Le Médiéviste et l’ordinateur
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N° 44, 2006 : Les Systèmes d’information géographique

Un S.I.G. archéologique consacré à Narbonne antique et à son proche terroir

Auteurs

Eric Dellong
eric.dellong@adab-services.com
ericdellong@free.fr
Université de Toulouse-II-le-Mirail, UMR 5608

Citer cet article

Éric Dellong, « Un S.I.G. archéologique consacré à Narbonne antique et à son proche terroir », Le Médiéviste et l’ordinateur, 44, 2006 (Les systèmes d’information géographique) [En ligne] http://lemo.irht.cnrs.fr/44/narbonne-antique.htm

Mots clés

SIG, archéologie du paysage, Antiquité, Narbonne, France

Keywords

GIS, landscape archaeology, Antiquity, Narbonne, France

Résumé

Ce S.I.G. est consacré à la cité antique de Narbonne et à son terroir pour décrire une unité géographique (le littoral Narbonnais), tout en rendant compte des dynamiques humaines et naturelles parfois contradictoires qui la caractérisent.

Abstract

This GIS is devoted to the study of the ancient city of Narbonne. His purpose is to describe the geographical zone of Narbonne and his coastal region with a stress on both of his factors of evolution, the human one and the natural.

Sommaire

Avertissement

Ce S.I.G. consacré à la cité antique de Narbonne et à son terroir n’offre pas d’innovation technologique majeure ; s’il est à rechercher une originalité dans ce projet, c’est sans doute dans les moyens (modestes) et les méthodes utilisées dans le traitement et la hiérarchisation des informations qu’il recoupe. Des informations qui, contrairement à la période traditionnellement envisagée par la revue, concernent très largement l’Antiquité au sens large.

Ce projet s’inscrit donc parmi d’autres, plus officiels et en cours de développement [Rodier 2000 ; Lenoble 2004]. Il nous a semblé opportun de faire le point sur la structure de cet outil qui bien que non achevé (mais peut-on dire d’un S.I.G. qu’il est vraiment achevé ?), peut être soumis à la critique1.

I. Un S.I.G., dans quel but ?

L’idée de concevoir un système d’informations géographiques consacré au littoral Narbonnais antique est née voilà deux ans pour répondre à la problématique soulevée par notre doctorat : décrire, pour une période donnée (l’Antiquité), une unité géographique (le littoral Narbonnais), tout en rendant compte des dynamiques humaines et naturelles parfois contradictoires qui la caractérisent. Traiter du littoral Narbonnais en effet, revient à retracer un moment de l’évolution d’un milieu original précocement urbanisé, car c’est bel et bien là, en dépit de la particularité du milieu, sa véritable spécificité (Figure 1).

A. Genèse d’un projet

Or traiter du « phénomène urbain » revient à considérer non seulement les données d’occupation du sol au sens large (habitat rural, trame viaire, cadastration…), mais aussi et surtout, sans la minimiser ou au contraire la privilégier par l’abondante documentation qui la caractérise, la cité de Narbonne. Par sa situation géographique en effet, délibérément implantée au débouché du fleuve, à proximité de la lagune et des principaux axes routiers antiques, Narbonne est, et demeure encore de nos jours en dépit de son éloignement actuel de la mer, une ville littorale. Une ville qui domine, au vrai sens du terme, ce vaste territoire. La présence à cet endroit d’une importante et dynamique capitale régionale représente donc une caractéristique essentielle et incontournable du littoral Narbonnais (Figure 2 – fichier Flash, 539 ko).

P.-A. Février a réagi en 1983 à la lecture de la thèse de M. Gayraud consacrée à Narbonne antique [Gayraud 1981] en regrettant la pauvreté des connaissances relatives au plan et à l’extension de la ville, préconisant de faire précéder toute nouvelle monographie d’un réexamen de l’ensemble des données anciennes : « Établir une monographie à partir de l’archéologie, cela implique de reprendre auparavant entièrement l’étude précise de tous les pavements de mosaïques, des sculptures et des éléments architecturaux et de bien d’autres choses. Il faudrait disposer de nouvelles stratigraphies rigoureuses. Et c’est pourquoi je crois le genre littéraire de la monographie urbaine très difficile, en l’absence de ces inventaires » [Février 1983 cité par Ginouvez 1997, p. 80]. Le progrès récent des techniques informatiques de représentation cartographique et géographique en France2 a conforté l’argumentation de P.-A. Février (Figure 3 – fichier Flash,  1,3 Mo) [Rivet 1999].

Cette démarche, prélude à un travail cartographique plus poussé envisagé par ce S.I.G., a été amorcée par O. Ginouvez dans son D.E.A [Ginouvez 1997], sous la forme d’un dépouillement bibliographique exhaustif, mais elle n’a malheureusement jamais abouti sous sa forme cartographique finale. Cette préparation a été complétée par la rédaction du volume de la Carte Archéologique consacré à Narbonne et au Narbonnais3 [Dellong, Moulis et Farré 2003].

