Le Médiéviste et l’ordinateur
Le Médiéviste et l’ordinateurHistoire médiévale, informatique et nouvelles technologies
n° 39 (Hiver 2000) : La musicologie médiévale et l’ordinateur

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Le programme Ricercar (1991-1999) Bilan et perspectives

ricercar@cesr.univ-tours.fr

Philippe Vendrix
(CNRS-CESR)
http://www.cesr.univ-tours.fr

 

Le programme Ricercar (1991-1999) Bilan et perspectives

1. Historique

1.1. L'idée

En juillet 1991 se tint au Centre d'Études Supérieures de la Renaissance le XXXIVe colloque international d'études humanistes, consacré cette année-là au Concert des voix et des instruments à la Renaissance. Pendant une dizaine de jours, une tren-taine de conférenciers se succédèrent à la tribune pour informer la communauté musicologique de leurs recherches les plus récentes sur un domaine qui fait autant appel à l'étude des sources, à l'analyse musicale, à l'esthétique, à l'histoire de l'interprétation, à l'histoire des pratiques sociales qu'aux représentations iconographiques. L'idée était ambitieuse. Car il s'agissait en quelque sorte de faire le point sur les études musico-logiques concernant les xve et xvie siècles. Si chaque participant a pu lever le voile sur un domaine particulier, le tableau d'ensemble mit au premier plan une carence évidente : l'accès aux données reste difficile, voire même insurmontable à un chercheur isolé.

Jean-Michel Vaccaro qui avait organisé ce colloque avec la collaboration de Jean Pierre Ouvrard décida de ne pas rester sur ce constat et d'entreprendre un program-me de recherche musicologique qui pourra faciliter l'accès à ces informations essen-tielles, éparses ou inédites. C'est ainsi que naquit le programme Ricercar au sein du CESR grâce au soutien efficace du ministère de la Culture et du Centre national de la recherche scientifique. Nous étions à l'automne 1991.

Il n'entrait pas dans les intentions de Jean-Michel Vaccaro de remplacer les outils existants. Car il y avait depuis quelques décennies de vastes entreprises de dépouillement et de classement. Mais l'objectif de ces entreprises passées répondait avant toute chose à une volonté de quantification et de localisation. Il s'était agi, prioritairement, par exemple pour les équipes du RISM, de dresser un état des lieux des principales collections dans le monde. Il ne s'était jamais agi de fournir des informa-tions dont l'exploitation directe eût pu permettre une lecture renouvelée des productions musicales des xve et xvie siècles. Si certaines entreprises tel le CENSUS avaient pu marquer un certain progrès par rapport aux dépouillements du RISM, les mêmes difficultés revenaient inlassablement. Comment se faire une idée précise des sources sur lesquelles la musicologie souhaite travailler ? Comment dépasser le stade de la description bibliographique ou codicologique pour donner des informations précises, étayées, sur l'objet de l'enquête ?

Le programme Ricercar a donc d'abord été conçu comme un projet de description des sources. C'est ainsi qu'il a été présenté au Ministère de la Culture qui a donc décidé de lui accorder son soutien financier.

1.2. La définition des champs

En octobre 1992, ce projet que Jean-Michel Vaccaro avait dessiné avec la collaboration de quelques collègues (Jean-Pierre Ouvrard, Howard Mayer Brown, David Fallows), il convenait d'en assurer les contours. Car il n'entrait pas dans les ambitions du programme Ricercar de couvrir tous les champs de la musicologie de la Renaissance. Tant les ressources humaines que les disponibilités financières l'interdisaient. Il fut donc convenu de préciser quelques champs de recherche qui correspondaient à la fois à la tradition de recherche développée au CESR et aux intérêts des collaborateurs qui avaient manifesté le souhait d'être intégré au programme Ricercar.

Il fut décidé que chaque chantier devait faire l'objet d'une base de données. Encore fallait-il que ces bases ne répétassent pas les lacunes des entreprises précédentes ou ne fissent double emploi avec d'autres programmes de recherche. Les améliorations et simplifications des systèmes informatiques laissaient présager d'un avenir réalisable à ces quelques bases. Toutefois, il fut, au départ, proposé de distinguer ce qui relevait de l'ordre du réalisable et ce qui relevait (et relève encore) de l'ordre du souhait, voire du rêve. Effectivement, si les programmes de saisie de données musicales avaient connu de retentissants développements durant les années 1980, leur exploitation sur le principe de bases de données traditionnelles n'avait pas encore fait l'objet de recherches poussées de la part des ingénieurs. La numérisation des images, par ailleurs, supposait alors de posséder des machines bien trop volumineuses et onéreuses pour le modeste programme Ricercar.

De plus, ni le CESR, ni le programme ne disposaient de moyens suffisants pour acquérir une copie de toutes les sources musicales des xve et xvie siècles. Équiper les chercheurs d'ordinateurs portables parut être une nécessité, et fut en même temps la démonstration flagrante que le travail ne pourrait être exécuté en une phase unique, car il était impossible et de fournir des ordinateurs à tous et d'installer le cas échéant les programmes nécessaires, a fortiori s'ils n'existaient pas encore.

