des dictionnaires et manuels comme le DLF et le GRLMA, ou bien dérivées de l'impo-sante bibliographie critique sur des poèmes singuliers qui a beaucoup proliféré dans les dernières décennies. Il s'agit donc à ce niveau de données élaborées par la critique moderne : datation, localisation des textes, attribution à un genre littéraire spécifique, relations intertextuelles, contrafacta musicaux.

Le support informatique offre des avantages extraordinaires, mais n'exclut pas l'utilisation de l'imprimé. Access est intégré avec Word et Excel et le transfert des données d'une application à l'autre est très simple (à travers de simples opérations de couper/coller, ou d'exportation du Menu « File »). Par ailleurs, Access a des fonctions de « report », qui permettent une élaboration graphique directe des données à imprimer sans passer par Word.

 

2. Définition du Corpus. Typologie et valeur des sigles des textes

Le corpus correspond à celui établi par Pillet-Carstens, avec les modifications appor-tées par Frank (avec la seule exception du 437,003 de Sordel comme faisant partie de la chanson 437 007 du même troubadour, cf. Frank, 1, p. XXI, solution qui n'a pas été prise en compte par les derniers éditeurs du troubadour, Boni 1954 et Wilhelm 1987), et celles, limitées, ajoutées en cours du présent travail (2), parmi lesquels figurent les textes con-tenus dans des fragments de manuscrits retrouvés après la publication de la BdT et du Répertoire de Frank (3). Un nouveau recensement des citations contenues dans les traités grammaticaux a été prévu : Razos de trobar et traités dépendant de la compilation de Raimon Vidal à partir de l'édition de J. H. Marshall (1972) et des citations de Berenguer d'Anoya à partir de l'éd. de Pietro Palumbo (1955, avec contrôle sur Vidal Alcover 1984). Une vérification relative aux textes cités dans les vidas a été aussi entreprise. Une vérification systématique des sources mal connues par Pillet-Crastens, a été aussi envisa-gée, en particulier pour les sources catalanes, à partir des citations de Berenguer d'Anoya.

Exception faite donc pour les découvertes les plus récentes, les quelques omissions, et les textes didactiques et narratifs parfois omis par Pillet-Carstens par suite d'un choix incohérent (4), l'ordre des sigles identifiant les textes (qui désignent en même temps leur attribution) des deux savants allemands a été respecté. Un tel choix a l'inconvénient de relever le caractère figé des attributions, lorsqu'il ne s'agit que d'hypothèses critiques, simple point de repère nécessaire pour la classification, la situation réelle étant par contre reflétée dans les champs « attribution-tradition » et « hypothèses d'attri-bution » (cf. § 4). Ces champs accueillent par ailleurs la forme exacte du nom de l'auteur tel qu'elle se trouve dans les manuscrits, opération déjà résolue dans la BdT mais où elles demeurent peu accessibles au lecteur.

Par ex. le cas de la fiche auteur 206 de Pillet-Carstens, où on trouve regroupés des textes attribués dans les manuscrits soit à « Guillem daut polh » (ms. °C : textes 206,003 et 206,001) soit à « daspol » (ms. ^f : textes 206,002 et 206,004). Il est sûr que les deux chansonniers transmettent chacun un couple de textes qui sont de fait des unica. L'identification de « deux poètes » sous un seul auteur a été récemment contestée (Paden et alii 1993). Si la fiche auteur n'est qu'une simple hypothèse critique, il est donc de la plus grande importance pour les utilisateurs de pouvoir disposer des éléments qui ont mené à la confection de la fiche (et à l'identification de Daspol avec Guillem d'Autpol).

 

3. Présentation technique et propriétés du système

La base de données est construite à partir d'Access 2.0 (pour tenir compte des carac-téristiques des machines des collaborateurs). Elle peut être sans aucun problème utilisée à partir de versions successives (7.0, `97, 2000), seul le contraire n'est pas possible.