On devine donc l’orientation prise par le S.I.G. Il fallait en effet disposer d’un outil capable de recenser et localiser, dans la mesure du possible, tous les vestiges et trouvailles archéologiques, anciennes et/ou récentes, recensés sur un territoire rural et urbain et d’une manière plus large, tous les témoignages d’occupation du sol antique. Cet outil devait aussi être capable de superposer tous les documents planimétriques dont nous disposions : photographies infrarouges, photographies aériennes, orthophotographies, plans de fouilles, etc…

Dès le début l’idée d’une représentation « multiscalaire » des informations (depuis le plan de fouille au 1/20e jusqu’à la carte géologique au 1/50000e) s’est naturellement imposée. La possibilité d’analyses spatiales n’a été envisagée que dans un second temps ; c’est d’ailleurs dans cette perspective que des bases de données ont été structurées. À cette première préoccupation « archéologique », est venue s’en greffer une autre, complémentaire et indissociable, d’ordre environnemental. S. Rescanières4 s’est rapidement intégré au projet en structurant des couches d’informations vouées au domaine paléo-environnemental (recensement des sondages géotechniques en particulier).

Nous avons donc utilisé un logiciel5 capable de gérer des objets géographiques qui ont une représentation dans un plan et auxquels sont associées des données attributaires. Rappelons que ces objets géographiques peuvent être vectoriels, c’est-à-dire repérés dans l’espace grâce à des coordonnées géographiques x et y ou rasters, lorsqu’il s’agit d’une image, d’une carte papier ou d’une photo aérienne par exemple. Ces derniers constituent ainsi un fond muet sur lequel des objets vectoriels peuvent être décalqués ou «numérisés».

Parmi les objets vectoriels il en existe de plusieurs types : ponctuel, linéaire et surfacique. Les objets de genre ponctuel ou points représentent tout objet dont la localisation géographique est exprimée par un seul X et un seul Y auxquels on peut associer une icône ou un symbole. Les objets de genre linéaire6 ou lignes servent à représenter tous les cheminements ou limites (dans le cas qui nous préoccupe, routes, cours d’eau, sols… par exemple). Les objets de genre surfacique ou polygones servent à représenter toute zone de forme plus ou moins complexe (mur, sol tirés d’un plan de fouille par exemple, pierre à pierre d’un mur…).

Ce S.I.G. consacré au littoral Narbonnais, répond ainsi au besoin, jadis insatisfait, de superposer, d’analyser des éléments graphiques et informatifs issus de domaines géographiques particuliers (milieu urbain et rural) et/ou de disciplines variées (plans de fouilles, zones de prospections archéologiques, sondages géologiques, fonds de cartes géologiques, photographies aériennes noir et blanc ou infra-rouge, plans anciens…). Ces informations trop souvent cloisonnées en fonction des domaines géographiques, de l’échelle d’analyse ou des thèmes de la recherche, permettent, une fois mises en relation, d’éclaircir d’un jour nouveau des aspects de la recherche jusque là négligés ou méconnus.

B. Acteurs et logiciel

Ces priorités sont donc à l’origine de l’aspect cartographique du S.I.G. ; elles nous ont aussi guidé d’une certaine manière dans le choix du logiciel.

Mapinfo est le logiciel sous lequel sont réunies toutes les données. La numérisation des données graphiques est effectuée directement sous Mapinfo par vectorisation manuelle (on dit aussi numérisation) d’images scannées et de photographies préalablement géoréférencées. Certaines données sont également traitées dans un logiciel de D.A.O. de type « Illustrator » ou « Autocad » et importées dans le S.I.G. au format dxf. Les données sémantiques sont gérées dans des bases réalisées dans Microsoft Access ou Excel et liées à Mapinfo (une liaison de type Oracle, sur serveur, est envisagée dans le futur). Les interpolations faisant appel à des outils spécifiques (Kriegeage par exemple) sont réalisées dans Vertical Mapper, logiciel « addon » de Mapinfo.

Deux personnes se sont fortement impliquées dans le projet : à S. Rescanières, déjà évoqué précédemment, s’est joint D. Moulis, attaché de conservation à la Ville de Narbonne7 (Figure 4 – fichier Flash, 1,2 Mo ).

II. Structure du S.I.G.

Conformément à l’esprit du projet, ce S.I.G. se structure autour de trois grands modèles de représentations hiérarchisées suivant plusieurs degrés d’analyse, de l’échelle de la fouille à celle du site, voire au-delà… Aux images scannées et préalablement géoréférencées, sont superposés des modes de représentation surfaciques / linéaires et ponctuels auxquels sont associées des informations contenues dans des bases de données (Figure 5 et Figure 6 – fichier Flash 264 Ko).

A. Images « rasters »

Nous disposons actuellement d’un fonds de documents rasters important resté jusqu’à présent non exploité dans le cadre d’un S.I.G. Certains ont été intégrés tels quels, d’autres ont été géoréférencés avant d’être intégrés dans le logiciel. D’autres enfin ont été retravaillés, c’est-à-dire numérisés.

