Le Médiéviste et l’ordinateur
Le Médiéviste et l’ordinateurHistoire médiévale, informatique et nouvelles technologies
n° 42 (Printemps 2003) : La diplomatique

Les chartes des Arnulfiens
en édition électronique et en édition papier

Ingrid et Carl Heinz Heidrich
C-H.Heidrich@t-online.de
Université de Bonn

[voir aussi : version allemande originale :
Die Urkunden der Arnulfinger als Internet- und als Buchedition]

1. Le projet d’une nouvelle édition (Ingrid Heidrich)

Les chartes des Arnulfiens, c’est-à-dire des Carolingiens avant leur accès à la royauté avec Pépin le Jeune en 751 ont été publiées en annexe aux diplômes des Mérovingiens par K. A. F. Pertz en 1872 dans le premier volume de la section Diplomata des Monumenta Germaniae Historica (MGH). Cette édition suscita immédiatement des critiques sévères autant en France qu’en Allemagne. Les reproches concernaient entre autres les recherches insuffisantes dans les archives, les fautes commises dans le discernement des pièces vraies et fausses, le registre insuffisant, les identifications erronées des noms de lieu, le manque d’un registre des pièces perdues. Les MGH envisageaient une nouvelle édition. Alors que C. Brühl et Th. Kölzer s’occupaient des diplômes mérovingiens, les MGH demandaient à Ingrid Heidrich de s’occuper des chartes des Arnulfiens, étant donné que sa thèse publiée en 1965/1966 (Archiv für Diplomatik 11/12) traitait ce sujet. Quelques chartes arnulfiennes ont été publiées dans des éditions régionales, celles par exemple pour le monastère d’Echternach dans l’édition de C. Wampach de 1931 et celles pour l’église d’Utrecht 1970 dans les Diplomata Belgica de M. Gysseling et A. C. F. Koch. Dans l’édition de Pertz manquent d’ailleurs la lettre de protection pour saint Boniface, donnée par Charles Martel et les deux faux à son nom pour le monastère de Reichenau. Pertz n’avait pas indiqué non plus la dépendance des textes d’un formulaire. La liste des pièces perdues est pour les Arnulfiens peut-être encore plus importante que pour les Mérovingiens, parce qu’elle documente leur propriété, les institutions ecclésiastiques concernées, le soutien par certaines personnes et éclaire ainsi les mécanismes de leur accession au trône. La connaissance de la tradition manuscrite a évolué pour deux actes de Pépin le Jeune grâce à la découverte d’un cartulaire jusque-là inconnu du monastère de Honau par C. Wilsdorf (Francia 3, 1975), et pour des pièces non-originales de Saint-Denis sur la base du cartulaire LL 1156 des Archives nationales, comme Daniel Sonzogni nous l’a indiqué. Les recherches chronologiques de M. Weidemann (Francia 25/1, 1998) enfin menaient à d’autres datations pour de nombreuses chartes.

L’éditrice a commencé le travail (sans secours financier ou personnel) vers 1985 en utilisant l’informatique dès le début et en se servant d’un programme d’édition (Interleaf, puis Quicksilver), alors que sa profession universitaire se poursuivait sans réduction d’horaire. Pour toutes les questions techniques, elle a bénéficié de l’aide précieuse de son mari, Carl Heinz Heidrich, mathématicien de profession. Au cours du travail, les doutes envers des éditions établies et canoniques grandirent et il parut de plus en plus désirable de tenir l’édition aussi ouverte que possible. L’éditrice a articulé ces doutes par rapport à l’édition des Formulae par Zeumer et aussi à l’édition des Annales Mettenses Priores par Simson dans des publications de 1991 (H.-W. Goetz, Weibliche Lebensgestaltung im frühen Mittelalter, ici p. 119-138) et 1994 (Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters 50). Internet donnait la possibilité d’une telle édition ouverte. En un temps où le subventionnement des livres imprimés est de plus en plus restreint et où les ressources financières des universités et des bibliothèques sont réduites, il paraît raisonnable d’expérimenter les moyens que l’Internet offre pour la publication des textes. Une édition ouverte semblait indiquée pour les chartes arnulfiennes non seulement parce qu’elle rendait possible l’addition des résultats de recherche en dialogue avec les collègues, mais aussi parce qu’il n’y a que deux chartes originales des Arnulfiens, encore toutes les deux de caractère juridique spécial et pour le même bénéficiaire (Saint-Denis). Partant de ces données, il semble extrêmement difficile de déceler les faux de manière catégorique et définitive. La connaissance manuscrite des cartulaires (Echternach, Stavelot, Utrecht, St. Arnould, Mâcon), dont les chartes sont extraites dans les éditions habituelles sans tenir compte de l’intention ou de l’ordre intérieur du cartulaire, a augmenté les précautions quant au verdict « faux ». Tout cela a mené l’éditrice en 1998 à proposer aux Monumenta Germaniae Historica de leur concéder les droits de publication en livre mais de se réserver les droits de publication électronique. Les MGH électroniques publiés par Brepols ne nous semblent pas adéquats pour la recherche, puisqu’ils ne contiennent ni commentaire, ni apparat critique, et sont extrêmement chers. Notre proposition n’a pas été acceptée. En conséquence nous avons préparé l’édition électronique, parue fin octobre 1998. Enfin nous nous sommes décidés en 2001 pour une publication papier supplémentaire afin de satisfaire les besoins de lecture et de sauvegarder les résultats du travail pour le cas où l’édition électronique ne pourrait plus être soutenue. Les deux éditions existent parallèlement, mais c’est l’édition électronique seule qui peut être tenue à jour.