Access 2.0 fonctionne encore avec Windows 3.1 et versions successives, et il est très performant sous Windows 95/98. Les configurations minimales avec Win 3.1, sont : un PC 386 DX 33 avec au moins 8 Mb de Ram. Dans les faits, en exécutant plusieurs re-quêtes à la fois avec un appareil 486/66 avec 8Mb de Ram, une certaine lourdeur des opé-rations est inévitable. Les choses ne vont pas mieux lorsqu'on travaille sur Word en mê-me temps. Par contre avec un PC équipé avec un Pentium et au moins 16 Mb de Ram (mieux 32, surtout pour travailler avec les autres applications) sous Windows 95 les re-cherches croisées sont rapides (instantanées sur un Pentium 200 Mmx avec 32 Mb de Ram). Les versions successives d'Access (7, 97, 2000) ont besoin d'autres propriétés de système surtout en ce qui concerne la Ram (32 Mb min., notamment si on travaille en simultané avec Word ou Excel) ; des essais sur Access 7 et 97, avec des PC équipés avec des Pentium 133 et 200 avec 32 Mb de Ram ont toutefois donné des très bons résultats.

 

4. Préliminaires

À l'ouverture d'Access l'écran est affiché :

 

Sur la barre d'outils se trouvent les menus tables, requêtes, formulaires, états, macros, modules. Pour l'instant ne seront utilisées que les trois premières possibilités, mais la possibilité d'inclure des états prédéfinis (à partir des interrogations les plus prévisibles) est à l'étude.

 

5. Structure générale

La base est une base de données relationnelle. Les données sont ordonnées dans des tables différentes reliées logiquement entre elles. Le contenu de ces tables peut être visualisé directement en format table, où, avec une souplesse de lecture bien supérieure sous forme de formulaires, qui restituent la vision des unités descriptives propres (fiches ou « records »). Dans la description qui suit on fera toujours référence aux tables mais il est utile de rappeler que toute caractéristique se retrouve dans les formulaires correspondants.

Les tables sont connexes entre elles au moyen d'éléments qui reviennent constamment et qui constituent les « clefs » permettant la réalisation des recherches croisées. On peut se figurer ces clefs comme des n_uds à travers lesquels passent des fils d'association qui visualisent les aspects de la recherche. Les clefs de la BEdT sont le numéro identifiant chaque texte d'après Pillet-Carstens (champ « BdT ») et Frank (champ « Frank »), et le numéro identifiant l'auteur d'après Pillet (champ « BdT autore »). Il s'agit donc de données familières à tout chercheur. Le numéro représente une clef beaucoup plus sure par rapport à un sigle (070 et non Bernart de Ventadorn ou Bn Vent/BnVent/BV). Un petit effort d'abstraction permet de maîtriser le système de façon efficace. La liste des auteurs est toutefois disponible dans la table correspondante et peut être consultée à tout instant.

La structure relationnelle peut être visualisée à partir du menu Outils, à travers la commande Relations (ou avec le bouton actif dans la barre des outils). Voici donc le schéma des relations avec quelques simplifications (les tables des manuscrits sont regroupées dans une seule, comme ce sera le cas une fois le travail terminé) :

 

6. Organisation des données dans les tables

Les tables principales dans lesquelles les données ont été regroupées sont : testi p_tici, forme metriche, testi, vidas e razos, les tables indici dei canzonieri (désignées par le sigle identifiant) et tavole antiche (également indiquées par les sigles correspondants).

6.1. Table « testi p_tici »

Cette table représente le c_ur du système et, comme le fait la Bibliographie de Pillet-Carstens, regroupe des données fondamentales telles que : incipit, attribution (dans le champ « BdT sec_ » apparaît le deuxième numéro identifiant un texte avec plusieurs auteurs comme c'est le cas pour les tensos et les échanges de coblas), indication des manuscrits pour chaque pièce, classification de genre, accompagnées par des notes pour les cas particuliers et concernant les discussions de paternité, locali-sation, datation, rapports d'intertextualité. Un ajout important est celui concernant les auto-désignations de genre tirées des pièces elles-mêmes (« chanson », « chansoneta », « sirventes », « tenson », « cobla », « coblas »).