Il fallut donc recourir à la bonne vieille tradition du papier pré-imprimé. Cela eut plusieurs conséquences pour le déroulement des dépouillements. Tout d'abord, imaginer un pré-imprimé à la fois simple et précis pour chaque chantier. Certains prirent de longs mois de conception. D'autres furent modifiés en cours de travail. Ensuite, cela signifiait la nécessité d'intégrer, après dépouillement sur pré-imprimé, les données dans les bases conçues alors uniquement pour les informations textuelles sur File Maker.

Rien de tout cela ne parvint à refréner l'optimisme du programme. Il ne fut pourtant pas toujours facile de trouver, contre rémunération (sous forme de vacations) des chercheurs disposés à noircir des heures durant des pré-imprimés. Carence des bras et rareté des têtes aussi. Car la Renaissance n'est guère plus que le Moyen Âge une période particulièrement prisée. D'une façon étonnament brutale, c'est à cet égard que se ressentit le plus ouvertement le déplacement d'intérêt qui a affecté la musicologie depuis la fin des années 1970 jusque récemment. L'ordinateur n'a toujours pas remplacé l'_il et le processeur ne se substitue pas à la capacité de réflexion.

Bon an mal an pendant plus de quatre ans, les pré-imprimés se sont accumulés. Par la bonne volonté de certains d'une part, par la nature des champs investigués d'autre part, toutes les données textuelles ont fini par figurer sur un disque dur. Des quinze mille feuilles volantes, il ne reste qu'un disque...

1.3. Sources et exploitation

Tandis que s'amoncelaient les pré-imprimés, d'autres tâches vinrent s'ajouter au programme Ricercar. L'édition des actes du congrès de 1991 confrontait le programme à la difficulté du travail éditorial, en même temps qu'elle montrait à quel point l'aridité des dépouillements pouvait s'enrichir de la suavité de la mise en page, des relectures et des discussions. Le CESR fut alors chargé par le CNRS de réaliser les éditions du « Corpus des luthistes français ». En même temps que ce travail permettait de perfectionner l'exploitation d'un programme de gravure musicale, il démontrait aussi la difficulté d'imaginer une interface capable de « traduire » la tablature instru-mentale en notation vocale, suggérant ainsi que l'ambition de créer une base de données du plus grand nombre de sources musicales de la Renaissance prenait les allures d'un mirage.

À la collaboration avec le CNRS dans le cadre du « Corpus des luthistes français » s'ajoutèrent une première et une deuxième collection d'éditions musicales et de travaux musicologiques. La première - « Collection Ricercar » (Paris, Champion) - allait être inaugurée par un catalogue, sorte d'avant-coureur d'un des vastes projets de dépouille-ment. Ici aussi, il apparut clairement que le traitement automatique des données était encore irréalisable. Et s'il ne s'agissait plus de tablatures, c'était à la notation vocale du xvie siècle que l'on était confronté. Mêmes désillusions face à la machine ou à l'incapacité des ingénieurs sollicités ou à l'incompatibilité du système utilisé...

Ces désillusions n'interrompirent pas les projets éditoriaux. Très rapidement, les deux collections s'avérèrent un moyen efficace de concrétiser les ambitions inter-nationales du programme Ricercar. Elles permirent aussi de répondre à deux soucis du programme. Le premier consistait, en complément aux dépouillements, de rendre accessible en édition moderne un répertoire négligé ou oublié. Le deuxième s'orientait vers une diffusion des travaux menés lors de colloques, journées d'études ou tables rondes organisées au CESR ou ailleurs. Ainsi en fut-il du xie colloque d'études huma-nistes consacré à Johannes Ockeghem dont les actes inaugurèrent la collection « Épitome musical » chez Klincksieck.

Les collections d'études et d'éditions occupent une place primordiale dans le programme Ricercar. Elles élargissent certes le cercle des collaborateurs internationaux. Elles donnent aussi et surtout l'occasion de s'aventurer dans des projets éditoriaux que ne peuvent plus se permettre aujourd'hui, ou alors tellement rarement, les institutions de recherche. Ces collections sont également une voie de valorisation des travaux réalisés par des chercheurs, membres du CESR ou qui y ont poursuivi leurs études.

1.4. Remises en question

Le disque dur s'est enrichi. Plus de 15 000 fiches reposent en son sein. Face à ce chiffre satisfaisant, il ne fut pourtant pas possible d'évacuer les remises en question. Car rien ne semblait se dessiner qui eût pu donner espoir de jouer avec des incipit musicaux, de manipuler des images, de jongler avec des tablatures. D'aucuns proposèrent même de reléguer le projet... ou, plus académiquement, de porter l'attention du programme sur d'autres problématiques. Que faire alors de ces 10 000 incipit patiemment notés ? Que faire des centaines de microfilms, milliers de tirages et autres photocopies ? Les couvrir du sceau universitaire et les enfermer soigneusement dans de belles boîtes à archives ? La machine a eu raison du rêve.

Ce fut l'état d'esprit d'une longue période. Seule la ténacité de quelques-uns permit d'inverser le rapport de force. La remise en question ne devait pas toucher au rêve. Elle devait toucher à la procédure. Il apparut très nettement que la collaboration avec les ingénieurs informaticiens était plus virtuelle qu'autre chose. Il apparut également que lier la conception des projets éditoriaux (utilisation d'un programme de gravure musicale) à celui de bases de données ne pouvait déboucher que sur des réconciliations insurmontables. L'ordinateur est plus limité que le concept.

En partant sur ces principes, il fut enfin possible de concevoir des bases de données, d'en imaginer aujourd'hui la consultation et de lancer de nouveaux projets.