2. L’édition électronique

Nous avons saisi comme une chance notre spécialisation dans deux disciplines différentes, l’histoire médiévale et les mathématiques. Sachant qu’en sciences naturelles et en médecine des progrès notables ont été possibles par la coopération entre ces disciplines et les sciences informatiques, et pensant que l’expérience était une méthode valable également pour les sciences historiques et sociales, nous nous sommes décidés pour l’édition électronique. Le corpus convenait : un nombre limité de chartes (91 avec les chartes perdues, 94 si on inclut les faux modernes), avec des textes assez courts. À l’institut historique de l’université de Bonn, l’éditrice dispose d’un Pentium 233 Mhz (128 MB mémoire, disque de 2,1 GB) sur lequel son mari a installé Microsoft Windows NT Workstation 4.0 avec Microsoft IIS 4.0. Sous l’adresse http://www-igh.histsem.uni-bonn.de, le site maintenu renferme entre autres l’édition. Depuis juillet 1998, l’institut historique est rattaché au réseau scientifique allemand. L’édition a été publiée fin octobre 1998, modifiée et corrigée en août 1999 et janvier 2001. A présent elle contient les 94 chartes numérotées avec le sommaire de la charte au début, les commentaires, l’apparat critique et une documentation dans un caractère plus petit comme les éditions traditionnelles, une bibliographie complète, un index des noms de lieux, un index des bénéficiaires. Avec l’autorisation des Archives nationales de Paris, nous avons publié la reproduction partielle d’une charte originale sur la page d’accueil qui donne la liste des chartes et l’édition d’une charte comme exemple.

L’utilisation de l’édition est gratuite. Pour des raisons de sécurité, nous demandons à ceux qui veulent voir plus que la page d’accueil de s’inscrire. Ceci évite aussi que des personnes simplement curieuses mais sans intérêt scientifique occupent les lignes. Celui qui veut s’inscrire donne son prénom, son nom, son adresse de courrier électronique, et il se choisit un nom d’utilisateur (login). Le mot de passe est alors créé automatiquement et transmis tout de suite par courrier électronique. Avec le nom d’utilisateur (login) et le mot de passe, l’inscrit a tout de suite et gratuitement accès à l’édition. Il est garanti que nous seuls gardons ces données qui servent à des fins statistiques. Chaque inscrit garde son nom d’utilisateur (login) et son mot de passe pour d’autres consultations. Si l’inscrit a oublié son mot de passe et pour un changement d’adresse électronique, il y a un formulaire supplémentaire. Dans des délais assez longs, nous supprimons les inscriptions de ceux qui n’ont plus consulté l’édition depuis longtemps.