Des recherches peuvent être exécutées dans tous les champs, et avec des résultats intéressants dans le champ « attribuzione-tradizione » (absent dans la BdT), doublé par un champ « ipotesi di attribuzione » où se retrouve toute hypothèse émise par la critique au sujet de la paternité du texte. Les données du champ « testimoni », précédées par une indication synthétique, ont été codifiées. Pour que le système ne fasse pas de confusion entre majuscules/minuscules, les sigles majuscules ont été distingués avec le signe « ° », les minuscules avec « ^ » ; les sigles sont toujours suivis par un espace (par exemple si on veut trouver « °D » sans avoir les réponses concernant « °Da » ou « ^d », ou encore « °S » sans que des interférences avec « °Sg » s'en suivent). Les attributions ont été codifiées par le sigle numérique du troubadour (mais pas encore pour les tençons, parce que BdT n'identifie pas toujours avec clarté l'intention attributive des copistes). Le signe (/) distingue l'attribution acceptée par la BdT, le signe (\) une attribution repoussée par BdT ; le sigle « c » avant la barre indique qu'il s'agit d'une cobla extraite du poème avec attribution à suivre (c'est donc souvent le cas : c\461 = cobla transmise anonyme). Dans le champ « attribuzione tradizione » le sigle du ms. a été reporté entre parenthèses si le texte signalé dans la table ancienne du ms. est absent à cause d'une lacune (par ex. les tençons dans °R et °B) ; il en va ainsi dans le cas où le seul incipit a été transcrit (par ex. dans °N2).

Exemple : la fiche BdT relative aux témoins de la chanson S'eu tan be non ames (010,049) de Aimeric de Peguillan, reproduite dans le champ « testimoni » :
À 138 (394) - C 95 - D 69 (245) - Dc 246 (34) - E 76 - I 52 - K 38 - R 50 (421) - str. « Al rei » H 56 (246) - Giraut de Borneill Sg

Se présente ainsi dans le champ « attribuzione tradizione » :
contesa, probabile :/010 °À °C °D °Dc °E °I °K °R + c/010 °H - \242 °Sg -

où/010 formalise l'attribution standard acceptée par BdT (et par conséquent dans BEdT), le sigle c/010 signale la présence d'une cobla esparsa attribuée à Aimeric et enfin \242 signale la présence dans la tradition d'une attribution à Giraut de Borneill.

6.2.Tables « forme metriche » et « forme metriche-revisione »

Le total des textes recensés est aujourd'hui de 2663, dont 79 « narratifs » ou non lyri-ques, (22 textes n'ont pas été classés par Frank, 9 qu'il considérait comme non-lyriques et donc inclus dans sa « deuxième liste »). Restent donc 2 553 textes lyriques, dont les 30 descortz, et 7 pièces fruit de nouvelles acquisitions ou résultant d'une révision des données.

Les formules rythmiques et prosodiques ont été enregistrées dans deux champs distincts ; des tirets (« - ») indiquent le début et la fin des schémas métriques. Par ex. : à partir d'une séquence de recherche « -a b a b a* » on obtiendra toutes les structures de strophe qui commencent avec ce type, avec « *c c d d - » ou « *c c d d -* » on trouvera toutes les strophes qui s'achèvent par une telle séquence. L'insertion des rimes est en cours, un champ « rimes-mètre » a aussi été envisagé : « -a7 a7... ».

Dans la table « Forme metriche-Revisione » on retrouvera les données disponibles concernant les contrafacta et les reprises métrique et musicale. Dans le champ « tipo me-trico » « orig. » signifie que la structure métrique de la pièce n'est pas documentée ail-leurs, « deriv. », qu'elle dérive d'un modèle détectable (un renvoi bibliographique suit).


6.3. Table « vidas e razos »

Recensement des textes biographiques en prose, utilisant les sigles de l'inventaire de Boutière-Schutz.


6.4. Table « testi »

De nature exclusivement fonctionnelle, elle permet le passage des deux tables « testi p_tici » et « vidas » aux index des chansonniers.