2. Les bases de données

2.1. Fonctionnement des bases

L'objectif premier du programme Ricercar est la constitution et l'enrichissement de bases de données, qui seront mises, sous une forme ou une autre, à la disposition de la communauté scientifique. Sur le principe, nul désaccord. Sur la manière, des différences de conception et des difficultés de réalisation selon les bases. Car la première étape a été de définir les champs couverts par ces bases.

Afin de concilier les intérêts des musicologues attachés au CESR et les moyens alloués, il a été convenu dès l'automne 1992 de définir des champs d'ampleur raisonnable. Comme il existe au CESR une tradition d'études sur la chanson à la Renaissance, le premier projet de base a concerné la chanson du xvie siècle. La musique de luth, également centrale aux préoccupations des chercheurs et étudiants du CESR, a été considérée comme un domaine prioritaire, d'autant que le CNRS venait de mettre à la disposition du CESR une bourse de recherche pour un chercheur spécialiste du domaine. Parallèlement, la place de plus en plus importante accordée par les musicologues du CESR à l'iconographie musicale et à la théorie a invité à imaginer deux bases, l'une consacrée aux peintures à sujet musical dans les musées de France, l'autre aux écrits concernant la musique. Enfin, pour faciliter les recherches dans tous les domaines de la musicologie de la Renaissance, il a été convenu d'établir une base « Travaux », outil d'enquête bibliographique indispensable.

Avec le temps, le paysage s'est modifié. D'abord par l'intégration de nouveaux membres, il a semblé nécessaire d'élargir les bases aux sources d'archives. Ensuite, face à l'ampleur des difficultés techniques, face à l'emprise d'autres activités du programme, certaines bases sont restées à l'état d'ébauche (base « Théorie »), d'autres ont été purement et simplement interrompues en attendant de nouveaux développements (base « Sources en tablature de luth »).

La conception et l'enrichissement des bases fonctionnent de façon relativement similaire quel que soit le champ envisagé. En équipe, la conception globale est définie, un responsable étant alors chargé d'affiner les outils.

Chaque responsable de base engage sous forme de collaboration ou de vacation des chercheurs afin d'enrichir les bases. Cette étape, délicate, a souvent été l'occasion de problèmes, parfois insurmontables : les moyens ne permettent pas de lancer massive-ment des dépouillements, le cadre administratif universitaire interdit ou ralentit certaines collaborations, le bon vouloir des collaborateurs s'émousse... Parallèlement, des difficultés ont surgi. Certaines ont déjà été évoquées (insuffisance matérielle, promesses non-tenues). D'autres méritent quelques développements. Il existe, par ailleurs dans le monde, des projets auxquels le programme Ricercar a pu et peut s'associer. C'est le cas notamment pour les archives (Fondation Alamire), pour l'ico-nographie (Institut des arts, RIdIM, etc.), pour les sources en tablature (Répertoire international des sources manuscrites en tablature). Certains de ces projets ont été abandonnés, faute de moyens ; d'autres semblaient inconciliables, certains enfin risquaient d'absorber le programme Ricercar et sa spécificité. C'est après de longues discussions que des conditions de collaboration purent être élaborées. L'exemple le plus abouti de ce type de collaboration est la base « Iconographie ». Non seulement son champ d'enquête, mais aussi ses modalités de dépouillement et ses objectifs ont été conçus en termes de complémentarité avec des projets extérieurs, mais aussi propres au CESR (le nouveau « Pôle Images »). Pour la base « Archives », la collaboration avec la Fondation Alamire est solidement engagée. Néanmoins, le programme Ricercar ne partage pas les mêmes objectifs (la Fondation Alamire se limite aux Pays-Bas du Sud), ni les mêmes outils informatiques. À l'instar de la base « Iconographie », il a été convenu de procéder à des réunions de réflexion avant d'entreprendre un travail de longue haleine (voir les journées d'études de 1998 sur « Les sources d'archives » et de 2000 sur « La musique dans les villes à la Renaissance en France »).

La base « Chansons » était, elle, d'abord confrontée à un problème technique. Ici aussi, c'est grâce à une collaboration extérieure que l'on parvient enfin à entr'apercevoir une solution. Tim Crawford (King's College, University of London) a mis sur pied un outil informatique permettant l'encodage et la recherche d'incipit musicaux. Cette collaboration n'a débuté qu'en 1999, après bien des déconvenues et des hésitations sur la manière de procéder. L'intérêt du système élaboré par Tim Crawford est de concilier les besoins particuliers du projet Ricercar et la facilité de lecture et d'encodage à distance. C'est également grâce à une double collaboration cette fois que les limites de l'enquête sur la chanson au xvie siècle ont été définies. D'une part, l'entreprise individuelle de David Fallows (Manchester University) fournissait un terminus post quem au projet. D'autre part, l'enquête lancée par le Centre de Musique baroque de Versailles sur l'air de cour facilitait l'exclusion de pièces de la fin du xvie siècle difficiles à situer dans le corpus.