Après l’inscription, les chartes peuvent être consultées au moyen de boutons dans un cadre de la fenêtre principale. La présentation de chaque charte ressemble à celle des éditions papier. Dans l’édition électronique, l’index de mots et des noms de personne fait place à une recherche de mots (Kontextsuche). Cette recherche ne se fait pas au moyen d’une indexation de mots préétablie, mais repose sur un procédé créé par Carl Heinz Heidrich. Textes des chartes, commentaires, apparat critique, bibliographie, index de lieux sont également intégrés dans la recherche. Pour chaque recherche l’algorithme de recherche scanne tous les textes. La stratégie de recherche est limitée à deux cas : ou bien la séquence des mots recherchés existe dans une ligne ou bien elle existe en deux lignes consécutives. Ceci exclut la recherche de séquences de 15 mots ou plus, ou la recherche de séquences de mots sans contexte raisonnable. Mais cette exclusion est absolument acceptable pour un travail scientifique et rend la recherche très rapide. La capacité de recherche est plus grande que celle d’un index imprimé. Il faut faire attention à la graphie, aux majuscules (des noms !) et si vous cherchez vita la machine vous indiquera aussi civitate et evitare. La recherche se fait dans une fenêtre séparée. Les résultats s’affichent groupés par numéros d’actes, de sorte que chaque partie de texte puisse être localisée précisément. Les versions ASCII qui sont à la base de la recherche ne reconnaissent pas la casse des lettres mais l’énorme avantage est que la recherche (Kontextsuche) vous donne rapidement pour tout nom de lieu et tout ouvrage cité la référence dans l’index des noms de lieu ou dans la bibliographie.

Pour la plupart des pages du site, des compteurs ont été installés sur le serveur, pour l’utilisation aussi bien de l’Édition des chartes que de l’Introduction à l’histoire du Moyen Âge européen, qui toutes les deux sont accessibles à partir du site principal. Ceci conduit à des données exactes pour la fréquentation. En plus le procédé d’inscription pour l’utilisation de l’édition permet de savoir quels particuliers ou quelles institutions scientifiques fréquentent l’édition.

3. La réalisation (Carl Heinz Heidrich)

Le serveur Web

Aujourd’hui il est facile de publier des textes sur Internet. Les universités offrent à leurs membres de placer gratuitement des pages sur leurs serveurs. Presque tous les fournisseurs de services Internet le font aussi. Des logiciels pour composer et entretenir les sites sont gratuits. De même des serveurs, des éditeurs HTML, des programmes pour travailler les images et les sons. Ainsi on peut produire des sites d’une manière professionnelle avec l’éditeur de Netscape ® Communicator 4.79 ou 6.2. Beaucoup d’éditeurs de texte comme Microsoft ® Word 97/2000/XP offrent pour le débutant des assistants pour la construction de sites.

En retravaillant le site au début de 2001, nous avons installé Microsoft ® Windows NT 4.0 Option Pack qui contient le Personel Web Server 4.0 avec IIS 4.0 (Internet Information Server). Avec IIS 4.0 on dispose des pages actives du serveur (ASP) et des langages de programmation VBScript et PerlScript avec lesquels des scripts côté serveur peuvent être utilisés. L’utilisation d’un serveur personnel offrait l’avantage de pouvoir décider du logiciel nécessaire. Des scripts interactifs et des pages actives du serveur, dont on a par exemple besoin pour contrôler l’accès au site, pour le procédé d’inscription, pour les compteurs, pour l’évaluation des statistiques des utilisateurs, ne sont pas disponibles dans la plupart des universités et chez les fournisseurs de services Internet, comme ils disent par raison de sécurité. L’emploi d’un logiciel commercial pour le serveur — par exemple Netscape Enterprise Server fut exclu à cause des frais. L’utilisation du serveur Apache avec Linux n’aurait été possible qu’avec une deuxième machine, et le serveur Apache avec Windows NT était encore au stade d’expérimentation en 1998. À part les trois produits Windows NT 4.0 ®, Interleaf ® maintenant Quicksilver ® de l’entreprise Broadvision (http://www.broadvision.com et SearchandReplace de Funduc (http://funduc.com), nous n’avons utilisé que des logiciels gratuits. Perl, que nous utilisons dans la version Windows NT d’Active State (http://www.activestate.com) est gratuit.