6.5. Tables descriptives des chansonniers

Les tables contenant l'index descriptif des chansonniers sont connectées à l'ensemble des autres tables grâce au numéro BdT (clef primaire). Le travail d'indexation accompli, une seule table accueillera les index unifiés des chansonniers.

La définition d'un champ « BdT autore-ms » qui formalise l'attribution du chansonnier et d'un champ « BdT autore standard » qui indique l'attribution acceptée par la BdT pour le texte en question est fondamentale. La traduction par un sigle numérique de l'attribution du ms. est une opération qui implique une interprétation - a fortiori dans le cas de l'absence d'une rubrique dans le manuscrit. Le problème est d'envergure dans le cas des tenços où les noms des participants se retrouvent dans le texte même, mais dans une forme souvent abrégée.

Les tables descriptives doivent encore être complétées par des notices de description codicologique : contenu, ornementation, notes sur l'écriture, identification des différents copistes. De telles notices sont importantes pour l'évaluation d'éléments spécifiques de la description analytique (par ex. indications par sigles relatives aux copistes ; évaluation des espaces vides qu'on rencontre à la fin de certains textes, etc.)

6.6. Table « autori »

Elle accueille une très brève fiche biographique sur les auteurs et des informations sur le corpus. Les abréviations utilisées pour les noms des troubadours coïncident avec celles de Frank 1953-57, mais sans accentuation ou ponctuation. Lors d'un changement, la forme la plus éloignée de la forme française courante a été adoptée, par ex. (la forme rejetée entre parenthèses) : Anfos (Alph) ; BastArag (BâtArag) ; BnRov (BnRouv) ; CtTol (CtToul) ; DalfAlv (DalfAuv) ; Fraire men. (Frère min.) ; GLRainol (GlRain) ; JoAlb (JoAub) ; PAlv (PAuv) ; PBrag (PBerg) ; PCorb (Pcourb) ; PRmTol (non PRmToul) ; RbAur (RbOr).

Une donnée très intéressante, dans le cadre d'une recherche statistique sur des ensembles des données telles que la métrique, les occurrences dans les chansonniers etc. est l'indication de l'appartenance des poètes à telle ou telle génération :

0 = non datables
1 = ante 1150
2 = 1150 - 1175
3 = 1170 - 1210
4 = 1190 - 1235
5 = 1230 - 1265
6 = post 1260

Le numero « 0 » est aussi appliqué aux anonymes dont plusieurs sont susceptibles de rentrer dans une hypothèse de datation. Deux troubadours, dont la carrière fut d'une longévité formidable, ont été indiqués dans deux générations différentes : 242 Giraut de Borneill (2,3) et 335 Peire Cardenal (4,5).

6.7. Table « bibliografia »

Contient les éditions et les études modernes utilisées dans la table « testi p_tici ».

6.8. Table « testo/nomi »

Pour l'instant il ne s'agit que d'un projet de nouvelle indexation des noms propres classés par noms de personnages historiques, de personnages littéraires, et noms de lieux.

 

7. Afficher les données

7.1. Le « formato tabella »

L'affichage en format « table » ressemble à celui d'une feuille de calcul et est avant tout performant lorsqu'on envisage toute une série de données. Voici un exemple d'affichage d'une table (index du chansonnier C, cadre incomplet : pour voir toutes les colonnes il faut se déplacer vers la droite). À partir de la gauche : numéro d'ordre de la pièce dans le ms., genre littéraire, identification de l'auteur selon le manuscrit par numéro BdT, autres témoins de la pièce :

Il est possible de `zoomer'sur un champ donné (en se positionnant à l'intérieur et en tapant sur les touches « shift + F2 »). Par ex. `zoom'sur le champ tradition de la pièce 39 du manuscrit :

 

7.2. « Format Formulaire »

L'affichage en mode « formulaire » donne un accès plus convivial et traditionnel aux données, proche de l'aspect d'une fiche papier. La différence réside dans le fait que dans une table toutes les données sont visibles ; dans un formulaire on ne retrouvera que les données pour lesquelles de champs auront été retenus au moment de sa construction. Il est possible de `zoomer'sur un champ, en se positionnant à l'intérieur à l'aide des touches « shift + F2 ».