La base « Théorie » connaît également des refontes radicales : l'existence de catalogues de sources pour le xve siècle (RISM et Institut d'Histoire des Textes) oblige de recentrer l'attention sur le xvie siècle. La récente création à Indiana University d'un Centre for the History of Theory dirigé par Thomas Matthiessen (1) autorise une collaboration sur des projets précis (textes en latin). Les perspectives de recherche d'étudiants du CESR dessinent également des champs privilégiés (Samuel Auclair sur l'enseignement de la musique à l'Université de Paris). Ici comme pour la base « Iconographie », la redéfinition des objectifs conditionne les développements de la base. Le projet de spécifier la nature de la base, de renforcer des collaborations internationales et des collaborations internes (présence accrue de l'histoire des sciences au CESR).

Au moment où la base « Chansons du xvie siècle » touche à sa réalisation finale, il a semblé important de réfléchir à la conception de nouvelles bases en tenant toujours compte des intérêts des chercheurs attachés au CESR. Plusieurs perspectives émergent qui souhaitent concilier la mise en évidence du rôle de la France dans la musique de la Renaissance et les perspectives européennes du CESR. Parallèlement, il convenait de définir ces projets en relation avec les autres activités du programme (éditions et réunions scientifiques). Un premier projet qui sera placé sous la responsabilité d'Agostino Magro consistera en le catalogage des messes anonymes du xve siècle, répertoire important, distribué à travers toute l'Europe. L'objectif est ici de concilier catalogage et éditions : les projets prendront la forme d'une édition complète de ces messes anonymes grâce à un réseau de collaborations internationales (Mickael Eckert de l'University of Iowa, Sean Gallagher de l'University of North Carolina, Andrew Kirkman de la Rutgers University Reinhard Strohm d'Oxford University). Un deuxième projet concernera la messe en France au xvie siècle. Ce projet que soutient Jacques Barbier reste encore à définir précisément, mais fonctionnera sur le modèle de la base « Chansons ».

2.2. Description des bases

2.2.1. Base Travaux

Les dépouillements de la base Travaux se sont d'abord articulés autour de différents fichiers avant d'être fusionnés en un seul fichier : TAR (articles), TCR (comptes rendus), TEC (éditions critiques), TFS (fac similés), TMO (monographies), TTh (thèses), TOC (ouvrages collectifs). Des fiches modèles ont été élaborées pour uniformiser les informations obtenues par les dépouillements. Ceux-ci ont déjà permis de réunir plus de 5 000 fiches. Cette base de données couvrira tous les écrits concernant la musique de la Renaissance publiés depuis 1620, c'est-à-dire là où s'interrompt la base de données des écrits théoriques de la Renaissance. Les dépouillements procèdent par ordre chrono-logique en partant des publications les plus récentes. Une vingtaine de revues sont dépouillées, et la base devrait s'enrichir de plus de mille fiches par an. Une connection a été établie entre cette base et la bibliothèque du CESR, permettant la consultation de la bibliographie trouvée grâce à la base (voir plus loin la section Documentation).

La définition des mots-clés permet parallèlement la constitution d'un thesaurus du vocabulaire de la musique de la Renaissance. Le thesaurus, dans un premier temps, enregistre toutes les notions, termes et noms retenus lors des dépouillements pour ensuite faire l'objet d'une classification logique dont seules de multiples mises à l'épreuve pourront garantir la fiabilité et l'efficacité.

Cette base est exploitable. Elle mérite cependant d'être corrigée avant de figurer sur le site Web du CESR. Par ailleurs, une fenêtre de dialogue devrait permettre aux chercheurs qui consultent la base de verser des informations nouvelles.

2.2.2. Sources théoriques

Un catalogue raisonné des sources théoriques a été commencé (base de données de plus de 600 items constituée sur le modèle de la fiche de dépouillement Source Théorique). Les buts de ce catalogue sont multiples : identification bibliographique complète des sources, description des contenus, établissement d'un thesaurus des notions traitées par les théoriciens, et définition des traditions théoriques nationales. Le travail est réparti en différentes phases sur base des aires géographiques : 1. France ; 2. Angleterre et Pays-Bas ; 3. Saint Empire ; 4. Scandinavie et Europe de l'Est ; 5. Italie. La base de données Théorie constituée par dépouillements de répertoires bibliogra-phiques existants et par étude directe des sources couvre toutes les aires géographiques définies ci-dessus pour la grande majorité des écrits imprimés. Elle permet déjà d'effectuer des recherches dans la limite des champs proposés par la fiche de dépouillement.

La seconde phase de construction de la base de données Théorie sera centrée sur le problème des notions envisagées par les théoriciens. Il s'agira d'établir une double base d'informations. La première reprendra la table des matières de chaque traité, tandis que la seconde tentera de constituer une grille de lecture des traités. Cette seconde base d'informations résultera de l'arrangement logique d'un thesaurus des sujets abordés par les théoriciens. Le corpus théorique sera ainsi abordable selon trois angles de lecture.

Chaque aire géographique fera l'objet d'un dépouillement complet précédé d'une introduction. Le classement des traités est effectué par nom d'auteur. Tous les volumes devraient se présenter de manière identique :

Introduction
Catalogue
Bibliographie
Index des notions
Index des noms

Ce travail devrait permettre d'envisager des études plus particulières sur les tradi-tions théoriques à la Renaissance. Des études de vaste ampleur ont été menées pour l'Italie ; quelques sondages ont été effectués dans les écrits allemands des 15e et 16e siè-cles. Ces études laissent cependant en friche bien d'autres aires de l'écriture théorique dont l'Espagne, la France et les Pays-Bas. Sur la base d'un catalogue complet des écrits théoriques concernant la musique, il est possible d'affiner les résultats obtenus précédemment par des sondages partiels et notamment de fournir les outils pour une définition des différentes traditions théoriques en usage en Europe entre 1400 et 1650.