La couverture partielle du littoral par l’orthophotographie a été d’une très grande utilité (Figure 7 – fichier PDF, 1,2 Mo) permettant, par exemple, la recherche de parcelles sur des communes pour lesquelles nous ne disposons pas de fonds cadastral. Ces couvertures photos « précieuses » qui tiennent compte de la déformation engendrée par le relief, offrent une résolution suffisamment grande pour travailler au 1/2000e voire au 1/1000e en certains points. Ce sont ces mêmes photos qui ont été utilisées pour préparer les prospections sur le terrain. Un certain nombre de clichés aériens réalisés par l’I.G.N. entre 1935 et 1970 et détenus par M. Guy ont été intégrés au S.I.G. (Figure 8 – fichier PDF, 1,8 Mo). La couverture aérienne de 1935 par exemple, antérieure aux grandes campagnes de remembrement qui toucheront la région après la seconde guerre mondiale, a été utilisée notamment pour travailler sur la centuriation en certains secteurs du littoral. De même, des photographies infra-rouge géoréférencées ont permis de travailler sur la basse-plaine de l’Aude et de faciliter la recherche de méandres fossiles du fleuve…

À ces documents, ajoutons des supports scannés variés, géoréférencés puis numérisés par nos soins, tels une partie de la carte géologique du littoral (Figure 9), des extraits de cartes topographiques anciennes au 1/25000e. Ce travail long et fastidieux n’en demeure pas moins très utile pour ce qui est de la superposition des informations.

B. Bases de données ponctuelles et représentations complexes

Des bases de données spécifiques au S.I.G. ont été construites, destinées à localiser, caractériser et synthétiser les informations relatives aux plans de sites urbains et aux données de prospections.

Une base de données géo-archéologique a été mise au point par S. Rescanières dans le but de mieux comprendre et d’établir de possibles liens entre données stratigraphiques paléo-environementales et archéologiques. De même, une première ébauche de base de données consacrée aux chemins anciens a également été mise en place. Toutes ces informations sont représentées sous la forme d’objets ponctuels.

Seule la base de données dédiée aux sites archéologiques urbains et à quelques sites ruraux ayant fait l’objet de fouilles présente, sous la forme d’objets de type linéaire ou surfacique, tous les plans de fouilles géoréférençables (c’est-à-dire localisables sur fond cadastral) préalablement numérisés (décalqués ou transformés en objets vectoriels). Réalisés à différents niveaux d’échelle, ils ont tous en commun leur mode de représentation ponctuel.

Parallèlement aux représentations ponctuelles, nous avons pu disposer de données graphiques préexistantes telles la BD topo-littorale ou l’étude bathymétrique du complexe lagunaire Narbonnais commandée par le Parc Régional de la Narbonnaise8. D’autres ont été créées par nos soins : outre le décalquage (et l’uniformisation) systématique des plans de fouilles préalablement géoréférencés9, a été entrepris celui des principales courbes de niveau, de l’hydrographie, des chemins et routes anciens, des traces de centuriation…

III. Des aspects originaux pris en compte dans le S.I.G.

Cartographie des plans de fouilles, localisation des sites archéologiques, caractérisation de la voirie sont autant de thèmes récurrents lorsqu’on envisage de traiter de l’occupation du sol. La nécessité de géoréférencer des plans de fouilles très souvent mal calés nous a conduit à mettre au point une procédure de traitement plus ou moins longue en fonction du plan et de sa précision ; un autre aspect plus original sans doute dans ce projet,concerne la prise en compte de la cadastration antique.

De même, le recours systématique au S.I.G. et aux données de prospection, puisqu’elles représentent plus de la moitié des sites recensés, a suscité une importante réflexion méthodologique, la perspective étant de caractériser aussi précisément que possible les sites archéologiques recensés par la prospection ainsi que leurs épandages.

A. Le géoréférencement des plans de sites archéologiques

Un soin tout particulier a été apporté au géoréférencement des plans de sites urbains et ruraux, il faut bien l’avouer rarement bien calés. Ce travail nécessaire, difficile et parfois fastidieux, lié au degré de précision du relevé effectué, a engendré plusieurs types de calages au degré de précision variable. Nous n’insisterons pas ici sur les plans de fouilles relevés par géomètre et disposant d’un quadrillage géographique (bien que certains se soient avérés erronés), plans pour lesquels l’importation ne pose aucun problème.

La documentation planimétrique dont nous disposons est rarement dotée d’amorces géographiques, ce qui motive la recherche sur plan de repères cadastraux similaires à ceux existant sur le fond cadastral numérisé précis quant à lui au 1/1000e au maximum. Le but consiste donc à superposer au mieux, et à la même échelle, fond cadastral numérisé et relevé archéologique. Une fois ce travail effectué il suffit de numériser le plan et de l’importer dans le S.I.G. grâce aux amorces présentes sur le fond cadastral.