Voici deux formulaires. Le premier correspond à la table « Pillet + Frank ». Le deuxième (à 640 x 480 pixels), correspond à une pièce dans le chansonnier °H, avec `zoom'pour le champ « note a rubrica ».

 

 

8. Recherche et tri des données

8.1. Recherche de données dans une table ou dans un formulaire

Pour effectuer une recherche simple, il suffit de se positionner dans un champ et d'utiliser le bouton `jumelles'dans la barre d'outils (où menu « Edition > Rechercher ») et de taper l'objet de la recherche en activant dans le menu déroulant une des options « champ entier/n'importe où dans le champ/début de champ ».

8.2. Sélection des données à l'intérieur d'une table

Dans Access 2, pour réaliser une sélection de données (« Records ») dans une table on utilise un « Filtre », qui peut être activé à partir du Menu (Enregistrements > Filtre/Tri avance) ou en utilisant les trois boutons qui se trouvent sur la barre d'outils (»modifica filtro », « attiva filtro », « elimina filtro »). Une fois le Filtre activé, il faut choisir dans le menu déroulant le champ qu'on a l'intention de `filtrer'et écrire le texte sur la base duquel la recherche sera effectuée5. Les critères établis, il suffit de cliquer sur le bouton « Appliquer le filtre » dans la barre d'outils.

On illustrera ce procédé par un exemple concernant la liste des textes qui se trouvent dans le chansonnier de Modène, sections D et Da, mais qui sont absents des chansonniers A, I, K, avec lesquels ils sont d'habitude susceptibles de former une seule famille de manuscrits. L'operation sera effectuée en deux temps différents : (1) définition du type de recherche que l'on souhaite réaliser ; (2) application.

 

Une telle méthode a aussi été rendue nécessaire pour éviter des interférences avec les autres sigles qui indiquent les deux autres sections du chansonnier de Modène Db (Peire Cardenal) et Dc (florilège de Ferrarino da Ferrara).

Le résultat du filtre donne 90 textes. Il s'impose comme une évidence qu'il s'agit principalement de chansons de trobairitz, coblas, sirventes, tenços. Il est intéressant de relever la présence dans Da (et donc l'absence dans D et dans A, I, K) de la chanson Amors enquera. us pregara (070,003) de Bernart de Ventadorn. Le texte est caractérisé par une faute d'archétype, une lacune relevée par C. Appel (cf. le formulaire relatif au chansonnier °S, texte 40). Si on tient compte du fait que les sections des chansons de Bernart dans À et IK contiennent 28 et 33 pièces (toutes aussi présentes dans D + Da, dont la section de Bernart compte 34 textes), il est possible d'émettre l'hypothèse que l'absence de cette importante chanson soit à expliquer par son état d'irrégularité à la suite du problème de transmission.

8.3. Requêtes

Les requêtes représentent le principal potentiel d'une base de données relationnelle telle qu'Access. Elles permettent de considérer de façon dynamique toutes les données disponibles, sans aucune soustraction ou multiplication. Une requête multiplie les possibilités de visualisation et d'évaluation des données. Les requêtes mettent plus encore en valeur les possibilités illustrées à propos des filtres. Il faut encore ici rappeler qu'il est possible d'exclure la visualisation de champs sur lesquels la sélection a été conduite.

Il est toujours préférable, vue la position centrale que la table « testi p_tici » occupe dans la base de données, de prévoir de l'insérer dans la formation d'une requête, en particulier en choisissant le champ clef « BdT » de cette table (clef primaire essentielle du système).

Pour combiner les données présentes dans plusieurs tables (par ex. les données qui concernent la tradition et la métrique ; ou les index des manuscrits, les formes métriques et la tradition ; le contenu d'un chansonnier et les générations), il faut se tenir au parcours illustré ici :

Voici l'exemple d'une requête consacrée à l'élaboration d'un index métrique du chansonnier C, c'est-à-dire à la disposition des fiches du répertoire métrique d'après l'ordre de succession du chansonnier. En haut nous voyons les trois tables à partir desquelles la requête a été bâtie, en bas nous retrouvons les champs qui apparaîtront après la mise en exécution de la requête :

·

Le résultat est le suivant :

 

Les résultats d'une requête ici en mode table, peuvent aussi être visualisés en mode formulaire. Une fois la requête enregistrée, il faut activer le mode « création de formulaire », en choisissant à travers le menu déroulant de la construire à partir de la requête qu'on vient d'enregistrer et non d'une table.