2.2.3. Base Chansons françaises du xvie siècle

Au départ, trois grandes catégories de sources ont été définies : musique vocale, musique instrumentale et musique mixte (voix et instrument). Cependant, à l'intérieur de ces catégories, certains champs ont été privilégiés, comme la chanson française du XVIe siècle, la musique pour luth. Malheureusement, l'ampleur du projet a obligé à abandonner certains chantiers ou plutôt à postposer leur réalisation. Ainsi en est-il du catalogue des sources en tablatures, aujourd'hui au point mort. La priorité est donnée au catalogue de la chanson française du xvi siècle, presque terminé.

Le principe de la base Chansons du xvie siècle est simple : fournir un outil informatique susceptible de donner une idée de la production de chansons en France au XVIe siècle. Cette idée repose sur la compilation d'un ensemble de données. Entre 1992 et 1998, le dépouillement des sources imprimées a été effectué de façon systématique, permettant de rassembler près de 9 000 fiches. Depuis 1997, ont été ajoutées aux imprimés les sources manuscrites dont le dépouillement touche à sa fin.

La difficulté majeure résidait dans la conception d'un module de recherche informatique. Celui-ci vient finalement d'être réalisé par Tim Crawford et devrait faciliter l'encodage des données musicales et leur consultation. Dans le courant de l'année 2000-2001, les 10 000 fiches réunies devraient être versées sur le site Web de Ricercar.

2.2.4. Base Sources manuscrites en tablature de luth

Le Catalogue d'incipit des manuscrits en tablature de luth est un projet spécifique qui est venu s'inscrire comme chantier nouveau au sein de la base de données Ricercar. Son développement (méthodologie, paramètres, programmes informatiques associés) ainsi que la mise en _uvre du comité international de dépouillement ont constitué l'objet principal du projet de chercheur associé mené entre janvier et juin 1994 par Victor Coelho.

Le but immédiat du CIMTL est de publier les incipit musicaux des sources manuscrites de musique de luth de la Renaissance. Premier de ce type, ce catalogue contiendra en plus des descriptions et des titres, les incipit musicaux en copie diplomatique et en transcription non-interprétative, une liste non-exhaustive de concordances, et une bibliographie des études concernant la source. Une série d'index identifieront et localiseront les pièces par compositeurs, par modèles, par arrangeur, par titre et par genre. La période couverte par ce catalogue ira des toutes premières sources conservées jusqu'à 1600. Le CIMTL est conçu à la fois pour le service des musicologues et des luthistes. De plus, les données de ce catalogue seront incluses dans la base générale Ricercar de façon à permettre les comparaisons avec d'autres genres et d'autres types de sources et aussi l'intégration de données nouvelles résultant de découvertes.

Compte tenu des insuffisances des précédents catalogues de manuscrits de luth publiés ou en cours d'élaboration, et de la grande diversité des sources et des notations dans ce domaine, nous pensons qu'une telle entreprise ne peut être réalisée que grâce à l'effort d'une équipe internationale de spécialistes de musique de luth. Pour réaliser ce travail, il a fallu créer et modifier le logiciel qui encode la tablature (OMNITAB), ainsi que le mécanisme servant à la classification informatique destinée à obtenir des rappels. Trouver les moyens de surmonter les obstacles rencontrés au cours de la recherche d'accords : transposition, ornementation, parodie. Il a également fallu mettre au point un système qui donne des transcriptions instantanées des diverses tablatures (italienne, française, allemande, napolitaine, etc.) et accords, en notation moderne.

Ces deux prérequis n'ont pas abouti malgré les efforts entrepris auprès d'un ingénieur au Canada qui promettait pourtant... Une solution est à l'étude par Tim Crawford.

Le catalogue sera organisé de la manière suivante :



2.2.5. Sources Iconographie

Le but premier de la base Sources iconographiques (SI) est la constitution d'un corpus d'images de la Renaissance à sujet musical. Dans cette perspective, dès 1993, un premier travail de dépouillement a été mis en _uvre et concerne les sources iconographiques peintes, au départ d'un catalogage systématique des _uvres conservées dans les collections publiques françaises et étrangères. La première étape de ce projet a consisté à répertorier toutes les peintures conservées au Louvre. Le dépouillement des écoles allemande, espagnole, flamande française, hollandaise et italienne est à présent achevé. Cette organisation du dépouillement par musée permet, en outre, d'envisager la publication des fiches sous forme de catalogue illustré dont une version paraîtra sous peu dans la revue Musique - Instruments - Société.

Le programme fonctionne en collaboration avec le Centre d'iconographie musicale de l'URA 1015, et entend tirer parti d'échanges possibles avec d'autres centres d'iconographie musicale (notamment avec ceux de Munich, Innsbruck et Milan) pour ce qui concerne des questions d'échanges d'informations et de communication entre bases diverses. Dans cette perspective, des représentants de Ricercar ont participé aux rencontres internationales dirigées par Tilman Seebass à Lermoos (juin 1992) et à Innsbruck (septembre 1993). Une troisième rencontre a été organisée au CESR (mai 1994).