Dans le cas des sites ruraux, la situation apparaît plus délicate. Ne disposant pas de l’ensemble du cadastre numérisé des communes du territoire étudié, nous avons toutefois pu utiliser l’orthophotographie (précise au 1/2000e en moyenne mais couvrant les trois quarts du territoire). Le principe est le même que celui évoqué précédemment : il consiste à superposer à la même échelle plan de fouille et photographie aérienne. L’absence quasi systématique de repères cadastraux, surtout sur les plans anciens, nous a obligé à rechercher sur le terrain les vestiges d’anciennes fouilles (angles de murs en particulier) et à les positionner grâce au GPS. L’imprécision du GPS (de l’ordre de 5 m) a été modérée par la prise, à plusieurs moments, de plusieurs stations (ou waypoints) pour un point de repère donné. L’ajustement du plan de fouille aux nuages de points ainsi formés à la même échelle, a permis un calage de plans précis à quelques mètres près…

B. La cadastration antique

Cet aspect de l’occupation du sol a également été envisagé par le projet. La réalité des cadastrations antiques n’est plus à démontrer dans le sud de la France depuis la découverte archéologique au début des années 1950 des inscriptions cadastrales d’Orange [Piganiol 1962]. À Narbonne, ce découpage régulier du territoire existe. Il a été progressivement mis en évidence par divers chercheurs qui emploient une seule et même technique de recherche, sur support cartographique, d’éléments du paysage (ruisseaux, chemins, murets, limites administratives…) isoclines et qui se croisant à angle droit.

L’on propose aujourd’hui de voir quatre centuriations différentes, postérieures au nouveau système que A. Pérez qualifie de pré-colonial (« Narbonne A ») : le cadastre « Narbonne C », très proche d’un point de vue morphologique de « Narbonne B » mais postérieur à ce dernier ; les systèmes « Narbonne D » et « Narbonne E », beaucoup plus tardifs [Pérez 1995]. L’extension ou pertica de ces cadastres dépasse largement le cadre géographique qui est le nôtre. Or, bon nombre d’arguments développés quant à la genèse, l’extension ou la datation d’un cadastre s’appuient souvent sur des indices éloignés de notre territoire. Chaque pertica a été intégrée dans une table spécifique dotée de critères d’information (Figure 10).

La méthode qui consiste en un décalque systématique sur fond topographique I.G.N. (la plupart du temps au 1/25000e) des traces orthogonales formées par les chemins, limites parcellaires, ruisseaux et autres éléments marquants du paysage, a été longtemps préconisée et utilisée. Constatons d’emblée la non-exhaustivité de ces traces : il suffit pour cela d’observer certaines photographies aériennes pour en faire apparaître de nouvelles, d’orientation parfois inconnue. Cette démarche a été cependant adoptée pour chaque cadastre.

Un des principales critiques à faire concerne la rareté des cartes et, lorsqu’elles existent, leur manque de précision. On peut toutefois regretter la tendance à la « conceptualisation de la réflexion » et l’« immatérialité des traces » [Lugand, Bermond et alii 2001, p. 93] qui sont très souvent difficilement confrontables à la réalité du terrain. Dans le cas du Narbonnais, s’ajoutent des difficultés inhérentes à l’état de la connaissance des cadastres : nous sommes ainsi dans l’incapacité de localiser avec précision le « locus gromae », le point central, sans doute sur le forum (mais pas obligatoirement), à partir duquel a pu être quadrillé le territoire. De même, liée d’une certaine manière au manque de précision des cartes, s’ajoute l’absence de vestiges archéologiques (fossés par exemple) orientés selon un des cadastres recensés (fossés cadastraux par exemple). Inversement, la cartographie systématique des fouilles, surtout lorsqu’elles sont datées, ne permet-elle pas une meilleure approche de la cadastration ? C’est dans cette perspective que le S.I.G. joue pleinement son rôle (Figure 11).

Le recensement classique des traces de centuriation sur fond topographique au 1/25000e a ainsi été entrepris (Figure 12) : toutes les traces présentes sur la carte numérisée et géoréférencée ont été décalquées et dotées d’information. Grâce à un petit programme, les orientations des traces ont été individualisées à deux degrés près. De manière à recenser le maximum de traces possibles, certains secteurs ont été traités à partir de photographies aériennes anciennes ou plus récentes : la basse-plaine de l’Aude, dans le secteur de Pontserme ; les environs de l’oppidum de Montlaurès ; la ville et sa campagne environnante bien entendu, le plateau du Quatourze ; le couloir de plaine à Peyriac-de-Mer ; la plaine de la Berre au nord de Sigean. Les résultats obtenus posent souvent, il faut bien l’avouer, bien plus de questions que de réponses. Lorsqu’ils en apportent, elles sont souvent en contradiction avec les caractères décrits par les « cadastreux »…

À partir du S.I.G., une proposition de « calage » de perticae peut toutefois être proposée selon les cadastres recensés en fonction d’arguments tirés des traces de centuriation et des indices archéologiques collectés : répartition des sites, éléments marquants de la trame urbaine (voies secondaires, principales, monuments…) ou du paysage.