On touche ici à l'intérêt principal d'une telle base de données, laquelle loin de fournir la mise à jour unifiée des principaux répertoires existants, permet à tout utilisateur de parvenir à la construction directe de sa propre série de répertoires. Par exemple, il sera en mesure de lancer des requêtes sur la métrique d'un seul chansonnier, ou sur le contenu d'un chansonnier avec rappel de l'état de la tradition pour chaque pièce présente (un exemple est fourni par le résultat d'une telle opération dans le cas de C, où la présence de la notation musicale dans d'autres témoins a été retenue dans la requête : on observe la tendance des pièces à tradition musicale à se regrouper dans le manuscrit, quoiqu'en absence de musique). Il pourra encore, par exemple, lancer des recherches sur la fortune de certains types métriques tels que, par exemple, les coblas unissonans (« u ») dans les générations « 1* » et « 2* » etc., ou mener une enquête sur les formes métriques utilisées par les troubadours originaires de la Catalogne ou du Roussillon, ou, encore, en relation avec le lieu d'activité, avec une requête portant sur les textes composés dans l'Italie du Nord ou en Espagne.

Les résultats déjà obtenus à ce niveau ont l'ambition de donner une image de la BEdT plus ample que celle d'un simple outil pour arriver rapidement à obtenir des renseignements sûrs et structurés. Il s'agit plutôt de la possibilité de produire des interrogations complexes qui peuvent aboutir à des données qui constituent déjà en elles-mêmes les résultats de toute recherche qui a comme enjeu un traitement statistique des éléments métriques, historiques et codicologiques.

 


1 . À son tour mis à jour par les travaux de Mölk-Wolfzettel et de Linker, mais toujours sans qu'aucune intégration des données ait été mise en place et avec perte de toutes les informations concernant la musique.

2 . Des nouvelles attestations de textes ont été repérées pendant le travail d'indexation : les deux coblas Joglaret, qant passarez BdT 461,142 qui se trouvent dans P ainsi que dans T. D'autres trouvailles sont la dansa du ms. n. a.f r. 7516, Se nus hom per ben servir, 461,220b (A), et la la cobla esparsa, Si be.m soi forfaitz ni mespres, 461,220a (A), qui avait été identifié par BdT et Frank comme faisant partie de 370,009. Et le fragment narratif 461,XII repéré dans le chansonnier Sg.

3 . Une liste des fragments retrouvés dans Vatteroni 1996a, cf. aussi les intégrations de Careri 1996.

4 . Des textes narratifs présents dans les chansonniers ont été aussi bien acueillis (lorsque Pillet-Carstens n'avaient retenu que ceux pourvus d'une attribution) : les salutz anonymes, les textes narratifs de L et N, les fragments de romans, des oeuvres didactiques (par ex. 026a,I, Dins un verdier de mur serat, les problematiques Novas del papagai attribués à Arnaut de Carcassés et répertoriées sous ce nom, mais pas les proverbes de 434 / 434a Serveri de Girona. Ont été reclassés comme textes narratifs (donc avec attribution d'un chiffre romain) des textes classés par Pillet-Carstens comme lyriques : 156,II = ex. 156,012a ; 461,X = ex. 461,226 par incohérence du système ; 461,XIII = ex. 461,188 (fragment conclusif de la section de coblas esparsas dans °P) par une faute de l'édition.

5 . En utilisant comme operateurs « * » = « tout segment » ; « ? » = « tout caractère » ; « et » plusieurs conditions valables au même moment ; « ou" plusieurs conditions valables alternativement ; « like », critère d'égalité; « not » critère de différence ; critère « plus grand de  : « > » ; critère « mineur de » : « < ».

 

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