Trois lignes principales d'utilisation des sources iconographiques peuvent être envisagées :

 

2.2.6. Base archives

Les documents d'archives constituent une source incontournable pour la musicologie. Leur exploitation reste cependant difficile et leur consultation hasardeuse. C'est la raison pour laquelle il a été imaginé de créer une base Archives au sein du programme Ricercar. Néanmoins, un tel projet doit faire face à des difficultés immenses : comment concevoir un outil informatique efficace ? quel champ étudier ? Si la question de l'outil informatique est loin d'être résolue, une première table ronde organisée en 1998 a permis de réunir des spécialistes de recherches en archives afin de délimiter un territoire d'enquête. Il est apparu clairement que la France des 15e et 16e siècles méritait des enquêtes plus approfondies. Avant de se lancer dans une entreprise immense, il a été convenu d'organiser en mars 2000 un colloque sur La musique dans les villes en France à la Renaissance. Au terme de ce colloque, le projet de base de données archivistiques sera défini plus précisément.

2.3. Diffusion

Les projets de bases de données achoppent systématiquement à la question de la diffusion des résultats. De la consultation sur le lieu du programme à la mise sur le web, il y a une marge, et cette marge est emplie d'obstacles. Pour tester certains outils informatiques, Ricercar a procédé de façon traditionnelle en confiant à Annie C_urdevey la réalisation sous forme de livre d'un premier catalogue issu de la base « Chansons » : Bibliographie des _uvres poétiques de Clément Marot mises en musique dans les recueils profanes au xvie siècle (Paris, Champion, 1997). Entreprise téméraire certes, mais qui permit la confrontation directe avec des chercheurs d'autres disciplines réunis en 1996 par le CESR pour la commémoration de Clément Marot et avec des chercheurs de la discipline musicologique. Le volume démontra les difficultés de gestion d'une base de données et l'insuffisance des systèmes d'exploitation alors utilisés. Il confirma néanmoins la nécessité de réaliser une base de données sur la chanson sans se cabrer sur des principes de présentation certes agréables à l'_il, mais inefficaces au traitement, si ce n'est par le recours aux traditionnels index.

La création d'un site web au CESR a obligé à une remise en question radicale, sans pour autant résoudre les problèmes. Il est des objets qui ne peuvent circuler librement (reproductions iconographiques) ; il est des conditions d'exploitation à définir (modalités de référence au programme Ricercar). La double présentation des résultats, sur le site et sous forme de catalogues, est-elle judicieuse ? Des questions à résoudre...


2.4. Projets 2000-2004

Outre la finalisation de projets lancés depuis 1992, de nouveaux chantiers devraient débuter dès cette année.

2.4.1. Messes anonymes du xve siècle

La messe polyphonique est certainement le genre paradigmatique du xve siècle. Si la musicologie s'est intéressée de près au corpus des messes attribuées aux compositeurs les plus significatifs, elle a, en revanche, négligé, le vaste corpus des messes anonymes, pourtant souvent conservées dans les mêmes sources. Le projet « Messes anonymes du xve siècle » se donne pour tâche de remédier à cet état, en mettant à la disposition des chercheurs des éditions critiques et un catalogue raisonné. Ces éditions et le catalogue raisonné permettront de se faire une idée plus précise du rôle joué par les compositeurs originaires de France et des Pays-Bas, aujourd'hui méconnus à cause de leur anonymat. L'analyse codicologique autorisera une étude de la circulation musicale, sujet fréquem-ment abordé ces dernières années dans les études musicologiques.

Le projet s'articulera autour de chaque source. Des musicologues d'origines diverses seront chargés de réaliser les éditions, tandis que le responsable du projet (Agostino Magro) rassemblera les données pour constituer le catalogue raisonné. Quatre années de travail devraient permettre de réaliser ce projet.

Manuscrits

Nombre de messes

Éditeur

Trento 88

4

Andrew Kirkman (Rutgers University)

Trento 89

9

Andrew Kirkman (Rutgers University)

Trento 90/91

7

Marco Gozzi (Universita di Lecce)

Parma 158

1

Agostino Magro (CESR)

Modena M1.13

2

Sean Gallagher (University of North Carolina)

Verona 755

7

Agostino Magro (CESR)

Verona 759

2

Agostino Magro (CESR)

Verona 761

4

Agostino Magro (CESR)

Vatican CS14

2

Fabrice Fitch (Durham University)

Vatican CS51

4

Fabrice Fitch (Durham University)

Vatican CS63

2

Fabrice Fitch (Durham University)

Vatican SP B80

9

Michael Eckert (University of Iowa)

 

2.4.2. Dictionnaire critique de la science musicale, xive-xviie siècle

La musique occupe depuis le Moyen Âge une place privilégiée parmi les arts du quadrivium. La musique est perçue d'abord comme une science, fournissant un modèle aux mathématiques et à l'astronomie, et générant également des réflexions spécifiques. Corrolaire à la base Théorie, il est convenu de mettre sur pied un projet autour de la musique comme science entre la fin du Moyen Âge et la fin du xviie siècle. Ce projet prendra la forme d'un ouvrage encyclopédique auquel contribueront des musicologues, mais également des historiens des sciences et des philosophes.

Chaque collaborateur sera chargé de rédiger un texte approfondi sur un concept, un lieu, un auteur. Il fournira certes un texte, mais aussi un ensemble de données qui pourront être exploitées parallèlement au Dictionnaire.