C. La prise en compte des données de prospection

Plus de 80 % des sites archéologiques recensés sur le littoral Narbonnais sont connus à travers la prospection de surface. Les campagnes de prospections archéologiques systématiques, menées sur des terroirs bien définis, sont un phénomène plutôt récent à Narbonne puisqu’elles n’ont commencé qu’à partir de 1997. Rappelons qu’elles ont été menées parallèlement, par deux projets : le projet des prospections sud-narbonnais [Ginouvez Kotarba Sanchez Sabrié 1997 ; Sanchez Dellong 1997 ; Sanchez Dellong 1998-1999] et celui de C.-A. de Chazelles et S. Mauné  [Mauné Chazelles 1996 ; Mauné Chazelles 1998]. Au regard de la grande superficie de la région pourtant, ces prospections ne concernent qu’un faible pourcentage du territoire (Figure 13). Elles ont été poursuivies depuis, par des prospections systématiques sur de petits terroirs (commune de Peyriac par exemple ; étang de Tarailhan dans la Clape). Ces programmes qui répondent à des problématiques de recherche, ont également permis d’affiner et d’aiguiser les méthodes d’investigation.

Ces méthodes de repérage de sites sont bien connues des prospecteurs oeuvrant dans le Sud de la France, (Bermond Pellecuer 1997) ; nous les avons utilisées et adaptées à notre problématique de recherche. Elles ont abouti à la création d’une nouvelle méthode qui devrait connaître, espérons-le, un avenir prometteur. Trois grands types de prospections sont pratiquées aujourd’hui : la simple, mais efficace prospection « classique », la prospection au réel et le « test de ramassage ».

Consacrée principalement aux vignes, la prospection dite « classique », consiste en l’observation, une rangée de souches sur trois, soit environ à 7 m de distance, des artefacts présents sur le sol. Cette prospection s’accompagne, si besoin est, d’un zonage des possibles concentrations. Le tout est reporté dans un second temps, sur fond cadastral. Selon la carte de répartition des indices ainsi obtenue, un test de collecte10 ou de « ramassage » de 10 x 10 m en général, peut être implanté.

Autre procédé, le système « Rapatel11 », qui a montré tout son intérêt dans le Narbonnais, consiste en un pointage systématique, une rangée de vignes sur deux ou trois, de tous les artefacts. Grâce à une fiche de saisie et à un topofil, les différents types d’artefacts observés peuvent être positionnés sur fond cadastral. Malgré tout, la mise en œuvre systématique de cette méthode demande un lourd investissement, à la fois sur le terrain mais aussi et surtout au moment de la mise au net. Il nous avait donc semblé plus opportun d’adapter les méthodes de prospections aux problématiques du terroir. Dans certains cas pourtant, cette adaptation a mis en évidence le caractère parfois aléatoire de nos choix. Il a donc été décidé d’appliquer la méthode de pointage au réel des artefacts sur toutes les parcelles arpentées, mais en appliquant un système d’enregistrement moins lourd que les fiches classiques « Rapatel ». Une nouvelle méthode a donc été élaborée consistant, non plus en une représentation en plan de la répartition des vestiges sur fiche de terrain, mais en un enregistrement des données sur une nouvelle fiche de manière à ce qu’elles puissent être intégrées puis restituées sur support informatique [Sanchez Dellong 1998-1999 , p. 4-9].

Une autre méthode, complémentaire, a été élaborée et appliquée par Ch. Pellecuer et I. Bermond. Il s’agit d’une technique d’échantillonnage visant à caractériser l’impact de l’anthropisation sur un terroir donné. Elle s’applique grâce à la mise en place d’un quadrillage géographique systématique destiné à l’implantation de tests de ramassage12 (100 m2). Utilisée sur les bordures de l’étang de Thau [Bermond Pellecuer 1997 ; Pellecuer Bermon 1998], cette méthode de repérage implique au préalable une connaissance approfondie des sites archéologiques préexistants. Plus le maillage du quadrillage est serré et plus les chances d’obtenir une image fine d’un terroir sont grandes. Cette méthode n’a pas été appliquée, faute de temps et de moyens, sur l’ensemble du territoire concerné. Elle a cependant été utilisée de façon systématique en certains points du littoral ou lors de prospections systématiques, lorsque la distinction entre site archéologique et épandage s’avérait parfois difficile à faire.

Bien que diverses, ces méthodes cherchent à obtenir une image objective d’un site et de son terroir. Chacune présente bien évidemment des atouts… et des limites.

Nous avons pu disposer depuis peu des nouveaux outils que représentent les G.P.S13 de randonnée. Leur utilisation en rapport avec le S.I.G., a permis, tout en élaborant une nouvelle méthode de prospection, d’aboutir à une cartographie fine et raisonnée de l’image au sol fournie par certaines micro-régions du littoral. Ce procédé est basé sur l’utilisation d’un ou de plusieurs récepteurs portables G.P.S., capables d’alimenter un Système d’Information Géographique à l’échelle du cadastre (éch. 1/2000e). Il se caractérise par deux étapes : l’une de terrain ; l’autre de saisie, sur support informatique. Sur le site, il consiste en un pointage systématique des artefacts, sur une fiche de terrain élaborée pour l’occasion. Chaque station ou waypoint est automatiquement numérotée par le GPS qui stocke les coordonnées (X ; Y ; Z) des artefacts. Il suffit de rentrer dans la fiche le n° de Waypoint, le type et le nombre d’artefacts observés dans chaque rang. De manière à assurer le recalage précis des points emmagasinés par le GPS sur fond cadastral14, il est souhaitable d’assurer le tracé de la limite de la parcelle prospectée avec le GPS (chaque GPS peut stocker un chemin ou track).