Comme d’habitude l’accès aux pages se fait par une page d’accueil (http://www-igh.histsem.uni-bonn.de). Le site d’accueil donne un aperçu de la hiérarchie de la documentation mise à disposition. Pour des raisons décrites dans les Browserhinweise-v1 (avertissements concernant le navigateur, http://www-igh.histsem.uni-bonn.de/hinweise-browser-v1.asp), nous avions décidé de choisir Netscape ® Communicator comme navigateur standard, nous avons ajouté Microsoft Internet Explorer à partir de la version 5. Si l’on veut rendre accessibles ses propres pages par des navigateurs différents, il faut connaître les standards de programmation des différents navigateurs et la manière de les utiliser.

La préparation des pages, le codage en HTML et les programmes de script satisfont aux standards HTLM 4.0, comme la validation avec W3C-Validator (http://validator.w3.org) le prouve (actuellement HTML 4.01, voir les avertissements dans Browserhinweise et dans Zur Person und zu meinen Webseiten, http://www-igh.histsem.uni-bonn.de/person.asp).
L’éditeur gratuit HTLM-Kit ® (http://www.chami.com) s’est avéré très efficace. Il connaît les standards nouveaux, il peut sur demande produire les indications des feuilles de style et il peut valider le code HTML. Par contre les tests avec des éditeurs HTML commerciaux montrent qu’ils ne passent pas la validation avec W3C-Validator sans faute. Les versions actuelles de nos pages ont toutes été validées avec HTML-Kit ®, et ont passé les tests avec W3C-Validator immédiatement sans faute.

Le standard HTML 4.0 est en vigueur depuis le printemps 1998 et nous en avons tenu compte dès le début. C’est-à-dire que nous avons évité tout codage qui ne fait pas partie des standards nouveaux ou est qualifié de « deprecated ». Pour la plupart ce sont des qualités de texte intégrées à présent dans les transpositions feuille de style. Chacun devrait utiliser les techniques feuille de style, parce qu’elles facilitent la structuration de la mise en page. Par Interleaf ® nous connaissons depuis longtemps ces nouvelles techniques, et chaque personne utilisant un traitement de texte moderne les connaît aussi : on n’a qu’à traduire la structure d’un document donné, par exemple de MS Word en syntaxe Style Sheet. La standardisation Style Sheet pour CSSI du World Wide Web Consortium, W3C (http://www.w3.org/Style/CSS) est respectée par les navigateurs actuels de Netscape et Microsoft ; mais ici aussi il vaut mieux se borner à l’essentiel. Il reste encore difficile de diriger le positionnement du texte et des éléments graphiques ; on peut voir cela pour certaines de nos pages, quand on les ouvre parallèlement avec Netscape ® Communicator 4.79/6.2 et avec Microsoft ® Internet Explorer 5.5/6.0. Les Style Sheets sont utilisés dans toutes les pages. En dehors de cela Javascript, VBScripte et Perl sont employés pour la programmation. Javascript et Perl sont absolument nécessaires pour la préparation des chartes arnulfiennes ; nous y reviendrons.

Javascript est employé pour la reconnaissance du navigateur, pour la position des pages dans les fenêtres, dont les mesures diffèrent d’une machine à l’autre, pour l’indication de la date actuelle et pour l’ouverture d’une nouvelle fenêtre dépendante. Les Javascripts fonctionnent aussi bien avec Netscape ® Communicator 4.79/6.2 qu’avec Microsoft ® Internet Explorer 5.5/6.0. VBScript est employé pour l’indication des changements des versions et du navigateur utilisé, pour les compteurs et pour la statistique des navigateurs. PerlScript est utilisé pour fournir les variables du serveur et pour produire la statistique des navigateurs, car c’est un programme Perl qui évalue le protocole du serveur pour trouver les différents types de navigateur. Les liens pour la statistique des lecteurs et celle des navigateurs se trouvent sur le site principal.

Une syntaxe simple fut privilégiée. Par exemple le programme pour les compteurs des pages consiste en 10 lignes de Script VB. Si on l’utilise comme script côté serveur à fonction Inclusion, il lui faut dans chaque page comptée 3 lignes de Script VB. Puis une indication quant au format pour les graphiques. Pour des raisons de licence, nous avons remplacé le format GIF par le format PNG, Portable Network Graphic, soutenu par W3C (voir Grafikhinweise, http://www-igh.histsem.uni-bonn.de/hinweise-grafik.asp).