Pour être mené à bien, ce projet reposera sur d'étroites collaborations : Brenno Boccadoro (Université de Genève), Samuel Auclair (CESR), Brigitte van Wymersh (FNRS - Université catholique de Louvain), Claude Palisca (Yale University), Kate van Orden (University of California, Berkeley).

2.4.3. La messe en France au xvie siècle

Le répertoire de la chanson polyphonique occulte souvent un immense répertoire produit par les compositeurs français du xvie siècle, celui des messes polyphoniques. Ce répertoire ne se développe cependant pas indépendamment de la chanson ni du motet (messes parodiées, paraphrasées). Il semble donc intéressant, après avoir dressé le catalogue de la chanson polyphonique, d'aborder le répertoire de la messe.

Comme pour la base chanson, il sera d'abord procédé à un repérage des sources, avec une attention toute particulière portée aux sources manuscrites, peu étudiées pour le XVIe siècle français. Après collation des sources, le dépouillement systématique pourra débuter. Il s'inspirera fortement du modèle imaginé pour la chanson.

Ce projet s'inscrit également en synchronie avec les entreprises éditoriales. Tant les collections du CESR que celle du Centre de Musique Ancienne de Tours accordent une place de choix au répertoire de la musique sacrée du xvie siècle (voir notamment l'édition des _uvres sacrées de Pierre de Villiers par David Fiala). Le travail qui sera effectué sur la messe devrait finalement permettre d'aborder le dernier répertoire fondamental, celui du motet.


3. Fonctionnement

Le programme Ricercar est soutenu financièrement par le CNRS et le ministère de la Culture. Créé au sein du CESR, il bénéficie de l'infrastructure de cette UMR et de la dynamique de recherche de l'ensemble des équipes. Indépendant de l'équipe de musicologie du CESR, autonome également dans sa gestion, Ricercar n'en vit pas pour autant en autarcie. Les projets de recherche sont définis en étroite collaboration avec d'autres centres d'intérêt du CESR et en particulier des membres de l'équipe de musicologie.

Le programme Ricercar est coordonné par un directeur (Philippe Vendrix, chargé de recherche au CNRS), assisté d'un ingénieur d'études du CNRS (Patrick Gilbert). Au directeur revient la tâche de gestion quotidienne des projets de recherche, la respon-sabilité financière incombant au doyen du CESR et à l'administration de l'Université François-Rabelais de Tours. Un comité scientifique constitué du doyen du CESR, de représentants du CNRS et du Ministère de la Culture, de personnalités issues de la communauté scientifique nationale (François Lesure et Jean Duron) et internationale (David Fallows, Reinhard Strohm, Leeman Perkins, Martin Stahelin et Alberto Gallo) évalue tous les deux ans l'avancement des travaux et entérine le lancement de projets nouveaux. Un conseil de gestion constitué du doyen du CESR, du directeur de Ricercar et de deux représentants de l'équipe de musicologie du CESR veille lors de réunions semestrielles au bon déroulement des projets et à leur gestion. Au directeur de Ricercar revient la tâche de réunir les collaborateurs du programme lors de réunions dont la périodicité dépend des projets engagés.

Sont actuellement en charge de projets : Vincent Besson (chargé d'édition), Annie Coeurdevey (base Chansons), Nicoletta Guidobaldi (base Iconographie), Christophe Pirenne (base Travaux), François Reynaud (base Archives), Marie-Alexis Colin (projet Eustache du Caurroy), Agostino Magro (projets Messes anonymes du xve siècle), Jacques Barbier (base Messe en France au xvie siècle), Pascal Desseaux (projet Musique en Lorraine au xvie siècle), Tim Crawford (modules informatiques), Philippe Canguilhem Dry (base Sources en tablature), François (base Musique instrumentale), Richard Crawford (projet Pratiques liturgiques), Anne Stone (projets Fac-similés).

Selon les besoins, chaque responsable de projet peut susciter des collaborations souvent sous forme de vacations. Ont travaillé sous ce statut, depuis 1991, une trentaine de chercheurs. Ces projets ont également été l'occasion de créer des relations avec des institutions françaises (Centre de Musique baroque de Versailles, Centre de Musique Ancienne de Tours, Festival des Cathédrales de Picardie, Régie Lorraine) et étrangères (King's College de l'University of London, King's College de Cambridge University, University of Michigan, Alamire Foundation, University of North Carolina, University of Durham, State University of New York, University of California at Berkeley, University of Illinois).

 

4. Conclusion

En moins de dix ans, le programme Ricercar a pris une place de choix dans le monde de la musicologie. L'accessibilité des résultats des recherches au plus grand nombre est l'indispensable étape vers laquelle le programme s'orientera dans les mois à venir. Cela suppose la poursuite des enquêtes en vue d'enrichir les bases existantes et d'en créer de nouvelles. Cela suppose également une intensification des activités éditoriales. La dynamique de travail qui règne au CESR est une garantie de succès. Mais elle ne suffit pas. La consolidation d'un pôle de recherche et de documentation de dimension internationale suppose un accroissement des acteurs et des moyens impliqués dans le projet. C'est dans la continuité de l'effort que pourra réellement se construire ce rêve imaginé au sortir de l'été 1991. Un rêve devenu déjà en partie réalité.