Une fois les données répercutées dans les fiches (nombre d’artefacts observés, type…) et stockées dans le GPS, elles doivent être transférées sur ordinateur. Le logiciel utilisé ici pour le transfert des coordonnées stockées dans le GPS15 permet leur exportation soit sous forme graphique (au format DXF, utilisable dans Illustrator par exemple) soit sous forme numérique, exploitable dans un tableur de type Excel ou dans une base de données plus élaborée. C’est dans ce dernier logiciel (Excel ou base de données) que doivent être rentrées les données ; elles alimentent un tableau préalablement mis en forme dans lequel il suffit de recopier les données entrées dans les fiches de terrain. La mise en forme de plusieurs types de graphiques (en bulle ou en nuage de points) permet d’illustrer les concentrations de vestiges, d’établir des concentrations diffuses. Des zones de tests peuvent être envisagées ; il suffit de rentrer dans le GPS les coordonnées des tests pour se diriger vers l’endroit souhaité… (Figure 14 – fichier Flash 338 Ko et Figure 14bis – fichir Flash 197Ko). Ces données peuvent finalement être importées dans un logiciel S.I.G. de façon à être recalées sur le cadastre. De même que dans le tableur, les analyses thématiques du logiciel permettent d’effectuer toute une série d’études sous la forme de représentations variées (ponctuelle, nuance, concentration..) de manière à mettre en évidence de possibles concentrations d’artéfacts et, finalement, à délimiter un site.

Les atouts de cette méthode sont nombreux. L’investissement de terrain devient beaucoup moins lourd qu’avec la méthode Rapatel évoquée précédemment, ce qui permet, pour un temps de prospection équivalent, des superficies prospectées plus importantes. Avec le GPS le pointage des artefacts devient beaucoup plus précis (marge d’erreur de 1 m en relatif), de même que le positionnement des zones de tests. Enfin n’importe quel terrain, du moment qu’il offre une bonne lisibilité, peut être privilégié. Les points faibles sont liés au GPS : une telle méthode nécessite l’utilisation de plusieurs récepteurs par rang prospecté. La capacité de stockage d’un GPS est limitée : dans le cas du modèle utilisé, elle est de 500 points pour 20 tracés, ce qui nécessite l’emploi sur le terrain d’un ordinateur portable destiné à stocker temporairement les données.

Cette méthode a été testée avec succès en plusieurs points du littoral et a fait l’objet d’un test à grande échelle sur une micro-région du littoral.

D. La prise en compte des données d’épandage

Un autre aspect du S.I.G., également lié à la caractérisation de l’occupation du sol littoral, concerne la caractérisation des zones d’épandage antique. De quelle manière appréhender et caractériser la distribution des espaces exploités par les communautés ?

C’est dans cette perspective qu’entre en ligne de compte l’étude des « épandages » ou des « indices hors sites », pour reprendre la formule de L. Nuninger [Nuninger 2002]. Les indices d’occupation du sol laissés par des tessons épars visibles en surface sur bon nombre de parcelles ont posé des problèmes aux prospecteurs. La densité parfois importante de tessons en certains points du Narbonnais a d’ailleurs été notée à plusieurs reprises. Comment sont-ils sont arrivés là ? S’agit-il de transports involontaires (colluvionnement, apport postérieur) ou volontaires, ce qui implique dans ce cas des pratiques d’épandage et/ou d’amendement ? Comment quantifier ces épandages notamment aux périodes qui sont dépourvues d’indices caractéristiques ? Comment, finalement, aboutir à leur cartographie ?

Ce regain d’intérêt de la recherche, lié à la multiplication des opérations de prospection systématique, repose dans le cadre qui est le nôtre, sur l’exploitation des inventaires de mobilier issus des tests de ramassage et de ceux tirés des parcelles prospectées. Il est assuré que les tessons d’épandage ou « indices hors site » ne sont pas un phénomène naturel mais anthropique. Ce qui implique donc un recours de la part des agriculteurs à une pratique agraire / agricole. Comment évaluer ces apports anthropiques à partir d’observations de surfaces ?

Les méthodes de « quantification » des épandages agraires sont variées. Deux procédés sont appliqués aujourd’hui. Il s’agit de méthodes de quantification non exhaustives qui visent à évaluer la « quantité » d’artefacts sur un terrain dépourvu de site archéologique. Il est évident que le passage d’une méthode à l’autre fausse le nombre d’artefacts observés et par conséquent les proportions par unité de terrain prospecté donnée. La première consiste en une collecte systématique des artefacts par unité de terrain prospecté. Elle est celle du collectif Archéomédès. Son but, évaluer la densité d’artefacts pour une unité parcellaire actuelle. La seconde qui est utilisée par d’autres équipes, consiste en l’implantation de tests de ramassage en fonction d’une grille préalablement établie. Ce procédé a été appliqué par Y. Bermond et Ch. Pellecuer à grande échelle sur le territoire de Mèze. La troisième méthode que nous préconisons (et sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir), consiste en l’exploitation pour une parcelle de terrain prospectée, du nombre d’artefacts observés un jour donné, en fonction d’une lisibilité donnée.