Le progrès extrêmement rapide des standards du Web autant pour le codage que pour la programmation et le développement des navigateurs exige le contrôle et l’adaptation permanents des pages du site. Si on n’est pas prêt à adapter ses pages au progrès, celles-ci risquent de ne plus être accessibles et chargées correctement après un an. Tout le matériel a été préparé sur nos opérateurs privés, pas seulement pour ne pas entraver l’utilisation mais aussi pour ne pas fausser la statistique des utilisateurs.

Nous conseillons ce procédé à tous. Si on ne dispose pas d’un deuxième opérateur, IIS 4.0 ou IIS 5.0 fourni avec Windows 2000 Professional/Server offre une alternative : on peut établir parallèlement plusieurs listes virtuelles utilisables pour expérimenter les changements et les innovations sans empêcher la consultation des pages actuelles. Le Microsoft ® Windows NT 4.0 Option Pack marche aussi sous Microsoft ® Windows 98.

Les données des utilisateurs, les mots de passe, les protocoles concernant les utilisateurs et les compteurs sont pour le moment déposés dans des fichiers. Comme le nombre des données n’est pas grand, nous avons renoncé à utiliser des bases de données. L’emploi de ces bases s’imposerait si toutes les pages, textes, chartes etc. y étaient déposés et administrés. Mais la capacité de l’opérateur n’y suffirait pas.

Les chartes des Arnulfiens

Depuis 1987 nous employons pour écrire les textes des chartes arnulfiennes Interleaf/Quicksilver ®. Au début ce produit n’était disponible que pour des stations de travail UNIX et il avait une capacité sans égale comparé avec d’autres logiciels éditeurs de textes. Aujourd’hui existent comme alternatives FrameMaker ® (http://www.adobe.com) ou QuarkXPpress ® (http://www.Quark.com). Quand nous avons remplacé en 1996 nos stations de travail privées par des PCs, il n’y eut comme système d’exploitation possible que Windows NT, parce que Interleaf existait seulement pour les stations de travail Unix et pour Windows NT.

À l’écran, le lecteur peut avoir devant les yeux dans les fenêtres de son navigateur, en même temps, la table des chartes, le texte d’une charte, les boutons pour le choix des chartes et la recherche des mots (Kontextsuche). Comme les écrans de la plupart des opérateurs sont très petits, ceci n’est malheureusement guère réalisable de manière optimale. Même l’utilisateur d’un ordinateur bloc-notes avec un petit écran de 12'', et une résolution de pixels de 800x600 devrait encore être capable de travailler avec la mise en page ; de grands écrans de 26'' ou 28'' seraient évidemment un optimum. Comme la vitesse de débit des textes devait toujours être prioritaire, il a fallu faire quelques compromis. Les captures d’écran (voir la version allemande, en ligne, de cette présentation) ont été prises d’un ordinateur bloc-notes âgé de cinq ans avec une résolution de 800 x 600 pixels et un écran de 11.3''. Toutes ces captures d’écran sont ouvertes par une fonction Javascript dans une fenêtre séparée.

La page d’introduction aux chartes des Arnulfiens ouvre la table des chartes et la charte exemplaire. Le lecteur va normalement d’abord lire les informations concernant les droits d’utilisation et puis ouvrir la table des chartes. Les deux textes sont ouverts dans des fenêtres séparées superposées à la fenêtre principale et un zoom est disponible. Le texte de la charte choisie apparaît dans le cadre droit inférieur de la page principale. La recherche des mots (Kontextsuche), l’aide à la recherche, les résultats de la recherche apparaissent dans d’autres fenêtres.

La version actuelle existe depuis mars 2001. Des modifications furent nécessaires après l’introduction des nouvelles versions des navigateurs MS ® IE.5.5 et Netscape ® 6.1. Elles concernaient l’orientation des fenêtres et le chargement des cadres. Cela s’est traduit notamment par un clic supplémentaire et l’ouverture de fenêtres nouvelles.

La programmation

Les travaux de programmation proprement dits sont à la base du procédé d’inscription, de la préparation et de la présentation des chartes et de la recherche (Kontextsuche). Les serveurs Microsoft gratuits ne permettent pas l’automatisation de tels procédés sans l’acquisition de logiciel supplémentaire. On a également besoin de logiciel supplémentaire pour les bases de données. Tous les programmes — en tout 4 044 lignes de code — ont été développés par nous. Dans la page d’inscription, par exemple, six programmes Perl ont été utiles. Pour la recherche (Kontextsuche) deux autres programmes Perl.