 

5 . Exemple de fiche théorique Blockland de Monfort, Corneille (né ca 1530 ; fl. 1571-1586)

Titre

1. Instruction de musique. - Lyon, Jean de Tournes, 1573, 59-[5] p.
2. Instruction de musique. - Lyon, Jean II de Tournes, 1581, 59-[5] p.
3. Instruction méthodique & fort facile pour apprendre la Musique Practique, sans aucune Gamme, ou main, paravant & iusques auiourd'huy tant accoustumee de plusieurs Musiciens. - Lyon, Jean II de Tournes, 1587, 59p.

Les éditions 1 et 2 sont similaires. La 3 corrige les erreurs de pagination et allonge le titre. Pour une description détaillée des éditions lyonnaises du traité, voir Guillo (1990, p. 337, p. 352, p. 355. Toujours d'après Guillo, l'édition de 1587 aurait été imprimée à Genève, sur le modèle des éditions de 1573 et 1581. Il y aurait eu une édition à Genève par Jean III de Tournes en 1617 dont aucune copie n'a été conservée (voir Guillo, p. 461).

Localisation

D-LEm, F-G, -Pn, GB-Lbm, US-Cn

Table des matières

Epistre

3-8

Des fondements de Musique Practique, & des sept clefs d'icelle

9-15

De l'entonnement des six voix

15-17

Des Muances

17-21

Des figures des notes, & de la valeur d'icelles avec leurs pauses

21-23

Des ligatures des notes

23-25

Des degrés de la Musique, & signes exterieurs, & interieurs d'iceux

25-30

Comment les susdits degrés s'entremeslent, & des nombres adioints aux signes

30-32

Des trois especes de poincts

32-33

Du touchement, ou mesure du chant

33-34

De l'imperfection des notes

34-37

De l'Alteration des notes

37-39

Des proportions

39-47

De Entrelaceure, ou Syncopation

47-48

Du chant feint

48-49

Des demitons

49-50

Des signes de Repetition, de Reprise, de Concordance, & de Demonstration

50-52

Conclusion

52

L'imprimeur au Lecteur

53

« Par le desert de mes peines » Cl. Goudimel

54-59

Exemples musicaux

1. Trente-sept Exemples musicaux à une voix, dont un certain nombre a été identifié dans Guillo (1991, p. 338).

2. L'avis de l'imprimeur au lecteur justifie l'inclusion de l'oeuvre de Goudimel : « Voyant qu'à la fin de ce petit traicté y avoit quelques pages blanches, j'en ay voulu remplir une partie de la derniere chanson à quatre, qu'a composé feu Claude Goudimel l'un des premiers Musiciens de son temps. Elle est fort facile, & partant pourra servir à ceux qui voudront mettre en pratique les preceptes contenus en la presente instruction. »

Voir Claude Goudimel, Oeuvres complètes, éd. Pierre Pidoux et Màire Egan, New York, The Institute of Mediaeval Music, 1974, vol.13, p. xxv et p. 267-269.

Remarques

Bibliographie

Laurent Guillo (1991), Wilhelm Seidel (1989), Frank Dobbins (1992), Philippe Vendrix (1994).

 

En l'ombre d'un buissonnet

Texte A :

En l'ombre (A l'ombre) d'un(g) buissonnet
Tout au long d'une riviere
J'ai trouvé le fils Marquet (variante : Trouvay Robin le fils marquet)
Qui prioit sa dame chiere

 

Texte B :

En l'ombre (A l'ombre) d'un(g) buissonnet
Au matinet
Je trouvay Bellon m'amye
Qui faisoit un chapelet

Texte C :

En l'ombre d'un buissonnet
[A] l'orée d'une saulaye
Moy seul par ung matinet

An., 1v., texte C
ms. ParisBNF 12744

An., 1v., texte A (« A l'ombre d'ung... »)
ms. ParisBNN 9346

An., 3v., texte A
ms. ParisBNF 1597 (f°33v)
ms. SGallS 461

An. (« Josquin » ( ?), 3v., sans texte
Formschneider 15389 , n° 75

An., 3v., incipit seul
Petrucci 15043, f° 77v

Gombert, 6v. (3 voix canoniques), texte B
Kriesstein 15407
ms. ParisBNC 1591

Isaac., 4v., incipit seul
ms. MunU 328-31 (« Ain lumbre in re »
ms. VienNB Mus. 18810, an. (« Lombre »)

Josquin, 3 v, texte A
Egenolff [c.1535]14c, an., n° 27 (S, incipit seul)
Antico 15361, f° 7v (« A l'ombre d'ung... »)
Scotto 15629
Le Roy & Ballard 157815, f°9
ms. BolC Q17 ; BrusBR IV.90, an. (S) ; LonBL 35087, an ; TourBV 94, an (T)

Josquin, 3 v, texte B
Antico 15361, f° 17v
Le Roy & Ballard 157815, f°9v-10
ms. ParisBNF 1597 (f°75v), an ; SGall 461, an.

Josquin, 4 v, texte B

Petrucci 15043, incipit seul

Antico 15203, an.

ms. FlorC 2442 (SCT), HerdF 9820 (« Okenghem »), MunBS 1516, an ; ParisBNF 2245 ; RomeC 2856 (« Boskin »)

Lasson ou Lheritier, 4v, texte A
Attaingnant c.[1528]9, Lasson
Scotto 15358 (CB), Lheritier

Vaet, 4v (2 voix canoniques), texte B
Neuber 15688

 


6 . Voir ici-même article sur ce projet, p. 11-17.

 

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