Toutes ces méthodes ont leur propre limite : le comptage intégral d’indices hors sites sur une parcelle n’est jamais exhaustif ; contrairement au test de ramassage (beaucoup plus précis mais non exhaustif), il permet de rendre compte de l’ensemble d’une unité de terrain prospectée (non d’un point bien particulier). Ajoutons enfin que les déchets organiques (coquillages en particulier) ne sont pas systématiquement pris en compte et sont donc difficilement « quantifiables » (n’oublions pas non plus les déchets organiques disparus). Peu importe la méthode d’observation privilégiée dans la mesure où elle ne varie pas : le nombre d’artefacts d’une parcelle donnée (test ou ramassage) ne doit pas être faussé par une mauvaise lisibilité par exemple.

La méthode que nous avons préconisée, adaptée ici aussi au S.I.G., est liée à l’état de la documentation dont nous disposons. Elle consiste en un comptage des tessons observés à un moment donné dans une unité cadastrale prospectée donnée. Toute les informations traitant de l’épandage, ont été tirées de terrains où les lisibilités étaient rarement mauvaises ; de plus les écartements entre prospecteurs ne variaient guère, limitant ainsi le risque d’écart important entre les chiffres fournis d’une unité cadastrale à l’autre. Tous les comptages tirés de ces prospections ont été rentrés dans le S.I.G. et représentés sous une forme ponctuelle (X ; Y) centrée sur le centroïde de chaque unité de terrain prospectée. Les densités ont ainsi pu être calculées à partir de la superficie des unités de terrain prospectées et du nombre total de chaque type d’artéfact comptabilisé. Cinq classes bien distinctes de « densités d’épandage » ont pu être individualisées (Figure 15).

Une modélisation ou interpolation à partir des points recensés peut être envisagée et aboutir à la création d’un fichier grid. La méthode utilisée correspond à l’interpolation géométrique du plus proche voisin (Natural Neighbour). Il va de soi que plus les points sont nombreux et plus l’interpolation à de chances d’être précise (Figure 16 – fichier PDF, 1,6 Mo). En dépit des problèmes de représentation des espaces exploités qui sont indéniables (garrigue non prise en compte, représentativité de l’échantillonnage, taphonomie...), il s’agit d’un essai de perception de ces zones et de leur relation avec l’habitat.

L’application d’une telle méthode suscite beaucoup de questionnements. Quelle est la pertinence de la distinction entre terrains concernés par l’épandage et ceux qui ne le sont pas. S’agit-il de parcelles occupées par des bois, de terrains pourtant fréquentés mais ne nécessitant pas d’apports (pâtures) voire de terres ne nécessitant pas d’enrichissement artificiel. Soulignons ici que la permanence d’un type de culture sur un site implique le recours obligatoire à un mode de fertilisation des terres. Si l’apport de fumures d’origine et / ou domestiques (dans lesquels viennent s’incorporer des tessons), est le premier qui vient à l’esprit, il ne faut pas non plus oublier (même si elles ne sont pas attestées) la rotation de culture, l’enrichissement par le feu ou la cendre. Autre aspect à souligner : les parcelles qui offrent des densités de tessons importantes sont celles qui ont été les plus « densément » exploitées (sur le long terme). La densité de l’épandage en certains points traduirait donc des terrains beaucoup plus privilégiés par l’exploitation que d’autres (richesse des sols, proximité de l’habitat, d’axe de communication, jouissance d’un bien…). À cette mise en garde s’en ajoute une autre d’ordre chronologique : les périodisations proposées ici reposent sur des fourchettes chronologiques larges fournies par un mobilier d’épandage dominé par l’amphore.

Conclusion : des applications dépassant le cadre original fixé

Tous ces outils ont été progressivement mis au point et sont, pour certains, encore en train d’être affinés. Le S.I.G. en est d’ailleurs encore à sa première phase qui est celle de son alimentation. Les premières analyses, en cours, ont été rapidement abordées dans cet exposé. Contrairement à ce qui peut se faire en d’autres régions de France, les détails de plans de fouilles ainsi pris en compte peuvent être aisément superposés à des couches informatives et cartographiques multiples.

Comme tout S.I.G., celui de Narbonne est loin d’être figé : des élargissements sont envisagés (et déjà amorcés) aux périodes médiévales et modernes, à l’époque contemporaine ainsi qu’à d’autres thèmes. De ce point de vue, l’intégration des compoix terriers et des cadastres napoléoniens peut s’avérer d’une très grande utilité, tant aux modernistes qu’aux antiquisants ou médiévistes travaillant, par exemple, sur la voirie ou la cadastration. À l’image de ce qui peut être fait à Tours, la mise en évidence du « potentiel archéologique urbain » à travers la conjonction des données géomorphologiques et archéologiques est en cours.