Les chartes des Arnulfiens ne sont pas déposées dans un fichier du serveur accessible pour tous. Elles sont déposées dans un fichier protégé et ne sont accessibles qu’avec le nom de l’utilisateur (Benutzerlogin). Les chartes arnulfiennes existent en quatre versions électroniques : les textes primaires écrits en Interleaf ® Quicksilver ®, les textes pour le serveur convertis avec Interleaf ® Quicksilver ® en HTML et deux versions ASCII. Les textes primaires écrits en Interleaf ® Quicksilver ® peuvent être préparés pour être directement travaillés par des machines d’imprimerie modernes.

L’organisation de l’écran pour le travail avec les chartes des Arnulfiens nécessite une adaptation à la résolution de l’écran choisie par chaque lecteur, p. e. 800 x 600, 1024 x 768, 1280 x 1024 pixels ou 2048 x 768 pixels pour une configuration avec un écran double. Le contrôle de la version de navigateur employée et l’adaptation des dimensions de la fenêtre se fait par un Javascript (Server Include File — fichier côté serveur à fonction Inclusion).

Les compteurs sont activés par un script serveur VisualBasic.

4. La fréquentation de l’édition électronique

Quelques collègues spécialisés en histoire du haut Moyen Age, dont on pouvait attendre un certain intérêt pour l’édition, ont été informés par courrier de la mise en ligne des actes des Arnulfiens. Au début il y eut une assez grande curiosité mais aussi quelques problèmes, parce que beaucoup d’utilisateurs se servaient de navigateurs trop anciens ou incapables d’employer Javascript. Nous avons proposé notre aide et Carl Heinz Heidrich a élaboré une quantité de conseils accessibles à partir de la page principale. Comme il s’agit d’une documentation restreinte, intéressant seulement quelques spécialistes pour le haut Moyen Âge, il ne faut pas attendre une fréquentation trop nombreuse, même internationale.

Nous avons reçu un courrier encourageant, des suggestions et des informations supplémentaires venant de France et de Belgique, qui ont permis des additions et corrections.

5. L’édition en livre

Comme l’édition en livre projetée dès le début ne pouvait être réalisée avec les MGH, sous les conditions demandées, nous avons décidé de produire nous-mêmes une édition papier, afin de sauvegarder les résultats du travail. L’édition électronique sera soutenue aussi longtemps que possible, et sera augmentée et corrigée. L’édition papier renferme deux parties supplémentaires : une introduction (40 pages) présentant la tradition manuscrite, les problèmes d’authenticité, le contenu juridique et historique, et l’index des noms de personne. Un index des mots sembla superflu, vu la possibilité de recherche dans l’édition électronique.

Les grandes maisons d’édition s’intéressent de plus en plus aux publications électroniques. Les petites maisons d’édition doivent se limiter souvent aux produits imprimés, mais les livres sont trop chers. Nos recherches et nos calculs nous ont amenés à prendre cette édition en main. Partant du texte original en Interleaf, facilement convertible en PDF, nous avons cherché une entreprise capable d’imprimer directement à partir du texte électronique. Avec un petit tirage, nous avons pu présenter le livre à un prix modéré sans aucune subvention. La vente commença en juillet 2001. À présent les frais sont couverts. L’annonce fut modeste (les bibliothèques universitaires en Allemagne furent averties et quelques-unes en France, Belgique, Pays Bas, Suisse et Autriche) mais ce ne sont pas seulement les bibliothèques qui ont acheté le livre, mais comme nous l’avions espéré, un bon nombre d’historiens, de personnes privées attirés par le prix modéré.

6. Conclusions

Il reste au monde savant de décider si notre expérience est réussie. Nous avons investi tous les deux beaucoup de travail, nous avons recueilli beaucoup d’informations pratiques et juridiques, et nous avons minimisé les frais autant pour la production que pour les utilisateurs. Aucune aide financière extérieure n’a été donnée. Le concept de l’édition électronique tel que nous l’avons réalisé est possible pour une documentation restreinte, il devrait être adapté pour une grande quantité de textes. Si les grandes entreprises d’édition de textes pensaient innovation des modes d’édition plutôt que production, le progrès pourrait être rapide. Il serait nécessaire aussi que ces grandes entreprises d’édition créent des groupes de spécialistes capables de mettre à jour les éditions électroniques.

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