L’originalité du S.I.G. mis en place dans le cas Narbonnais dépasse largement la dimension prévisionnelle souvent mise en avant par les institutions et à laquelle il répond tout à fait. La question du suivi des découvertes archéologiques et de l’alimentation du S.I.G. se pose avec acuité. Elle nécessite une implication plus grande des différents acteurs de l’archéologie : locaux (Ville de Narbonne, G.R.A.N., A.N.T.E.A.S.) et nationaux (S.R.A., I.N.R.A.P., D.R.A.S.S.M.)

Nous sommes conscients que ce S.I.G s’inscrit d’une façon plus large, dans un courant, une mode16. Il correspond aussi, nous en sommes convaincus, à un réel besoin manifesté depuis maintenant quelques années dans le domaine de la recherche archéologique en général et l’archéologie du paysage en particulier.

Liste des Figures

Fig. 1 – Carte de situation générale du littoral en France.

Fig. 2 – Configuration en couloir du littoral Narbonnais.

Fig. 3 – Mise en parallèle de deux plans de la partie nord de la ville : l’un réalisé par M. Gayraud, l’autre tiré du S.I.G.

Fig. 4 – Plan des fortifications de Narbonne d’après le travail réalisé par Dominique Moulis.

Fig. 5 – Schématisation de la superposition des couches d’informations dans le S.I.G.

Fig. 6 – Organigramme du S.I.G.

Fig. 7 – Couverture orthophotographique du littoral.

Fig. 8 – Exemple de couverture photo de clichés géoréférencés issus de la collection M. Guy (campagne 1962).

Fig. 9 – Utilisation de la carte géologique retravaillée dans le logiciel.

Fig. 10 – Carte du littoral sur laquelle est positionnée la pertica de Narbonne B.

Fig. 11 – Le cadastre Narbonne B en ville, superposé au fond cadastral.

Fig. 12 – Exemple de relevés systématiques des traces de centuriation.

Fig. 13 – Carte des prospections systématiques.

Fig. 14 – Principales étapes de la prospection au GPS

Fig. 14bis – Exemple de zonage de site archéologique.

Fig. 15 – Classes de densité d’épandage mises en évidence à travers la prise en compte de l’ensemble des unités cadastrales prospectées.

Fig. 16 – Exemple de représentation sur S.I.G. d’un épandage pour plusieurs périodes données.

Bibliographie

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Notes

1 Les phases d’analyse consécutives à la collecte des données sont encore en cours de réalisation.

2 Parallèlement à la multiplication des fouilles d’urgence urbaines.

3 Démarche bien plus complémentaire que concurrente.

4 Doctorant au Département de géographie de l’Université Paul Valéry Montpellier III, rattaché à l’UMR 154 Lattes, il a une approche géoarchéologique des paléo-environnements continentaux et littoraux du Narbonnais, de la Préhistoire à la période moderne.

5 Il permet de visualiser un espace géographique sous la forme d’un plan ou d’une carte ; d’accéder directement aux informations de la base de données en cliquant sur la carte ; d’accéder aux informations par l’intermédiaire de requêtes (recherche dans une base de données selon un ou plusieurs critères) ; d’acquérir des données géographiques et alphanumériques en provenance d’autres sources ; de traiter des données en réalisant des cartes thématiques (faire ressortir, graphiquement, des informations de la carte de manière à les analyser plus facilement) ; de créer, modifier, enrichir une base de données en ajoutant des objets sur la carte.

6 On dit aussi polyligne.

7 Tout en facilitant l’accès à des documents d’archives, D. Moulis apporte une vision diachronique de la morphologie urbaine de l’Antiquité à l’époque moderne.

8 Cette étude servira de base à la campagne de prospection par piquetage et sonar prévue en été 2005 par l’ANTEAS.

9 Voir ci-dessous pour les méthodes de calage utilisées.

10 Un test de ramassage consiste en un ramassage systématique de tous les artéfacts, toutes périodes confondues, sur une superficie donnée.

11 Méthode mise au point par P.-Y. Genty, J. Kotarba et J.-M. Pène. Son but est d’obtenir une image au réel de la dispersion des artéfacts. Les indices archéologiques observés sont qualifiés, repérés puis reportés à leur place de découverte.

12 Ces ramassages nécessitent une lisibilité au sol acceptable, le but étant de ne pas fausser l’échantillonnage.

13 Global Positioning System

14 La précision d’un tel instrument n’est pas supérieure à 5 m en coordonnées absolues ; en coordonnées relatives, elle est de 2 m environ.

15 Logiciel fourni par la société Garmin fourni avec l’appareil : MAPSOURCE.

16 « L’utilisation des logiciels de SIG avec les possibilités qu’ils offrent peut être très constructive si ce n’est pas seulement pour se soumettre à une mode » (Rodier 2000, p. 2).